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lieux communs (et autres fadaises)
20 novembre 2019

son enfance et sa joie

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LA CORDILLERE DES SONGES
de Patricio Guzman

C'est, d'après ce que dit le réalisateur dans son commentaire en voix-off, le vingtième film qu'il a réalisé sur le Chili. Et le dernier volume d'une trilogie entamée par Nostalgie de la lumière (2010) et pourquivie avec Le bouton de nacre (2015).D'abord le désert, puis l'océan, et, finalement, ici, la montagne. A chaque fois envisagés d'un point de vue multiple : géographique, plastique et politique. Trois lieux spécifiques de la géographie (et de l'histoire) chilienne : le désert d'Atacama, l'Océan Pacifique, et, ici, la Cordillère des Andes. Et à chaque fois en rapport avec Pinochet et le coup d'état du 11 septembre 1973, qui renversa le gouvernement d'Unité populaire de Salvador Allende (merci l'Universalis).
Rien que les vues de la Cordillère des Andes (j'avais écrit des anges) justifieraient de voir le film tant elles sont à couper le souffle, à plus forte raison quand le réalisateur (dans son commentaire que j'ai trouvé très posé, articulé (trop ?) , comme s'il avait peur que l'on ne puisse pas tout comprendre) s'épanche sur ladite montagne, et s'attache à nous faire ressentir la façon -désolante- dont Pinochet n'a pas été seulement un tyran sanguinaire qui a fait disparaître des milliers d'opposants (enterrés dans le désert -film 1- jetés dans l'océan -film 2-) mais aussi celui qui est à l'origine de l'installation au Chili du capitalisme triomphant et autres joyeux néo-libéralismes.  (Ce dernier volet serait davantage géo-socio-économique qu'historio-politique.)
Patricio Guzman effectue un genre d'état des lieux du pays, plutôt démoralisant (mais comme partout ailleurs ou presque : les riches encore plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, l'ordre des choses, quoi) et termine son constat en faisant  un voeu (qu'il chuchote à la fin dans l'oreille du spectateur : que son pays (le Chili) retrouve enfin son enfance et sa joie...)
On quitte donc la salle sur ce constat plutôt tristounet, quand les lumières de la salle se rallument -avant la fin du générique bien évidemment-, mais avec encore dans les yeux les étincelles générées par la vision de ces sommets majestueux, enneigés, et résistant -encore pour combien de temps ?- à la funeste connerie des hommes...

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