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lieux communs (et autres fadaises)
8 août 2020

lipo-lipo

067
TERRIBLE JUNGLE
de Hugo Benamozig et David Caviglioli

Pour résumer ? Délicieusement idiot. Mais c'est un compliment. J'ai beaucoup aimé ça. Le "film de jungle" est un genre en soi, avec ses codes (l'aventurier intrépide, le méchant fourbe, la blonde platine, la tribu mystérieuse, la forêt hostile, les bestioles impitoyables) ou plutôt a été, (car c'est un genre qui ne court plus tellement les rues à présent...) et voilà maintenant qu'est arrivé, pour lui succéder, en beaucoup mieux (à mon goût), le "film de jungle revisité". (On peut dire que c'est Antonin Peretjako qui a ouvert la voie -à la machette- avec La loi de la Jungle, en 2016 avec Vincentchounet-chounet Macaigne et Vimala Pons, tiens, déjà dans la forêt guyanaise).
Rien que la distribution (Deneuve, Dedienne, Belaïdi, Cohen) annonce la couleur, chacun(e) d'eux/elles réussissant -paradoxalement-la gageure de nous étonner (de nous réjouir) en restant fidèle à lui/elle-même, ou plutôt en essayant de le rester, au sein d'une fiction où aucune ligne ne serait droite et tous les angles obtus (à moins que ce ne soit le contraire...) : Catherine D. est une anthropologue-mère digne de Katherine Hepburn, forte en gueule, reine-mérant (deneuvisant) face à un Vincent D. en anthropologue fils qui lui tient tête (enfin, tente de) en faisant ce qu'il sait le mieux faire : du Dedienne (et c'est très bien), et en face Alice Belaïdi compose (difficile de la reconnaître, elle s'est fait la tête de Vimala Pons) une sauvageonne reine de tribu plutôt réussie  tandis que Jonathan Cohen est carrément sensationnel dans un rôle de flic un peu chochotte sentimental que la situation oblige à jouer (faire semblant de) les aventuriers, sans oublier Patrick Descamps, solide comme toujours, en crapule (moins sympathique que dans La raison du plus faible de Lucas Belvaux où je l'ai découvert) et, plus indifférenciés mais hautement recommandables, les membres de la joyeuse -et virile- équipe de gendarmes sous les ordres de Cohen, entre Chippendales et Castors juniors...
Tout ça au service d'une histoire somme toute bateau Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique Guyane  (Deneuve cherche son Elliot) mais à l'écriture aussi futée qu'azimuthée, en version décalée, cintrée, revue et visitée, qu'on pourrait croire désinvolte alors qu'elle est très écrite, un livre de la jungle dont les dialogues sont un régal (pour une fois, bon nous étions dix à la séance de 13h45, j'étais le seul à rire -enfin disons que je n'ai pas réussi à entendre les autres, qui ont été peut-être désarçonnés en croyant qu'ils allaient voir une bonne grosse merdasse comédie franchouillarde genre Div*rce Club -la blessure dans mon coeur n'est pas cicatrisée...-) et la qualité s'en maintient tout au long du film.
J'aime le nonsense et l'absurde lorsqu'ils sont employés à bon escient...  Le récit s'appuie sur des éléments -ou des péripéties - a priori attendues dans ce genre de récit, mais réussit à les tordre et à les déformer pour les conformer à sa propre non-logique. Bref, du grand art (même si deux trois choses, par-ci par-là peuvent a posteriori sembler un peu "en force" mais le film est tel qu'on est totalement enclin àles excuser, pour sauter à la liane suivante...)
Et j'en félicite les deux réalisateurs (dont j'avoue ne jamais en avoir entendu parler avant d'aller voir ce film) dont j'espère, justement, entendre à nouveau parler très bientôt.
PS : je viens d'aller voir les critiques public sur allocinoche, et comme je m'y attendais, le film est plutôt descendu (14 critiques 5 étoiles te 19 critiques 0 étoile), raison de plus, donc, de le défendre. Et j'ai regardé du coup la bande-annonce, que je n'avais pas vue, et que je trouve 'achement bien faite (et aussi drôle que le film). Chapeau ! (de brousse, bien sûr).

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