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lieux communs (et autres fadaises)
12 décembre 2020

RCC43

44

(tout s'efface)

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"PAR OMISSION Darmanin a-t-il encore menti ? Notre célèbre mytho de l'Intérieur n'en serait pas à son coup d'essai. Mercredi, sur BFMTV, le locataire de Beauvau a parlé d'une actualité grave - la mort d'un policier dans l'exercice de ses fonctions - mais en omettant un élément essentiel. "Le ministre de l’Intérieur a eu à connaître de la mort d’un policier en Seine-et-Marne qui a été percuté par quelqu’un qui ne s’est pas arrêté", a-t-il déclaré. Le détail omis dans cette tragédie par Darmanin est que le policier, âgé de 33 ans, a été percuté par un véhicule de la BAC qui pourchassait un chauffard. Auprès de 20 minutes, l'entourage du ministre assure que ce dernier était bien au courant des conditions de l'accident. Mais il s'agirait d'une "erreur" et non d'un mensonge. Une "erreur" qui arrange Darmanin dans son agenda politique, lui qui, face aux violences policières, brandit depuis des semaines celles perpétrées contre les forces de l'ordre."  (Libé/Chez Pol)

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Pour manifester haut et fort (et visiblement) mon mécontentement et ma désapprobation à propos des mesures iniques (surtout celles concernant la Culture) annoncées hier soir par le gouvernement, j'ai décidé aujourd'hui de rester en pyjama et de ne pas mettre le nez dehors, qu'on se le dise...

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un texte qui me touche (écrit par un philosophe!)

"Dans ces temps qu’on a raison de caractériser par l’incertitude, et même par une incertitude qui dure longtemps (et qui va encore continuer), il ne faut pas seulement distinguer et diviser d’en haut entre les activités en disant lesquelles sont «essentielles» ou pas. Il y a là quelque chose qui nous choque en profondeur, et la preuve, c’est qu’on sera obligé ensuite, comme notre président a dû le faire récemment, de rassurer en disant que «tout est essentiel», tout en revenant le lendemain avec de nouvelles distinctions draconiennes. Il est sans doute inévitable d’introduire des priorités, pour le fonctionnement de la société et en période d’urgence, mais certainement pas entre les activités des humains, et dans ce qui donne sens à leur vie. Cela, même en période d’urgence il faut, d’une manière ou d’une autre, le garantir, dans son principe, dans son contenu, dans la certitude et la confiance qu’il donne à chacune et à chacun, dans ce qu’il est et ce qu’il fait.

Il y a donc quelque chose de révélateur dans ce "tout est essentiel" condescendant, qui nous oriente vers ce qui doit être garanti inconditionnellement aujourd’hui, plus que jamais. Ce que ce "tout est essentiel" signifie comme un aveu, c’est que, pour chacune et pour chacun, son activité a quelque chose d’essentiel. Et c’est cela qui est aujourd’hui fragilisé, transformé, ébranlé, quel que soit le métier, dans toute la société. Et pas seulement l’activité au sens du métier, mais nos actions et nos relations, nos amitiés, nos amours, nos voyages, nos rencontres, nos fêtes. Comment vivrons-nous désormais ? Tout est essentiel, s’aperçoit-on, quand tout est transformé. Nos actes, nos relations, et aussi notre besoin de les partager, de comprendre et d’abord d’exprimer ce qui nous arrive. Il nous faut ces expressions et ce ne seront pas (je vous rassure !) des analyses ou des débats, mais de l’émotion et des œuvres parfois sans aucun rapport apparent avec ce qui se passe, mais qui communiquera en profondeur avec ce que nous vivons. C’est cet art profond qui nous dira ce qui nous arrive, en étant allé le chercher là où cela se produit, dans les souterrains de la société et de nos cœurs, d’où sinon cela sortira bien sûr, mais sous la forme d’une explosion.

Alors on comprend ce qui est vraiment essentiel, ce qu’il nous faut, et cela devrait orienter notre action, et la politique, dans l’année qui va bientôt commencer, et au-delà.

Ce qu’il nous faut, ce n’est pas qu’on nous dise ce qui est essentiel, mais que soit garanti à chacune et à chacun ce qui est inconditionnel : son action, ses relations, et son expression libres, oui, même dans des circonstances incertaines et contraintes, quoi qu’il arrive, inconditionnellement.

On comprend ce qui est inconditionnel en ce sens très précis. Ce n’est pas seulement le minimum vital pour ne pas mourir, ni le principe moral ou politique qui ne souffre pas d’exception et qui évite ainsi la guerre et la tyrannie. C’est, dans ce cadre de base bien sûr, le fait d’avoir les moyens d’exercer nos activités essentielles, et d’abord de les définir librement soi-même comme telles et sans contrepartie ni jugement. On pourrait comparer cela avec ce que Victor Hugo appelait "l’amour d’une mère", qui non seulement n’exige pas de contrepartie et (la théorie de l’attachement l’a confirmé) permet à chacun d’être soi-même. Mais il ne s’agit pas ici d’amour, et même cet amour a besoin de garantie sociale pour s’exercer librement. Lui aussi, il dépend de ce que nous exigeons ici, à savoir le soutien inconditionnel de la société à nos activités, nos relations et nos expressions, même et surtout en temps de contrainte et de crise durable.

Il faut donc être clair. Oui, cela passe d’abord par un revenu minimum inconditionnel, dont l’idée revient encore insuffisamment en cette période extrême, car c’est la condition de tout, et d’abord de cette confiance de chacun en soi. C’est impératif, cela doit orienter tout le reste. Mais il faut aussi la garantie que, même dans des cadres contraints, nous pourrons nous rencontrer, nous voir, nous parler librement. Comment autrement pourrions-nous vivre, et que veulent dire les «cafés» par exemple sinon cela avant tout ? Trouvons les moyens, sans mettre en danger la santé et la justice. Et ce n’est pas nous qui critiquerons la santé publique, bien au contraire ! C’est possible, puisque c’est nécessaire. Enfin, il faut l’expression libre, donc imprévisible et, justement, publique qui rejoindra en profondeur ce qui nous arrive, qui nous permettra de le comprendre et de l’affronter. Sans attendre les «années folles» qui suivront peut-être cette drôle de guerre qui s’éternise et continuera. La «culture», ce n’est pas assez dire. C’est un cadre nouveau à ces activités et expressions qui doit être garanti, même avec de nouvelles règles, mais inconditionnellement. Il faut en 2021 une sorte de "festival en continu" dans la crise qui continue. Dans cette année qui sera longue, mais pour laquelle je vous dis déjà inconditionnellement ce vœu, et tous mes vœux." (Frédéric Worms, professeur de philosophie, Libé )

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saluons le retour, dans les commentaires, de ce cher Riri la Queue de détente Gâchette, qui ne mâche pas ses mots (et c'est pour ça qu'on l'aime...), qui mérite bien une fois de plus son surnom (cette homme-là procède par salves) et je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter d'un des gifs qu'il me suggérait :

5 fruits et légumes par jour

sous-titré "cinq fruits et légumes par jour", que je trouve particulièrement bien adapté à la situation actuelle, mais que je n'ai hélas pas pu intégrer hélas dans mon propre CDA, que je n'alimente pas comme ça au petit bonheur chaque jour, mais qui est bouclé jusqu'à la fin et même un peu plus loin  (mine de rien, vous ne vous en rendez pas compte, mais tout est prêt, programmé, organisé, préparé, depuis le 30 novembre!)

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et pour rebondir sur Riri (si vous me passez l'expression)

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(ah oui, je me suis offert deux tomes de l'intégrale des Peanuts : 71/72 et 73/74, soit justement les années où je les ai découverts -grâce à ma copine Freddy L.- et je me régale, en lisant ça avec  parcimonie... Et je pense que Woodstock est le personnage que je préfère)

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