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lieux communs (et autres fadaises)
19 décembre 2020

CSDRN'E2

"Dans mon enfance, vécue à la campagne dans les années 1970, devenir un homme était une perspective à laquelle je n’arrivais pas à m’identifier. Il y avait des conditions à remplir, exténuantes et ridicules. Le mépris de l’intello, l’exaltation des travaux manuels, le goût d’une virilité dominatrice, le culte d’une masculinité triomphante… Qui pouvait s’y reconnaître ? À part ceux qui étaient heureux d’aller servir sous les drapeaux, de fonder une famille sur le mode patriarcal, et qui n’imaginaient même pas qu’on puisse rêver d’autre chose pour soi ou pour les siens, notamment pour les femmes ?" (Laurent Mauvignier)

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Vu hier, grâce à Malavida (et à Hervé qui me l'a rappelé!) deux films de Jiri Menzel, un que je connaissais déjà et que j'adore (et que, tiens, j'ai oublié de faire figurer dans la liste de mes  films préférés) Trains étroitement surveillés (1966), et un que je ne connaissais pas (celui qu'Hervé m'a recommandé), Une blonde émoustillante (1980), tous deux co-scénarisés par Borumil Hrabal, deux films aussi délicieux que tchèquissimes...

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ceci méritait bien quelques captures d'écran
(quelle belle invention, je le répète...)

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"Pendant le premier confinement, en avril, quand Sciences-Po et le Cevipof ont demandé quel était leur "état d’esprit" à 1 766 Français interrogés pour le Baromètre de la confiance politique, 4 % ont répondu "enthousiaste". On rêverait de les rencontrer. La très grande majorité des sondés se reconnaissaient mieux dans la méfiance (32 %), la morosité (28 %), la lassitude (28 %) et la peur (27 %). Seuls 17 % affirmaient ressentir de la sérénité, 14 % de la confiance et 11 % du bien-être. En outre, les idées noires (méfiance, morosité, lassitude, peur) étaient à la hausse, tandis que les raisons d’y croire (sérénité, confiance, bien-être, enthousiasme) étaient toutes orientées à la baisse." (Libération)

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Se confiner préventivement une semaine avant les fêtes de Noël, c’est la recommandation surprise de dernière minute émise par le Conseil scientifique le 12 décembre, dans la foulée des décisions prises par Angela Merkel en Allemagne. Reprise par le Premier ministre le 15 décembre au matin, cette incitation était accompagnée de l’annonce d’une tolérance à l’école buissonnière : "A chaque fois que cela est possible, surtout si on doit recevoir à Noël des personnes vulnérables, le Conseil scientifique a dit "Si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l’école jeudi et vendredi […], vous le faites.""

Ce 15 décembre était censé sonner l’heure du deuxième déconfinement, du retour vers une certaine normalité. Mais on constatait au contraire la stagnation, voire la reprise des contaminations, dans toute l’Europe, et en France à un niveau (10 à 15 000 cas par jour) bien supérieur au seuil qu’avait visé et espéré Emmanuel Macron, 5 000 cas par jour.

Ce fut la journée de toutes les contradictions. Les attestations de déplacement disparaissaient mais un couvre-feu était instauré la nuit. La contagiosité des enfants, fermement niée contre toute évidence par un ministre de l’Education arc-bouté sur l’avis branlant d’experts pédiatres en contradiction avec toutes les études publiées, n’était soudain plus un tabou. Le couvercle mis depuis septembre sur les contaminations d’enfants et de personnels en milieu scolaire sautait enfin, malgré des mois de mensonges, de déni, d’allègements des protocoles pour éviter des fermetures de classe.

Ces enfants qui ne participaient pas à la transmission du virus – et qui n’étaient donc pas comptabilisés dans la règle des six personnes à table à Noël… – représentaient brusquement un risque tel que le gouvernement donnait l’absolution aux parents qui les retiraient de l’école. Et ça, alors que depuis des mois, certains parents vulnérables inquiets de l’absence de protocole sanitaire cohérent à l’Education nationale étaient menacés s’ils gardaient leurs enfants à domicile. Mais dans le même temps, ce 15 décembre, les mineurs étaient à nouveau autorisés à reprendre les activités artistiques extrascolaires en intérieur. Clarinette, flûte, chant… autant de belles occasions de répandre joie, bonne humeur, esprit de Noël et Covid-19.

En milieu de journée, le mardi 15 décembre, les chefs d’établissement n’avaient encore reçu aucune consigne, ne savaient pas si la mesure s’appliquait seulement aux élèves du primaire ou aussi aux collégiens et aux lycéens. Quant aux instituteurs et aux professeurs, eux, ils ne bénéficiaient pas de la même tolérance. L’école était donc reconnue comme lieu potentiel de contamination, mais seulement pour les mineurs…

(...) L’hiver est là, la baisse des températures semble favoriser la reprise des infections, soit du fait de la nature même du virus, soit du fait d’une moindre aération liée au froid. L’exemple du Thanksgiving américain qui a fait exploser la courbe des contaminations a de quoi inquiéter même les rassuristes, s’il en reste. On évoque déjà à mots couverts une troisième vague en janvier, dans un contexte de lassitude propre à tous les complotismes. Etre extrêmement vigilant pendant la semaine qui vient, ce n’est pas seulement se protéger individuellement, mais éviter de participer à une reprise épidémique." (Christian Lehman / 18 décembre 2020 / Journal d'épidémie / Libé)

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(eric pessan)

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(j'aime décidément beaucoup ce que ce monsieur écrit...)

"Cerise sur le gâteau, Didier Lallement, le tristement célèbre préfet de Paris qui a choisi son camp (qui n’est pas le nôtre, comme il le répète à l’envi) y va de sa petite tirade fielleuse : "Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés sont ceux qui, au début du confinement, ne l’ont pas respecté." Il y a quelque chose de fascinant à voir éclore à l’air libre une saloperie chimiquement pure, à entendre la jouissance badine dans ce propos. Ce mélange de cruauté rance et de stupidité à front bas restera dans les annales. Il faudrait avoir un minimum d’empathie pour comprendre que ceux qui arrivent en suffoquant dans les services de réa aujourd’hui peuvent avoir été contaminés par leurs proches en confinement, ou en étant obligés de travailler pour faire fonctionner le pays, ou en soignant des malades. Mais Lallement est trop occupé à jubiler pour réfléchir. Et c’est à des hommes de cette trempe qu’on donne le pouvoir de faire tirer sur la foule. Emmanuel Macron, vous avez pour vous entourer un incroyable talent.

Big up quand même à votre équipe de gestion de crise pour la conférence de presse qui suivit, où, ayant délaissé son costume Hugo Boss pour une simple chemise blanche, sa casquette de militaire nord-coréen pour une perruque blondinette espiègle qui lui donnait l’air d’un fils Le Quesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille, son rictus habituel pour une douceur contrite, Lallement y alla de ses regrets et présenta ses excuses. Depuis l’épisode Benalla, rasé et cerclé de fines lunettes relooké en gendre idéal en langues orientales à Sciences-Po, on n’avait pas vu tel foutage de gueule." (Christian Lehman / 8 avril 2020 / Journal d'épidémie/ Libé)

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