Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
9 mars 2021

poulailler 66

"Je serais incapable de repérer le moindre sous-entendu même s'il se matérialisait soudain pour m'enculer à sec." (Barry Graham)

*

C'est l'excellent Radu Jude (La fille la plus heureuse du monde, Aferim!, Papa vient dimanche, Peu importe si l'histoire nous considère comme des barbares) qui a été primé à Berlin :

4630462

(Babardeală cu buclucsau porno balamuc, en version originale)

0747142

(annoncé "prochainement", comme 250 000 autres films, sur allocinoche)

*

"Dès lors mon âme torturée
ne connut plus que d'affreux jours
la rue du désir fut barrée
par les gravats de notre amour"
(Marie Dubas, Tango stupéfiant)

*

"entre chien et loup"

Capture d’écran (1867)

"L’image finira par devenir habituelle, mais elle sera toujours aussi ridicule. Paris, samedi après-midi, les forces de l’ordre évacuent la population sur les quais de Seine. Il fait beau, bien qu’un peu froid, les Parisiens veulent sortir un instant de leurs appartements trop petits et… un mur de gendarmes les repousse. Interdiction de s’arrêter un instant au bord de l’eau faire le plein de vitamine D. Cette scène a déjà eu lieu dans la capitale ou sur les différentes plages de France. Et il ne faut surtout pas qu’on s’y habitue, car cela pourrait signer des restrictions pérennes de liberté.

Pendant ce temps-là, dans le Marais, à 200 mètres, il était possible de se serrer dans les petites rues ou de s’amasser dans les magasins, sans que cela soit interdit. C’était même plutôt encouragé : c’est bon pour l’économie donc ce n’est pas dangereux. Alors que des jeunes, par groupe de trois ou quatre, qui ont acheté un pack de 12 et se posent en plein air, c’est très grave.

La préfecture de police répondra que boire dans certaines rues, et notamment sur les quais de Seine, c’est interdit. Les autorités veulent montrer qu’elles agissent contre le Covid-19. Plutôt que de lutter dans les clusters en lieux clos, eux bien documentés, notamment dans les établissements scolaires, les hôpitaux, ou les repas au travail, elles doivent inventer de nouvelles mesures plus coercitives et spectaculaires qu’efficaces. La culture, les jeunes, les fêtards, les soiffards en sont les victimes. Mais qu’attendre d’autre de Didier Lallement, le préfet de police, qui a toujours détesté ces espaces de liberté un peu bordéliques et dont on imagine très bien qu’il rêverait de voir ces interdits gravés dans le marbre.

La nouvelle mode désormais est, chaque semaine, de rajouter des rues où il est interdit de boire, de 11 heures à 18 heures, pour lutter contre le fameux et non prouvé "effet apéro". Les premiers lieux à être visés ont été des endroits estudiantins connus. Ces pintes de bière dans le froid sont l’un des rares espaces de sociabilité encore existant, surtout quand on n’a pas de grandes pièces ou de jardins pour recevoir. Evidemment, ce n’est pas idéal, ni en termes de plaisirs d’apéro, ni peut-être pour lutter contre le Covid. Mais, au bout d’un an de contraintes, ces moments sont un peu une respiration nécessaire. Ils permettent de dire bonjour à ses amis et de décompresser un chouïa en se disant que la vie est presque normale (ce qui est un mensonge, on sait bien que boire un verre de rouge à 16h30 au lieu de 19h30, ce n’est pas comme avant). En ces temps de misères sexuelles et de couples brisés, ils sont aussi une possibilité pour les célibataires de rencontrer leurs matchs Tinder dans un espace à peu près safe, à la vue de tous, plutôt que de recevoir directement chez soi.

Interdire de boire dans la rue amène également le risque que les urbains aillent les uns chez les autres, à l’abri de la police, mais ainsi plus exposés à être contaminés, dans des lieux clos.

Fin avril, début mai dernier, quelques commerçants de la rue Marcadet, dans le XVIIIe arrondissement, avaient décidé de servir des bières et autres Spritz, jouant sur ce qui était autorisé entre les lignes par l’attestation. La rumeur s’était vite répandue et, tous les soirs, quelques joyeux lurons venaient boire sur les trottoirs ou assis dans les escaliers, les visages éclairés par le soleil se couchant avec bonhomie pile dans l’axe de l’artère. Tandis qu’un artiste peignait sur une façade un nouveau blason de quartier, avec une guitare, des coupes de champagne et un slogan, "entre chien et loup". Très vite, la pratique s’est étendue à de nombreux quartiers de Paris. Les noms des bons coins, ceux où les voitures de police ne passent pas trop, s’échangeaient sous le manteau.

Dans la nouvelle liste des rues interdites par la préfecture, diffusée vendredi, on a vu apparaître le nom de la rue Marcadet. Cela fait déjà un moment qu’il n’est plus vraiment possible d’y boire, à force de coups de pression de la police. Les alcoolos-sociables du XVIIIe se sont déportés ailleurs mais on a eu tout de même un pincement au cœur de voir cette rue ainsi condamnée. Elle avait été le signe du renouveau à la fin du premier confinement. Elle est le symbole désormais d’une politique sans queue ni tête." (Libé)

*

Q : Mais qu'est donc devenu Riri-La Gâchette? Il me manque...

170628549_small

*
(sans rapport avec ce qui précède)

Vous avez dit LGBT ?
Aux Etats-Unis, le sigle le plus long est LGBTTQQIAAP : lesbian, gay, bisexual, transgender, transexual, queer, questioning (des personnes qui se questionnent sur leur sexualité), intersex, asexual, allies (les alliés hétérosexuels de la cause), pansexuels (qui revendiquent une attirance pour n'importe quel genre)
(je me revendiquerais plutôt G (gay) et deuxième Q (questioning))

*

 

 

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 705