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lieux communs (et autres fadaises)
2 septembre 2021

quatre étés

LEURS ENFANTS APRES EUX
d'après Nicolas Mathieu
mis en scène par Simon Delétang
Théâtre du Peuple (Bussang)

Ca a été un peu compliqué à mettre en place, mais finalement l'expédition rituelle à Bussang a fini par avoir lieu ce jeudi 26, en compagnie d'Isa et de Catherine. La météo ne s'annonçait pas engageante (16° / pluvieuse) mais on a pris nos petites laines et vaillamment on est partis, pour voir l'adaptation théâtrale de ce bouquin qu'on avait lu -et beaucoup aimé- tous les trois.
Je me posais beaucoup de question sur la façon dont le livre avait pu être adapté pour la scène, et j'avoue avoir été légèrement décontenancé pendant les premières minutes du spectacle en réalisant que c'était le texte original de l'écrivain qui était utilisé, dit, joué, polyphonié, par les jeunes pousses de l'ENSATT (treize jeunes actrices et acteurs, époustouflants), mais en réalisant juste après que c'était, logiquement,  la manière la plus simple et la plus évidente de respecter les mots de Nicolas Mathieu, en les donnant ainsi à entendre -et à voir-.
La construction du livre (en quatre étés, 1992, 1994, 1996 et 1998) est respectée, deux avant l'entracte et deux après, sauf que la première partie dure 2h40 et la seconde (avec l'ouverture du fond de scène qui fait soupirer d'aise aaaaaaaaaah! le public, n'en dure que 35! C'est presque un peu frustrant, il faut bien le reconnaître.
Si le texte de l'auteur a été respecté à la virgule près (ça c'est magnifique) le metteur en scène a bien été obligé d'élaguer dans la richesse et le foisonnement de la matière narrative originelle, et nous présente donc "sa" lecture, recentrée, resserrée, du roman de Nicolas Mathieu. Ce sont des jeunes gens qui sont sur scène, et ils interprètent des jeunes gens. Dans une interview, l'auteur parle du "bouillonnement d'hormones". (rarement le vénérable Théâtre du peuple aura entendu retentir autant de "queue" et de "chatte" surtout dans une pièce dite "de l'après-midi'. beaucoup de personnages adultes ont quasiment disparu. Chaque fois qu'intervient l'un d'eux, ce sera généralement par la voix d'un acteur/personnage volontairement de dos, non "figuré" donc. La pièce conserve les personnages principaux du roman, Anthony, Steph, le cousin, Hacine, Vanessa et se concentre sur eux. Mais au détriment de certains (l'affrontement Hacine / Anthony, qui était un des éléments-clé du roman est ici beaucoup moins fort, le personnage de hacine étant, par exemple absent de l'année 1994) le destin du père d'Anthony est aussi complètement effacé (évoqué en quelques mots en 1994), mais bon il était impossible de tout avoir n'est-ce pas (quoiqu'une pièce de douze heures n'eût pas été pour me déplaire dans ces conditions.
D'après la plaquette, les jeunots ont tout géré : le jeu, la scénographie, le son, la lumière, les costumes, il serait inétressant de savoir s'ils ont également pris part au choix des parties du textes retenues ou pas pour la mise en scène (avisée) de Simon Delétang. C'est vrai que j'ai pensé à la jeune troupe qui avait monté les "trois Molière" qu'on avait vus en enfilade avec Dominique, qui avaient l'avantage d'être encore plus libres (un texte écrit pour se jouer) et donc encore plus joueurs.
Pour moi, en tout cas, un vrai bonheur (comme un gamin avec les interdits, ça me fait toujours plaisir d'entendre le mot queue sur scène, un peu moins bien sûr que de voir l'objet du délit verbal "en vrai" sur la scène, mais bon on ne peut pas avoir des QV sur scène tous les ans, hein...).

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(photos de presse trouvées sur le ouaibe)

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