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lieux communs (et autres fadaises)
7 décembre 2021

séance double : spécial filles

Après toute la testostéronitude de la danse de NÄSS vu la veille, il fallait bien, pour rétablir l'équilibre, voir au moins deux films "avec des filles dedans", et il en fut donc ainsi  : j'ai vu coup sur coup JULIE (EN  12 CHAPITRES) avec Catherine, puis LA JEUNE FILLE ET L'ARAIGNEE avec Emma. Après-midi girly, quoi...

JULIE (EN  12 CHAPITRES)
de Joachim Trier

Après OSLO, 31 AOÛT et BACK HOME (ex LOUDER THAN BOMBS), c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Joachim Trier (et Anders Danielsen Lie, et, accessoirement aussi, Oslo). Et aussi de Julie. C'est donc l'histoire de Julie (pas "qui avait une ombre de garçon" comme dans un vieil album jeunesse dont je me suis soudain souvenu), une demoiselle de presque 30 ans, qui a du mal a faire des choix, tant da sa vie professionnelle que  sentimentale. La demoiselle (joliment interprétée par Renate  Reinsver, qui y gagna le Prix d'interpétation féminine à Cannes 21), est souvent dans l'entre-deux : médecine ou psycho pour ses études ? Aksel ou Einsvar comme homme de sa vie ? Oui, elle hésite, elle a du mal à faire des choix, à trancher, et Joachim Trier (et son co-scénariste de toujours Eskil Vogt) ont ainsi constrruit 12 chapitres (comme l'indique le titre français (l'original étant plus direct : Verdens verste menneske -le pire être humain au monde- !) plus un prologue et un épilogue (ce qui nous fait 14...) des éclats, des nuances, (James Joyce aurait pu dire des épiphanies), parfois de simples moments de vie, parfois des embrasements.  Pour Julie c'est l'indécision qui fait la vie (et aussi le hasard, ou la force des choses). Ou bien ou bien. Mais le problème, quand on fait un choix, c'est qu'on privilégie, du coup, une seule hypothèse, un seul itinéraire, et, du coup, forcément, on en perd une autre (ça ne vous est jmais arrivé de vous demander "Et si à ce moment précis, j'avais fait ce hoix-là au lieu de celui-ci ? Que serait devenue ma vie ?", non ?). Dans le chapitre 5 (une question de timing, si ma mémoire est bonne), mon préféré, Joachim Trier illustre comment pourrait se vivre -idéalement- cette dualité, cette bipolarité romantique, et c'est magnifique (même si illusoire).
Un film très riche, très dense, (comme un plat -pourquoi avais-je spontanément écrit dessert ?- très élaboré, avec beaucoup d'ingrédients, d'épices, de saveurs) qui aborde beaucoup de thèmes (l'amour ; pourquoi on aime ? pourquoi on n'aime plus ?, la maternité -et la paternité-, la famille -le parents et les enfants-, la fidélité -"et ça, c'est tromper ?"-, le travail -son intérêt et la place qu'il prend dans la vie (et la vie de l'autre!)-, le sens de la fête, la maladie), pose beaucoup de questions, sans apporter forcément de réponses (mais ce n'était pas forcément ce qu'on lui demandait.
Julie est superbe, ses copains ne le sont pas moins (finalement, quand j'y repense, c'est la version norvégienne du Journal de Bridget Jones, non ?) et c'est très bien, mine de rien, de nous remettre, mine de rien, nous spectateurs, face à nos propres choix de vie...
"Et si j'avais...?"

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LA JEUNE FILLE ET L'ARAIGNÉE
de Ramon & Silvan Zürcher

J'avais découvert, un peu par hasard, ce film (le post que j'avais écrit il y a quelques semaines est ) sorti de nulle part, grâce à la gentillesse de son distributeur (qui nous avait fourni gracieusement le lien de visionnage et son code archi-secret, en en faisant du coup le plus précieux des sésames, et nous donnant un instant l'illusion -délicieuse- d'être privilégiés), portrait d'une jeune fille avec un bouton de fièvre, une jeune fille un peu énigmatique, toujours ou presque immobile au centre de l'écran, tandis que s'agite(nt) autour d'elle toute une kyrielle de personnages (dont beaucoup sont féminins, c'est bien on reste dans la thématique de l'après-midi) dans un film -"de filles"- de pure mise en scène, millimétré (qui a tellement plu aux Cahiaîs qu'il figure dans leurs top 10 de l'année). Dé(sem)ménagement. Il n'y a pas que les meubles qu'on transbahute, il y a aussi les affects, et, pas plus que les meubles ne sont capables de parler (sauf, parfois, en montrant de ci de là une blessure éloquente), les sentiments ne sont forcément capable d'être précisément dits (ou montrés). Un autre film dense, mais pas exactement à la manière de Julie vu juste avant (nous sommes à présent en Switzerland). Un certain nombre de demoiselles (et de dames aussi), un certain nombre de messieurs aussi (et de damoiseaux, pour respecter la parité) et donc une multiplication des liens affectifs possibles (comme un schéma saggital) encore augmentée (la multiplication) par le fait que le film ne serait pas strictement hétéronormé (mais juste pour les dames semble-t-il, même si on a le plaisir d'y voir une des plus charmantes -attendrissante- QV de l'année, vive le cinéma suisse!). Qui aime qui ? (qui a aimé qui ?) Qui couche avec qui ? Non seulement très mis en scène, mais aussi très dialogué, avec un certain humour (suisse ?) qui confine souvent à une certaine cruauté (scène dite "de la mouche" : "Et maintenant il n'y a plus personne qui t'aime..."). Avec, en prime (et en guise de fil rouge) l'histoire d'une locataire chimérique, ayant abandonné dans l'appartement son piano pour partir faire le ménage sur des bateaux de croisière... ("Voyage voyage éternellement..." entendra-t-on ainsi en deux versions de la ritournelle synthétique emblématique des années 80...)
Un film tout en éclats, lui-aussi. Et qui pratique avec bonheur et justesse la maxime de mon ami Philou : "Ce qui est intéressant, c'est ce qui n'est pas intéressant..."
Des détails...

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