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lieux communs (et autres fadaises)
15 décembre 2021

se nourrir de lumière

LA MEILLEURE VERSION DE MOI-MÊME
de Blanche Gardin

J'avais vraiment très envie de le voir (je l'attendais impatiemment), et j'ai donc regardé les 9 épisodes en deux fois...
Les trois premiers sont plutôt du côté du caca, du côlon, des problèmes de digestion et de la coloscopie qui va avec (ok, on est au parfum, Blanche nous en a déjà parlé sur scène...). Dès le premier épisode on a bien vu le reflet du caméraman et la perche dans le reflet du miroir de la loge de Blanche G., ok, on a bien vu la photo de Louis C.K (que j'aime toujours autant) punaisée au mur de la même loge, ok donc on est dans un vrai-faux documentaire sur Blanche avec des trucs vrais, des trucs qui ressemblent à des trucs vrais, des trucs qui font semblant d'être vrais, et d'autres pour lesquels on se pose, en définitive, la question...
On a bien vu qu'au générique, la mère de Blanche G., sa soeur, son beau-frère (j'avais écrit faux-frère hihi, et tiens c'est Jean-Christophe Meurisse, celui d'ORANGES SANGUINES qui l'interprète,  d'ailleurs...), son frère et assistant personnel, sont joués par des comédiens, et donc, un peu comme dans Louie (la délicieuse série de Louis C.K) ce qui est présenté comme vrai ne l'est pas forcément (et même, souvent, pas du tout)... il n'y a donc que Blanche et Louis qui soient "vrais" (et peut-être Rita, la chienne de Blanche ? je n'en suis même pas sûr...).
Ce qui m'a un peu dérangé c'est que la série a été présentée par certain(e)s critiques comme "follement hilarante" (et j'avoue qu'en commençant, c'est un peu ce que j'espérais), mais bon, au moins dans les trois premiers épisodes ce n'est pas franchement la grosse gaudriole ni la franche marrade.
Le personnage Blanche a des problèmes intestinaux, va consulter, et décide, sur les conseils de son spécialiste (naturopathe ? je ne suis plus sûr) d'arrêter la scène, de ne plus faire rire les gens à ses dépens, et c'est d'ailleurs ça qui lui a pourri les entrailles de l'intérieur... Elle change donc son mode de vie, et en même temps qu'une alimentation plus saine, découvre (?) le féminisme, la sororité, les cercles de femmes, les guérisseuses genre philippines -sauf que celle-ci est italienne- (vous souvenez-vous de ce reportage il y a une vingtaine d'années sur les "guérisseurs philippins" qui opéraient "à mains nues" et retiraient du corps de leurs patients, sans les avoir ouverts, des trucs dégueulasses - qui s'étaient ensuite avérés être des abats de poulets ?-), les gouroutes, et devient elle-même gouroute, s'improvise organisatrice de week-ends/séminaires (quoique le terme ici soit sans doute spécialement mal choisi) de jeûne et de partage entre femmes... On est au quatrième (ou cinquième) épisode, et on réalise que, à la façon du Journal d'Edith, de Patricia Highsmith, l'écart se creuse entre l'apparente objectivité de ce qui est filmé (de façon continue semble-t-il dans la fiction) et la réalité "réelle", écart qui ne va aller qu'en se creusant, inexorablement, jusqu'à un dernier épisode ou Blanche Gardin-réalisatrice met en scène et nous montre une Blanche Gardin-personnage au mieux malaisante et au pire terrifiante, comme si elle avait voulu aller jusqu'au bout du bout de son propos...
Bref non seulement j'ai été déstabilisé mais je me suis posé beaucoup de questions (qui sont restées en suspens).  Je pense que, comme d'habitude, j'ai un peu de mal avec le second degré (je vous l'ai déjà dit, je suis primaire...) Hélas.
J'ai beaucoup d'estime pour Blanche Gardin mais malgré ça tout ça je n'ai pas été convaincu, voilà.

Capture d’écran (3569)

Capture d’écran (3512)

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