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lieux communs (et autres fadaises)
9 janvier 2022

fossé

003
EMPLOYÉ/PATRON
de Manuel Nieto Zas

(entregent : c'est le distributeur, Eurozoom, qui nous a -fort gentiment- envoyé le lien pour visionner le film en vue de notre Semaine Latino à venir...) Une coproduction argentino/uruguayenne, due à un réalisateur dont allocinoche m'apprend qu'il a été régisseur adjoint sur trois films latinos que nous avons déjà programmés (et que j'ai beaucoup aimés) : 3, chronique d'une famille singulière (2013) de Pablo Stol Ward, La Vida Util (2012) de Federico Veiroj, et Hamaca Paraguaya (2006) de Paz Encina (mon préféré des trois)... Voilà déjà un background qui impressionne (positivement).
Si j'ajoute qu'au générique figure Nahuel Perez Biscayart la curiosité (et l'envie) grandit encore, et donc, hop! nous voilà partis clataclop clataclop (une histoire de cheval), mais non pas tout de suite. Le film débute par une histoire de bébé, à propos duquel s'inquiète un jeune couple (le papa est joué par Nahuel P-B qui a toujours cet air de jeune coq à poil follet qu'on avait découvert cocoricant (et magnifique) dans 120 battements par minutes de Robin Campillo (2017) -mais que nous autres, ici, malins, on avait déjà repéré bien avant dans le touchant Je suis à toi de David Lambert (2014), dans une de nos Semaine Belge-.) Il est jeune papa, certes, mais il est aussi patron d'une exploitation agricole (soja), pour laquelle il doit absolument recruter du personnel rapidement. Ce sera un jeune employé, lui aussi papa de fraîche date, qu'il va embaucher, sur les recommandations de son père (qui fut un employé régulier mais que l'âge empêche désormais de continuer...), qui va donc quitter, pour un temps, sa famille pour aller conduire un gros tracteur dans les champs de soja.
Employé/patron dit le titre, et le film va s'employer à suivre ces deux histoires parallèles, suivant une problématique récurrente dans une majorité de films latinos (et d'ailleurs) : les rapports de classe, jusqu'à ce que les deux histoires se rejoignent (à la suite d'un certain événement) et se mettent vraiment à interférer. Pas forcément pour le meilleur, d'ailleurs. Le réalisateur tresse ainsi de la même façon cette histoire de bébé(s) et cette histoire de cheval. Et fait monter progessivement la tension et l'inquiétude.
Les "propriétaires" et le petit peuple, et la façon dont ils peuvent (ou non) cohabiter (à noter le personnage très opaque -et de plus en plus inquiétant de la jeune épouse de l'employé).
A noter que la dualité (l'affrontement) du titre se retrouve quasiment dans la distribution (un professionnel (Nahuel Perez Biscayart, excellent) vs un non professionnel (Christian Borges,tout aussi impressionnant)).
J'aime beaucoup la façon qu'a le réalisateur de ne pas vraiment prendre parti pour, justement l'une ou l'autre des parties (car il sera question de procès) et de finalement laisser planer le doute sur ce qui relève de l'accidentel, de l'intentionnel dans cet impressionnant "nouveau western" à cheval (!) entre l'Uruguay et l'Argentine, qui serait à coup sûr très bien dans notre (croisons les doigts) prochaine Semaine Latino...

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(au début, tout va bien...)

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