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lieux communs (et autres fadaises)
10 avril 2022

campari

064
AZURO
de Matthieu Rozé

Tiens tiens, voilà que les hasards de la programmation nous jettent une nouvelle fois sur les rivages durassiens... Valérie Donzelli, Florence Loiret Caille, Thomas Scimeca, Yannick Choirat, que du beau monde, en maillot de bain sur l'affiche... Le film est l'adaptation des Petits chevaux de Tarquinia, dont le réalisateur a, si j'ai bien compris, repris tous les dialogues à la virgule près, mais en les dépouillant de leur pâmoison habituelle, et des tics agaçants non moins habituels rattachés d'ordinaire à leur diction -voix blanches, incarnées / désincarnées, etc.-.
Deux couples (dont l'un avec enfant(s)) plus une copine célibataire passent des vacances au bord de la mer dans un pays non précisé (méditerranéen mais on n'en saura pas plus, d'ailleurs les autochtones parlent une langue d'autant moins reconnaissable qu'elle n'existe pas réellement : "C'est un mélange de corse, d'italien, de croate, de grec. C'est une sorte d'esperanto estival." précise le réalisateur) et font donc  leur petite cuisine estivale (farniente, baignade, campari(s)), lorsque débarque, tel Neptune, dans leur crique, un beau barbu dans son beau bateau, qui va déclencher un certain bouleversement affectivo-sexuel au milieu de cette torpeur moite et alanguie.
Qui a envie de coucher avec qui, qui va coucher avec qui, qui trompe qui, en toile de fond de ces dialogues que Dominique a trouvés "datés" (le livre date de 1954) et peu intéressants (je savais qu'elle n'aimait pas le film, je l'entendais soupirer et bailler à côté de moi et ça m'a donc un peu gâché mon plaisir, même si je n'étais pas loin de le trouver, moi-même (le film) un peu ennuyeux longuet, elle m'a d'ailleurs confirmé à la sortie que si elle avait été seule elle serait partie...).
Je ne suis pas un Durassolâtre, bien au contraire, je l'ai déjà dit et répété (m'est soudain revenue l'expérience traumatisante d'un 10h30 du soir en été, de Jules Dassin, d'après la même Guigitte Duras, vu "par erreur" avec ma demi-soeur dans l'ancêtre du bôô cinéma, qui s'appelait d'ailleurs déjà le Majestic, où, -j'avais 10 ans-, je m'étais épouvantablement ennuyé, oui  Duras pour moi c'est une très longue histoire de soporification), mais la perspective de Duras dédurassisée aiguillait, forcément, ma curiosité.
Il y est question, beaucoup, d'amour(s), de vacances, d'excursions (il est question d'aller uhuhuh à Tarquinia pour y contempler ces splendides petits chevaux...) et, tiens, de flammes aussi (un incendie s'est déclaré derrière les montagnes et prend de l'ampleur au fil du film) C'est donc un film sur le rien (ou plutôt le presque rien) du sentiment amoureux estival et tutti quanti, bref d'une certaine oralité qui rend l'écrit vain (désolé -smiley avec les joues roses et les yeux baissés- je n'ai pas pu m'en empêcher...).
Je précise qu'en sortant du film, j'avais envie de lire le bouquin : je l'ai ensuite trouvé à l'Intranquille, je l'ai feuilleté, il était un peu plus gros que je n'aurais cru, j'ai lu un peu de la quatrième de couv', et je me suis dit que je risquais de m'ennuyer, je l'ai donc reposé...
Je me dis que, s'il était question de dédurassiser (désacraliser) la sacro-sainte musique de la Guiguitte, de le mettre "à plat" le réalisateur a tout à fait réussi son coup... Un peu (trop) rouge, un peu (trop) sucré, un peu (trop) amer : Campari vendredi dimanche pleurera...  (vous connaissez le proverbe).

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12__Patrice_Terraz

 

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