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lieux communs (et autres fadaises)
21 juin 2022

la machine à broyer

105
COMPÉTITION OFFICIELLE
de Mariano Cohn et Gastón Duprat

Après la comédie déjantée de Dupieux, voici celle du tandem sud-américain Cohn/Duprat (déjà connu et apprécié sous nos latitudes), qui a traversé -provisoirement ?- l'océan pour s'installer en Espagne. Une comédie noire qui parle de cinéma. Surtout de la préparation d'un film. (Un peu dans la lignée de Coupez!). Il est question d'un film produit par un vieux milliardaire qui "veut laisser une trace dans l'histoire". (Qu'est-ce qui vaut mieux, un film ou un pont à son nom ?).Il se paye les droits (faramineux) du meilleur roman, et pour le porter à l'écran, engage la meilleure réalisatrice, Lola Cuevas (incarnée par une Penélope Cruz parfaitement incendiaire), qui engage à son tour les deux meilleurs acteurs possibles (selon elle) : Felix Rivero, une mégastar hollywoodienne (le rôle va à la perfection à Antonio Banderas, qui s'autoparodie sans trop de difficultés) et Ivan Torres (Oscar Martinez, déjà vu dans le très réjouissant -et inquiétant- Citoyen d'honneur, des mêmes réalisateurs, et découvert auparavant dans le non moins réjouissant Les Nouveaux sauvages, de Damian Szifron) un genre de gourou du théâtre expérimental.
Inutile de préciser que ça va dépoter (comme on dit par ici) entre ces trois-là. Ces trois "divas", qui vont, bien entendu, lors de ces séances de "préparation", vont se comporter comme des vraies (divas) : insupportables, à claquer, dans une guéguerre des égos où tous les coups sont permis, et je dis bien tous! Et les réalisateurs vont eux aussi aller jusqu'au bout, dans le registre de la comédie noire et amorale (et cynique). C'est vraiment drôle et trash, et le trio de tête en fait des caisses pour notre plus grand plaisir.
Comme dans L'Homme d'à côté, le premier film des deux réalisateurs distribué en France (2009), l'architecture occupe une place non négligeable (les personnages sont toujours placés dans des décors gigantesques, disproportionnés, monumentaux qui renforcent encore le sentiment de petitesse et de mesquinerie de leurs comportements, de quelque côté de la caméra qu'ils se trouvent.
Rajoutez le travail (soigné) sur la lumière et les cadrages, le sens inné du détail, les dialogues qui claquent, les retournements de situations (certains anticipés, et d'autres pas), et vous obtenez ce délicieux moment de cinéma(s). Revendiquant, avec le sourire (un sourire parfois féroce) que le cinéma n'est qu'artifices et supercheries ("le mensonge 24 fois par seconde" affirmait Brian de Palma, prenant le contrepied de Jean-Luc Godard qui lui défendait plutôt la vérité). Bref, à vous de voir!
(pour ce qui est de voir, c'est très impressionnant le fonctionnement de cette machine à broyer)

(Et la dernière image donnerait presque rendez-vous pour un Compétition officielle 2!)

 

Capture d’écran (1956)

Capture d’écran (1954)

Capture d’écran (1952)

Capture d’écran (1950)

Capture d’écran (1949)

Capture d’écran (1942)

Capture d’écran (1941)

Capture d’écran (1939)

Capture d’écran (1958)

 

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