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lieux communs (et autres fadaises)
24 août 2022

ampoules

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THE HUMANS
de Stephen Karam

Il s'agit d'une sortie MUBI (comme l'avait été, en son temps, le très chéri FIRST COW). C'est le deuxième film du réalisateur (il a aussi signé pour le cinéma une adaptation de LA MOUETTE, de ce très cher Anton T.) et c'est aussi une adaptation, celle de sa propre pièces de théâtre. Une famille se retrouve dans l'appartement quasiment vide d'une des deux filles et de son copain -ils viennent juste d'aménager- pour le repas de Thanksgiving (nous sommes donc fin novembre).
Adaptation théâtrale donc, et on ne quittera quasiment jamais l'appartement en question, qui a l'avantage d'être sur deux niveaux, plutôt vieillot mais avec beaucoup de cachet, et, surtout très cinématographique. Un appart "dans son jus", où les ampoules ont tendance à griller les unes après les autres, dans un bâtiment qui produit d'étranges "bruits domestiques"...
J'étais content de retrouver, en tête de générique, celui qui incarne le père de famille, ce très cher Richard Jenkins, vu dans des films aimés (THE VISITOR) mais, surtout, découvert dès le 1er épisode de SIX FEET UNDER...
Le père, la mère, deux filles, le copain d'une des deux, et la grand-mère (qui perd la boule) dans sa chaise à roulettes. C'est très théâtral, certes, mais presque "a minima", la caméra prend visiblement beaucoup de plaisir à fureter dans tous les coins, explorer les espaces, s'attarder sur des détails parfois en très gros plan, poser d'intelligents cadrages, recadrages, surcadrages (l'espace sera vraiment utilisé au maximum) tandis que se déroule la comédie humaine de ces six personnages-là. Qui racontent leurs vies, leurs souvenirs, leurs rêves aussi, dans cet espace complexe (coins et recoins) plutôt judicieusement utilisé. Il est question de famille, d'amour, de vieillissement (et aussie de thérapie, de rupture, de légumes bio) dans ce décor réduit à l'extrême -le repas est presque un pique-nique-  cet appartement presque vide où on passe, élégamment d'un non-décor à un autre (des couloirs étroits filmé au grand-angle pour un rendu de perspective aussi déformé qu'étouffant.
On met peut-être un peu de temps à "se mettre dedans", au début, tant tout est fractionné, morcelé, il faut le temps que les choses se posent, s'articulent, que les pièces s'emboîtent de ce puzzle familial dont on n'aura pas forcément à la fin une vision complète... Qu'on en apprenne un peu plus sur chacune et chacun, ensuite ne reste plus qu'à savourer cette  rencontre, ce repas de famille, avec des moments de rien, des intertices, et d'autre où, à l'opposé, se jouent des choses très fortes.
Une très belle scène de montée de panique, juste avant que la porte ne se referme...
Un film à revoir, c'est sûr.

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