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lieux communs (et autres fadaises)
19 septembre 2022

réparation

152
REVOIR PARIS
d'Alice Winocour

Un film qui suscite le débat, en tous cas la diversité des opinions (entre le catégorique "de toute façon je n'irai pas le voir" de D., le "il y a des scènes où je me sentais de trop, où je n'avais pas envie d'être là" d'E., le "j'ai trouvé ça fade" de F., et le "absence totale de ressenti et d'émotion" de P., tout un arc-en-ciel de, justement, ressentis).
J'y suis allé lesté d'un a priori très négatif (dû à l'avis de P. qui venait justement de le voir), avec Catherine (et un certain nombre de dames, dans la salle à part moi il n'y avait qu'un seul autre monsieur) et j'avoue, dès le départ,  m'être laissé embarquer par le film, par Virginie Efira, par l'évocation de l'attentat, et des conséquences produites sur ceux qui en avaient fait partie, par la recherche d'un inconnu en guise de tentative de reconstruction, par l'intéressant travail sur le son, par l'attention portée aux personnages.
Plus le film avançait et plus j'étais dedans (et moins je comprenais les réticences de P.), et quand les lumières se sont rallumées, les yeux de Catherine m'ont confirmé ce que j'avais perçu, qu'elle avait pleuré, je lui ai dit que je l'avais entendue, et elle m'a dit que non seulement elle m'avait aussi entendu renifler (la scène finale, c'est vrai) mais qu'elle avait aussi entendu son voisin (l'autre monsieur) sangloter...
Visiblement, de l'émotion, il y en avait...
Il est donc question d'une jeune femme, à moto, qui à cause de la pluie (et de son compagnon qui l'a plantée là fort peu diplomatiquement, tiens revoilà Grégoire Colin, dans un rôle pas vraiment plus sympathique -ni souriant- que celui qu'il tenait dans AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT) est entrée dans un bar-restaurant  pour boire un verre de vin en attendant que ça cesse (la pluie), et va être prise dans un des fameux "attentats" terroristes du 13 novembre 2015.
On a déjà eu un aperçu -terrifiant- de l'attentat contre Charlie-Hebdo, raconté -de l'intérieur- par Philippe Lançon dans LE LAMBEAU. Alice Winocour tente une reconstitution "vécue de l'intérieur" via le personnage interprété par Virginie Efira, un moment de confusion et de terreur,  qui va la laisser amnésique (comme Sara Giraudeau au début de LA PAGE BLANCHE, mais pas pour les mêmes raisons.), une amnésie partielle, un black-out complet sur ce qu'elle a vécu lors de ces minutes-là.
Le film se déroule après, et l'histoire se reconstitue par bribes et fragments, minutieusement, au fil d'images qui resurgissent accompagnées souvent des bruits qui les accompagnaient (je l'ai déjà souligné, le travail sur le son est remarquable...) Tout ça est bien construit, une genre d'enquête personnelle avec recherche d'indices, le film qui se structure au fur et à mesure que la jeune femme se reconstruit, et Virginie Efira est excellemment au service de son personnage (impressionnante...). mais la réalisatrice nous montre qu'un certain nombre d'autres personnages sont eux-aussi inverstis dans le même genre de quête... (et qu'il est parfois difficile de conjuguer deux traumas individuels...
Le seul reproche que je pourrais faire au film, c'est l'histoire d'amour avec Benoît Magimel qui n'était pas vraiment indispensable (et n'apporte rien à l'histoire), mais bon, un peu de romance vient juste ajouter ce qu'il faut de sucrosité pour compenser l'amertume du récit...

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