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lieux communs (et autres fadaises)
2 octobre 2022

au judo

160
LES ENFANTS DES AUTRES
de Rebecca Zlotowski

C'est par périodes : il y a quelques temps c'était Marina Foïs par ci et par là, là c'est Virginie Efira : dans REVOIR PARIS la semaine dernière, et cette fois dans cet excellent film de Rebecca Zlotowski (coup sur coup deux films forts réalisés par des femmes, quelle joie, auxquels on peut ajouter celui vu hier, LES SECRETS DE MON PÈRE, réalisé par Véra Belmont... et celui de Céline Devaux, TOUT LE MONDE AIME JEANNE... Les réalisatrices ont le vent en poupe! J'espère qu'elle vont tout rafler aux César (du moment qu'elles laissent celui d'interprétation masculine à Vincentchounet Macaigne, je reste open à toutes les  récompenses par elles méritées...) Et je n'ai même pas encore vu le prochain de Mia Hansen-Love!
Donc on retrouve Virginie Efira (qui va donc passer des bras de Benoît Magimel  à ceux de Roschdy Zem), après un générique qui aligne -pour moi- quelques surprises, sous forme de "participations exceptionnelles" : Chiara Mastroianni, Mireille Perrier, et Frederick Wiseman (en gynéco, c'est surprenant et rigolo, non, émouvant serait plus juste) ! Et, dès le début, je me suis mis à ronronner cinéphilement, en ne cessant de me répéter combien tout cela était bien filmé. Une certaine façon de cadrer (ou, justement, décadrer) les plans, un sens inné de la composition, un sens du montage impressionnant, tout de suite on est sous le charme, et on en redemande... (j'ai vu ce film après Lettre d'une inconnue, et je ne peux pas m'empêcher d'y trouver quelques similitudes...)
Oui, un extrême plaisir, de voir, dès le début, Virginie Efira (qui est, une fois de plus, magnifique est-il besoin de le souligner) en plein accès de téléphonite souriante (elle est en contact -répété- avec quelqu'un qui lui tient visiblement à coeur. On saura bientôt qui c'est.) J'aime la façon dont le film procède par bonds, sautant par-dessus les ellipses temporelles pour nous promener de scène en scène, et nous présente  ainsi les personnages plus ou moins en vrac et sans intertitres, lancé sur sa progression vigoureuse. Donc, le chéri de Virginie E., c'est Roschdy Z., qui nous livre ici une partition impeccable (aussi impressionnante -et digne d'éloges- que celle dans ROUBAIX, UNE LUMIERE), avec le bonheur supplémentaire qu'il ne soit ni flic ni voyou, juste il prend des cours de guitare...
Donc Rachel et Ali se rencontrent et ils s'aiment, et tout démarre plutôt bien, mais Ali a aussi une fille, Leila, dont il partage la garde avec sa femme dont il est séparé (et, bon, quand l'ex de ton chéri est jouée par la toujours exquise Chiara Mastroianni, tu sais qu'il va falloir s'accrocher et que la partie n'est pas gagnée d'avance, hein...). La vie amoureuse s'organise au rythme des semaines de garde et de l'alternance... Rachel s'adapte et fait tout ce qu'elle peut pour que les choses se passent bien.
La réalisatrice a la finesse de rajouter à l'histoire de Rachel deux autres fils narratifs, en rapport avec la maternité : celui où elle désire avoir un enfant (gynéco, test de grossesse, conseils, espoirs, calendrier), et celui, professionnel (Rachel est prof) où elle prend sous sa protection un jeune Dylan rétif (autre façon de materner...). Sans oublier celui (toujours dans le champ maternel) de la "mère malade" (rencontrée au judo), celle qui va, indirectement, provoquer un gros chambardement (chamboulement) émotif vers la fin du film... Mais  délicatement, sans que rien ne soit asséné. Toujours  avec autant de finesse que de maestria.
Et ça continue, et c'est toujours aussi bien filmé, et c'est toujours aussi bien joué.
Un très beau moment de cinéma.
Total respect.

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