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lieux communs (et autres fadaises)
22 décembre 2022

dans la forêt

239
COMA
de Bertrand Bonello

Quel plaisir d'avoir des nouvelles de B.B!
2016 : NOCTURAMA (2h10), 2019 : ZOMBI CHILD (1h43), et 2022 : COMA (1h20)
Ce qu'on pourrait considérer comme une trilogie sur l'adolescence (ce que sembleraient confirmer les sous-titres de la première partie), de plus en plus anxiogène(s) et de plus en plus court(s). Le splendide NOCTURAMA fonctionnait d'après une narration plus "normalisée" (quoique, quand on voit le film pour la première fois, on a un peu de mal à comprendre du premier coup ce qui se trame dans la première partie du film (l'"avant")).
Ce COMA est beaucoup plus expérimental, et nous emmène très ailleurs, dès la scène d'ouverture. On retrouve la jeune actrice qui tenait le rôle principal dans ZOMBI CHILD,(Louise Labeque), désormais recluse dans sa chambre (on comprend qu'on est dans un futur plus ou moins proche où les gens ne peuvent plus sortir de chez, températures terrifiantes obligent) .
La demoiselle suit une certaine Patricia Coma (jouée par l'excellente Julia Faure, dont on re-connaît le visage sans pouvoir dire où est-ce qu'on l'a déjà vue...), qui officie semble-t-il sur y*utube (ou un truc qui lui ressemble), y délivre des bulletins météo affolants, vend des objets (un certain Révélateur dont il sera beaucoup question), et pose des questions, ou expose des situations, mystérieuses.
L'adolescente (qui est la seule du film à ne pas être nommée) fait des voyages (immobiles, sans quitter sa chambre) dans une forêt mystérieuse (très sombre et plutôt flippante), dialogue avec ses copines via zo*m, tandis que la narration est régulièrement entrecoupée par des extraits de sitcoms jouées par des poupées genre Barbie (et Ken), doublés par des acteurs et actrices connus (j'avais reconnu les garçons, mais aucune des filles), des soap-operas nunuches soulignés -ou pas- par des rires enregistrés. (J'ai pensé au scène "des lapins" dans le dernier David Lynch)
Oui, c'est très expérimental, désorientant, déstabilisant, mais on se laisse entraîner par la main dans la fameuse forêt qui fait peur, et il y a même des moments où on sursaute parce qu'on n'avait pas du tout prévu ce qui se passe (et d'autres où on se cache les yeux parce qu'on ne veut pas voir ce qui va se passer (mais qui heureusement restera hors-champ). Un film sur les adolecent(e)s, la place qu'elles occupent et les dangers qu'elles courent...
Bertrand Bonello s'adresse à se fille, nous explique, au début, qu'il lui a dédié NOCTURAMA, mais qu'elle ne l'a certainement pas vu, et s'adresse à nouveau à elle à la fin, de la même façon (des sous-titres silencieux sur des images absconses) pour évoquer une futur aussi noir et désespéré qu'inéluctable.
Glaçant.
Comme d'habitude Bonello s'est occupé de la musique (idoine) et on a même le plaisir de re-voir (après le film d'Honoré) Andrea Lazslo de Simone (qui est très dans l'air du temps) et un morceau du clip de son Immensita...

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