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lieux communs (et autres fadaises)
6 janvier 2023

avant que l'ombre

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CARAVAGE
de Michele Placido

Celui-là, il s'en est fallu de peu qu'on ne l'aie, très en avant-première, pour notre SETTIMANA ITALIANA... Bon là on l'a en sortie nationale (deux séances en VO quotidiennes!) et donc il fallait que j'aille voir de quoi il retournait. Je l'ai déjà dit et je le répète, je ne suis pas, a priori, un grand amateur de biopics (mais bon je me souviens que j'avais été plutôt séduit par le MICHEL-ANGE de Konchalovsky...)
Quelques jours après GODLAND, voici un nouveau film bilingue, transalpin cette fois, puisque si réalisateur et acteur principal italien, le générique affiche aussi Louis Garrel (qui me semble-t-il parle italien), et Zaza Huppert (qui joue une Contessa, comme dans le récent EO de Skolimowski, mais qui elle a tourné en français, puis a été doublée ensuite en italien.
C'est le vigoureux -et talentueux- Ricardo Scamarcio qui incarne ce fameux Caravage, peintre et amateur de bas-fonds, artiste talentueux et brigand invétéré, le personnage appelle la curiosité, ainsi que son appétence pour les "pauvres", les gens du peuple, les déshérités (les prostituées aussi) qu'il utilise comme modèles dans ses tableaux à caractère religieux, sans oublier les "jeunes gens" dont il semble faire une consommation régulière (mais le film restera pudiquement très "grand public" puisque l'on n'y verra pas l'ombre d'une QV, à part celles peintes par l'artiste bien sûr)...
Il a été condamné pour meurtre, attend l'absolution (la clémence, le pardon) du Pape, se cache donc en attendant, mais voilà qu'il est poursuivi par l'Ombre, un genre de détective privé mandaté par l'Inquisition qui doit trancher ou non s'il doit être papalement pardonné ou pas... Et c'est -surprise- Loulou Garrel qui s'y colle, mâchoires serrées, et on n'a pas l'habitude de le voir en méchant très méchant comme ça...
C'est du grand spectacle (l'écran d'ailleurs est rempli au max, à ras bord) et le récit du pourquoi et du comment, a priori assez simple, est complexifié par la structure du film qui enquille et télescope les sauts temporels (mais le réalisateur a la gentillesse de nous préciser à chaque fois le lieu et l'année).
Il y a des bas-fonds, des truands, des catins, des clairs-obscurs superbes (le chef-op' a chiadé les éclairages à la Caravage, justement), des pontifes patelins et d'autres qui le sont moins, des rapières qui ferraillent, des estafilades (ou plus grave) en gros plan, des saints et des Madones, des corps d'hommes en petite tenue, et des tableaux du Caravage, justement, en veux-tu en voilà... bref, on sort de là content (même si avec l'arrière-pensée qu'on a vu un trux un peu formaté).

 

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"L’histoire qui nous est contée du Caravage participe, dans le film, à l’élaboration progressive d’une large fresque qui épouse les contours, le grain, les couleurs et les clairs-obscurs de l’œuvre du peintre. Mais qui, aussi, restitue la misère, la saleté, la violence et la beauté qui, parfois, surgissent au milieu du chaos. Malgré quelques postures théâtrales et certains traits esthétiques empesés, ce parti pris parvient à protéger le film de l’académisme fréquemment adopté en pareil exercice." (Le Monde)

"Des dangers de la truculence : soucieux de ne pas soumettre à un traitement trop léché le subversif Caravage, qui déclarait "je cherche le réel", Michele Placido signe une cinecittàde débordante de crasse académique, de rousseur généralisée, et de Contre-Réforme hypostasiée." (Les Cahiaîs)
euh... "contre-réforme hypostasiée"...  ça c'est bien les Cahiaîs hihi...

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