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lieux communs (et autres fadaises)
25 mars 2023

chaussures neuves

062
POET
de Darezhan Ormibayev

Deuxième film du Festival Diversité, en tandem cette semaine avec DAYS (3 séances chacun). Ca fait plaisir d'avoir des nouvelles de ce réalisateur kazakh qu'on suit depuis son tout premier film (KAÏRAT, 1992), mais qui n'en avait plus donné depuis L'ETUDIANT (2014, presque dix ans, donc). Le cinéma kazakh est cher à mon coeur, nous envoyant régulièrement des perles comme, récemment, LA TENDRE INDIFFERENCE DU MONDE ou A DARK DARK MAN.
Le film évoque deux vies (deux époques aussi). D'abord Didar, le héros "contemporain", un poète (qui écrit et a publié plusieurs recueils) et  Makhambet Utemisov, un autre poète, assassiné en 1846 (mais qu'on suivra davantage à titre posthume).
Ils sont rares, les films à parler de poésie (ou de poète) de façon réaliste (je pense bien sûr au splendide PATTERSON de Jim Jarmusch, et allocinoche parcouru me donne soudain très envie de voir UN JEUNE POETE, de Damien Manivel), sans pathos ni misérabilisme ni lyrisme exacerbé (le poète maudit, les ailes de géant, tout ça...)
Didar est de ceux-là. Il écrit, et il partage ses mots avec ceux qui le veulent (et, ne nous leurrons pas, ils sont peu...) Didar écrit par besoin, dans sa vie "habituelle", il galère un peu, petit employé, il a des chaussures en mauvais état, et voilà qu'on lui permet d'en racheter de nouvelles (et même, tiens, une voiture -il se déplace à pied-, séquence assez drôle où il va essayer une Cadillac, et où le vendeur lui dit "Vous reviendrez quand vous aurez de l'argent..."), en rédigeant la biographie d'un "homme de pouvoir" local (c'est un point commun des films kazakhs, le constat sur la corruption endémique des potentats locaux, qui ne pensent qu'à une chose : le fric). En même temps que les scrupules de Didar, on suit l'odyssée de la sépulture du poète assassiné (et les tribulations de la caisse contenant ses ossements). 
Comme dans la plupart des films kazakhs (je vais parler comme au ficâââ) si les petits chefs sont pourris, les paysages sont mêêêrveilleux, sans pourtant que ceci ne compense forcément cela...) d'ailleurs mon petit doigt me dit (et j'ai des raisons de le penser) qu'il risque fort d'y figurer, l'année prochaine, au programme du prochain...
Encore un film qui m'a énormément plu (et faisait donc bien la paire avec DAYS), avec dedans un petit plus qui me touche tout particulièrement : les rêves que fait Didar, et que le réalisateur nous livre.

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