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lieux communs (et autres fadaises)
8 juin 2023

double séance "surprenante"

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DÉSORDRES
de Cyril Schaüblin

Je me souvenais juste que le film était passé à ENTREVUES, que Claude W. l'avait vu et l'avait beaucoup aimé (Mimi T. aussi, non ?) mais le peu qu'elle m'en avait dit ne m'avait pas donné plus envie que ça de le voir (et je crois qu'en plus il n'y avait plus de séances)... QUELLE ERREUR! (hih lapsus -justifié- j'avais écrit QUELLE HEURE). Emerveillé je fus, complètement, parfaitement, par la manière de filmer de Cyril Schaüblin. D'un bout à l'autre. Le seul problème, c'est que je dois y retourner la semaine prochaine parce que j'ai honteusement dormi, pendant (au moins) le premier quart d'heure, au moins, un sommeil auquel j'ai tenté de résister de différentes façons mais que nenni. Ouverts, fermés, ouverts, fermés ont fait mes yeux, et ce qui m'a réveillé c'est quand j'ai vu Emma qui dormait profondément à côté de moi se réveiller en sursaut à cause d'une détonation dans le film (j'ai un repère temporel, c'est la scène de la tombola...)
Et j'ai tellement aimé ce que j'ai vu (j'ai adoré cette façon de filmer) que j'y suis retourné, quelques jours après, pour voir le film -en entier. Quel ravissement! une thématique plurielle et plutôt dense (des ouvrières dans une usine suisse d'horlogerie, un jeune géomètre russe qui va devenir (mais il ne le sait pas encore) un futur ponte de l'anarchisme, un patron d'usine qui supervise la réalisation des nouvelles photos de son futur catalogue, des contremaîtres qui chronomètrent les différentes actions des ouvrières, un photographe qui réalise des portraits et les vend, des tombolas où on peut gagner des fusils (la première), et des portaits photographiques et des réveils (la seconde), et un genre d'état des lieux établi avec un indéniable délicatesse, comme un précis de suissitude (on vous licencie, on vous interdit de voter parce que vous n'avez pas acquitté vos impôts, on vérifie vos papiers, on vous interdit de passer, d'entrer dans l'image, mais toujoursavec calme et politesse).
Surprenant et magnifique (top 10)

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(l'affiche ne rend pas justice au film)

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OMAR LA FRAISE
de Elias Belkeddar

Deuxième film surprenant de l'aprèm. Celui-ci, en séance spéciale à Cannes la semaine dernière, qu'on devait avoir en film A (et en sorti nationale) et qui avait mystérieusement -pfuit!- disparu de la programmation, et qui, après un échange de méls avec qui de droit, a donc -repfuit!- aussi mystérieusement réapparu cette semaine, pour sept séances quotidiennes à 16h... je savais juste que c'était tourné à Alger, que Réda Kateb et Benoît Magimel étaient en tête d'affiche, et jouaient une paire de malfrats, que c'était parfois un peu sanglant (et que ça évoquaint un peu Quintin Tarentino), et que, bon, séance de minuit à Cannes il devait y avoir une bonne raison...
Il y avait, effectivement.
Surprenant parce que complètement imprévisible. Le film commence plein pot avec une scène de braquage ultra-violente (il arrive qu'on se cache les yeux), repart de façon plus bonhomme, puis re-pète les plombs, puis sirote et glucose, avant de se comporter très méchamment à nouveau, puis à roucouler de la plus loukoumesque façon, bref, on n'est jamais tranquille, on ne sait jamais à l'avance à quelle sauce on va être mangé dans la scène suivante (oui, on se cachera plus sieurs fois les yeux, je précise...)
Le film se comporte comme les protagonistes (Réda K. et Benoît M.) qui nous la jouent un peu à la façon nitroglycérine, tout gentils calmes rigolards affectueux et tout et soudain sans prévenir se mettant à HURLER à speeder et à faire les méchants (enfaisant des choses très méchantes qui font détourner la tête de l'écran)...
Un film plutôt déstabilisant, qui a son charme, c'est incontestable (le duo Kateb / Magimel pétarade de la plus réjouissante des façons) mais qui a aussi, tout aussi incontestablement ses défauts (je suis d'accord avec Emma qui a trouvé que l'histoire d'amour était, par exemple, plutôt maladroite (et pas la mieux venue par rapport au reste du récit...)
Surprenant aussi, donc, mais avec des moyens (et un résultat) complètements différents que ceux du film précédent. Mais efficace dans sa catégorie (si DESORDRES traitait de suissitude, OMAR LA FRAISE traite d'algérianitude, avec une louable exhaustivité).

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