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lieux communs (et autres fadaises)
29 juin 2015

sombre dimanche

Istanbul (AFP) - La police anti-émeutes turque a violemment réprimé dimanche une Gay Pride, lançant des gaz lacrymogènes et utilisant des canons à eau pour disperser des milliers de manifestants rassemblés pacifiquement dans le centre d'Istanbul.
Lorsque des manifestants portant des drapeaux d'arc-en-ciel ont scandé des slogans dénonçant "le fascisme" du régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la police, présente en nombre à l'entrée de la grande artère piétonne d'Istiklal, a chargé en force la foule, utilisant par endroits des balles en caoutchouc.
Avant le lancement de la marche, de nombreux policiers en tenue ont fermé l'accès à la place Taksim, sur laquelle s'ouvre la rue d'Istiklal, centre de la contestation contre le régime islamo-conservateur de l'été 2013.
Depuis, tout rassemblement est interdit sur la place et ses abords.
(...)
Pourtant cette marche devait constituer la 13è édition de la marche des fiertés homosexuelles pour soutenir les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) qui s'étaient dans le passé déroulées sans incidents graves en Turquie, où l'homophobie reste répandue, surtout dans les zones rurales.
"Nous voulions simplement marcher. Cela fait des années que nous marchons ici en paix. nous n'avons ni pierre ni arme, nous voulons juste marcher", a expliqué, très incrédule, à l'AFP, Can, un jeune militant LGBT.
(...)
"Attaquer des gens qui défilent pour soutenir l'amour n'a pas de place dans la démocratie. C'est tout simplement une honte", a lancé sur son compte Twitter Erdem Yener, un comédien connu de Turquie.

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22 juin 2013

bye-bye to the rileys

J'ai appris dans Libé que James Gandolfini venait de mourir d'une crise cardiaque à 51 ans.
Je n'ai jamais vraiment regardé les Soprano, "sa" série, mais je le voyais de temps en temps, au cinéma, et c'était un acteur qui m'impressionnait énormément, par son l'ampleur de son physique et l'étendue de ses possibilités de jeu.
C'est dommage...

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un film où je l'avais spécialement apprécié, dans un rôle de gros nounours ++

5 décembre 2010

sur la tête

un excellent post,, sur un blog découvert grâce à zvezdo...

25 janvier 2009

société en crise

Je ne sais pas si ça peut servir...
Reçu un message de ce jeune homme qui pense que je peux l'aider (avec mes douze lecteurs et demi ?)
Lisez sa triste mésaventure .

23 janvier 2009

zélés...

Aigreurs...
Juste avant la grève générale du 29, nous avons appris à nos dépens, une fois de plus, combien ça fait mal d'être pris à sec, par notre bonne municipalité umpéienne, (notre maire est un fidèle ami de Talonnette Premier) qui a même rajouté une poignée de sable pour faire bon poids ("C'est pour votre bien" , nous a-t-elle répété avec son bon sourire de pasteur bienveillant veillant sur ses brebis égarées, "on ne pense qu'à ça d'ailleurs, votre bien...")
Après donc la mise en place à la hussarde d'un service minimum d'accueil zélé dans toutes les écoles de la ville, le maire-adjoint aux affaires scolaires (on dit comme ça maintenant) a annoncé sans débat au conseil municipal la nouvelle carte scolaire de la ville, rayant de la carte cinq écoles maternelles à deux classes du centre-ville (trois d'entre elles étant rattachées à des groupes élémentaires plus ou moins voisins, les deux dernières étant fusionnées.)
La mesure est ce qu'elle est, mais c'est la façon de procéder qui est vraiment dégueulasse et a fait réagir : les directeurs/trices des écoles concernées ont appris la mesure soit par un article paru dans la presse locale le mercredi 21 janvier, soit, juste la veille, par des journalistes venus dans leur école pour prendre des photos  avant qu'elle ne disparaisse. Et lorsqu les maîtresses en question ont téléphoné à l'Inspection académique, pour s'étonner et demander des précisions, il leur a été répondu qu'on n'était au courant de rien, non non, on ne voyait pas de quoi elles parlaient... alors que le projet a été préparé en concertation soigneuse entre la municipalité UMP et l'éducation nationale, zélée.
Les directeurs ont été conviés à une réunion le lundi soir suivant, réunion où une seule des directrices concernées a, semble-t-il, réagi et haussé la voix. La réaction ne s'est pas faite attendre : elle recevait dès le lendemain la visite officieuse de l'inpectrice de circonscription lui expliquant, grosse modo que, de toute façon c'était la municpalité qui décidait et qu'elle ne devait donc rien trouver à y redire.
Les directrices des écoles de la Zep n'étaient pas conviées à cette réunion, leur sort étant officiellement "en suspens" pour l'instant (en fait il semblerait que la bienveillante muncipalité aie dans ses cartons - "c'est pour votre bien, on vous le répète..." - un projet de réhabilitation du quartier (on rase quelques barres et quelques tours, on remet un coup de peinture sur le centre social local, et on refait un groupe scolaire tout neuf et joli, en réunissant les deux écoles maternelles (3 classes + 4 classes ne devraient plus faire que 6 classes, on économise un poste de direction) et en les associant au groupe primaire (9 classes pour l'instant) qui serait reconstruit un peu plus loin (officiellement "on" ne sait pas encore où...). Et hop, le tour est joué ! Des enseignants se sont inquiétés mais il leur a été répondu que leur tour viendrait, bien sûr, et qu'ils seraient concertés, et qu'on les aimait, et qu'on pensait à eux... Amour, amour, amour... (Il devrait y avoir un A dans le sigle de l'UMP, qui signifierait Amour, tellement ces gens-là nous aiment profondément (et avec une poignée de sable.)
Et c'est au moment où certain(e)s osent élever un peu la voix, toussoter, qu'on leur rappelle que par définition, un fonctionnaire c'est fait pour fonctionner, appliquer la loi sans états d'âme et sans commentaires, (et même, au contraire, s'il est zélé et en fait un peu plus dans le sens du poil et de la brosse à reluire, ça ne pourra pas lui faire de mal, bien au contraire...) Ferme ta gueule, et si t'es pas content, tu te casses (pauvre con). Le devoir d'obéissance, le devoir de réserve.
Mais, comme  il est écrit à propos de ce policier en retraite dans le dernier Télérama (à la rubrique 'ils résistent"), "Un flic (dans le cas présent, mais ça s'applique aussi à tous les autres fonctionnaires) peut refuser un ordre qu'il ne juge pas légitime, confomre à notre code de déontologie. On appelle ça le libre-arbitre."
Résistons.
Mercredi matin, en rangeant des dvd, je suis tombé sur le film de Losey, Monsieur Klein, et j'ai regardé (encore une fois) la fin, qui reconstitue la rafle du Vel d'hiv', et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au nombre de fonctionnaires zélés, justement qu'elle avait dû nécessiter. pour que tout se déroule, comme ça, sans anicroche ... C'est pour votre bien, on vous dit.

10 janvier 2009

vichy

Hmmm, encore une chouette bonne idée de notre chouette bon gouvernement qui pense à nous, le petit peuple, pour qu'on puisse s'amuser pendant les longues nuits d'hiver, qu'on puisse occuper nos petits doigts gourds dans nos appartements de pauvres mal isolés, pourqu'ils ne gèlent point (les doigts) pour cause d'inactivité... c'est . (je suis désolé, pour l'occasion j'aurais du changer la couleur du lien et le mettre en bleu blanc rouge. ou peut-être plutôt juste une étoile jaune ?) Ca me répugne (encore une fois). Voilà qui va sans doute faire plaisir à certains (à beaucoup ?), que ça va leur rappeler un certain bon vieux temps, celui de la délation, de la calomnie, de l'accusion, de la dénonciation... Ah, le plaisir ineffable de la lettre anonyme enfin officialisé. Décidément, ils pensent à nous, hein, chaque jour une bonne idée.
J'attends avec impatience la suivante... Un ministère de la délation ?

13 décembre 2008

la lettre

Elle est vraiment magnifique, cette lettre de Bastien Cazals que mon amie Dominique vient de me transmettre par par mail, et je ne peux faire moins que vous la reproduire in extenso:

Montpellier, le 25 novembre 2008,

Cazals Bastien
Montpellier
à
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris


Monsieur le Président de la République,

Si je prends la liberté de vous écrire cette lettre, c'est qu'aujourd'hui, en tant qu'enseignant et directeur d'école comme en tant que citoyen, je suis en colère, proche de la révolte. Je ne peux plus me taire. Je me dois de réagir.

Permettez-moi, tout d'abord, d'insister sur l'expression de mon profond attachement et de mon immense respect pour cette République française dans laquelle j'ai eu la chance de venir au monde. Je suis attaché à ce pays car je considère qu'à certaines périodes de sa longue histoire, il s'y est dit, écrit et  fait de si belles choses. Outre l'immense patrimoine culturel qu'elle a constitué, la France – tout  particulièrement de sa révolution de 1789 au programme du Conseil National de la Résistance, en passant par la République et sa loi de 1905 sur la laïcité – a su porter si haut et avancer si loin les valeurs universelles consacrées dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qu'elle a fini par faire le choix ambitieux d'une république laïque et démocratique où tous les citoyens vivent ensemble, en bénéficiant de la liberté, de l'égalité et de la solidarité ! Tellement admirable que j'ai choisi de servir cette République, ma République. J'en serais presque fier... sauf que je ne suis pour rien dans tout cela, j'en hérite. Et un tel héritage se partage ou se défend !

C'est ainsi que j'arrive à l'objet de ma lettre. En ce début de XXIème siècle, que reste-t-il de l'état républicain à la fois puissant et protecteur, comme de ses grandes missions d'intérêt public ? Plus grand chose : les idéologies en vogue étouffent la flamme républicaine tandis que les réformes en cours dépècent les derniers lambeaux des services publics. D'autres pourraient citer la justice, la santé ou la solidarité, je vous parlerai de ce que je connais, de ce que j'ai choisi : l'école primaire publique.

Monsieur le Président, autant vous le dire de suite, avec les transformations qui s'opèrent actuellement, l'État ne pourra plus garantir à chaque citoyen les mêmes droits en terme d'éducation. Et il s'agit, là, du déni d'un droit fondamental, surtout dans une république qui se prétend historiquement éclairée par le savoir et la pensée, la finesse et le bon goût. Cette ''modernisation'' de l'Éducation Nationale, qui se construit pas à pas depuis des années, avance sur plusieurs plans à la fois mais dans une grande cohérence. Sachant que votre temps est précieux, j'ai donc choisi de n'en aborder qu'un aspect, le plus saisissant.

Ayant déclaré la guerre contre l'échec scolaire, votre ministre en charge du dossier a entrepris de moderniser l'école prétendument dans l'intérêt des élèves mais avec quand même, dans un coin de la tête, les impératifs budgétaires liés à la mise en œuvre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), au respect du pacte européen de stabilité et autres contingences financières. Ainsi, à cette rentrée 2008 et sans concertations préalables aux prises de décisions, M. Darcos a ainsi décidé :

·                                 de mettre en place des nouveaux programmes qui conviennent parfaitement aux élèves comme ma fille, qui est structurée, attentive et appliquée, mais ne laisseront que peu de chances à son copain Victor de surmonter ses difficultés d'apprentissage ;

·                                 de diminuer le nombre d'heures de classe pour les élèves comme ma fille qui travaille bien et comprend vite mais pas pour Victor qui est soutenu 2h par semaine dans ses difficultés d'apprentissage ;

·                                 et de renforcer le dispositif de stages de remise à niveau en CM1/CM2 pour que Victor entretienne ses difficultés d'apprentissage pendant les vacances de ma fille...

Mais ce n'est pas tout – et Victor est finalement un peu chanceux, car la rénovation du primaire est en cours et, pour la rentrée 2009, sans plus de concertation, M. Darcos nous annonce qu'il va :

·                                 supprimer progressivement les enseignants membres du Réseau d'Aides Spécialisées au Enfants en Difficulté (RASED) qui aident Victor pendant le temps scolaire et sans lui refaire la classe ;

·                                 mettre toujours plus d'élèves par classe – puisque toujours moins d'enseignants – ce qui ne plaira pas trop à ma fille qui aime avoir l'attention de la maîtresse mais beaucoup à Victor qui préfère se faire oublier ;

·                                 et remplacer la prise en charge à l'école publique des 2/3 ans par leur accueil dans des structures locales payantes, ce qui n'affectera pas la scolarité de Victor mais de son petit frère Hugo qui restera encore un an à la maison avec sa maman car « sa veau pas l'coup de bosser au smig si faut payer le jardin des veilles » ! Hugo n'aura donc pas la chance de son frère de bénéficier des apports langagiers et de la stimulation cognitive d'une première socialisation à l'école maternelle.

Croyez-vous sincèrement, Monsieur le Président, que votre ministre pourra, par de telles réformes, atteindre l'objectif qu'il s'est fixé de diminuer par trois le nombre d'élèves en difficulté ? Et pouvez-vous m'affirmer que l'école primaire de demain continuera d'assurer à tous les élèves des chances égales d'émancipation sociale ?

Actuellement, nous assistons à la mise en œuvre, à marche forcée, des dernières grandes étapes de la transformation du système éducatif français. J'en veux pour preuve l'autoritarisme croissant exercé par la hiérarchie, le souci de rendre improductif l'exercice du droit syndical au travers du Service Minimum d'Accueil (SMA), ou celui de faire surveiller l'opinion et l'activisme des enseignants !

Aussi, comme bon nombre d'entre eux, j'entre aujourd'hui en résistance parce que je ne peux me résoudre à ce que l'école publique, mon école, ne se préoccupe ni de Victor, ni de Hugo, sans être pour autant en mesure de faire éclore un nouveau Victor Hugo. La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration (article 15 de la DDHC de 1789) c'est pourquoi d'un fonctionnaire dévoué je me vois contraint de devenir un fonctionnaire désobéissant ! En conséquence, en tant qu'enseignant tout d'abord, je prends les décisions suivantes :

·                                 Je n'appliquerai pas les nouveaux programmes mais continuerai à travailler dans l'esprit des programmes de 2002 (qui n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune évaluation).

·                                 Je n'effectuerai pas l'aide personnalisée auprès des élèves (qui est destinée à remplacer l'aide spécialisée du Rased) mais mettrai à profit ces 60 heures annuelles pour rencontrer les parents deux fois dans l'année (en milieu et fin d'année), organiser les projets pédagogiques collectifs et également pour faire vivre la bibliothèque de mon école (qui est actuellement sous-utilisée faute de personnel mis à disposition).

·                                 Je ne déclarerai pas à l'administration mon intention de faire grève, 48h à l'avance, mais j'informerai, comme par le passé, les parents d'élèves au moins deux jours avant.

·                                 Je ne me porterai jamais volontaire pour les stages de remise à niveau ni ne transmettrai de liste d'élèves.

Ensuite, en tant que directeur, je prends les décisions suivantes :

·                                 Je ne participerai plus au fichage centralisé des écoliers via Base Elèves

·                                 Je ne traiterai plus que les demandes administratives qui concerneront directement les élèves, mes collègues ou le fonctionnement de mon école.

Enfin, en tant que simple citoyen en dehors de tout parti politique, je n'empêcherai pas la diffusion de ces prises de position professionnelles mais au contraire, tenterai de participer à l'émergence d'une résistance citoyenne et non-violente, porteuse d'un projet de société généreux et ambitieux – depuis la crise financière, nous savons tous qu'il est possible de trouver beaucoup d'argent lorsque c'est nécessaire – car notre République est en train de tourner le dos à ses dernières missions d'intérêt public...

Conscient que vous ne mesuriez probablement ni l'ampleur du désastre qui menace l'école, ni celle de la colère qui submerge le monde enseignant, je sais que vous entendrez mon appel et ne décevrez pas l'espoir que je mets dans la grandeur de votre fonction.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l'expression de mon attachement respectueux à la dignité de l'État républicain laïc et de croire en ma détermination à continuer d'œuvrer pour tous les élèves qu'ils soient ma fille, Victor ou Hugo.

CAZALS Bastien

Et ici vous pouvez la récupérer au format pdf, l'imprimer, l'afficher, la diffuser.

La réaction de la hiérarchie n'a pas traîné : Il a été répliqué par la suppression de 8/30èmes (1/30ème  par jour où Bastien Cazals n'a effectivement pas mis en en place la fameuse "aide personnalisée" (soit huit jours de traitement amputés! Il s'agit pour l'administration de "frapper vite", de faire un exemple, d'écraser dans l'oeuf les velléités de désobéissance,  de refroidir les volontés de "rebellion", car, le savez-vous, un fonctionnaire a le devoir d'obéissance. Mais son employeur n'aurait-il pas le devoir de respect ?)

Ici, le site qui tient le compte-rendu de cette affaire au jour le jour.

17 avril 2008

"C'est insupportable et nous le supportons"

...
Oui, et nous le supportons...

9 décembre 2006

saint-nicolas

" Pour la famille Raba, le voyage n'est pas encore terminé. Une fois de plus, Jousef, Shpresa et leurs trois enfants ont passé la nuit loin de chez eux. Très loin, cette fois, de leur logement de Gray, en Haute-Saône : expulsés mercredi 6 décembre, cette famille kosovare a dormi à l'aéroport de Tirana, entourée de policiers. L'avion dans lequel ils ont été embarqués à Toulouse, à destination de Pristina, a été détourné vers l'Albanie, officiellement pour des raisons météorologiques.

C'est aujourd'hui, vraisemblablement, que les Raba devraient être transférés au Kosovo, une région qu'ils ont quittée il y a tout juste cinq ans : Jousef refuse d'entrer dans l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et doit fuir avec sa femme et son fils, Qirim. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) affirme que les Raba "ont subi des violences très graves du fait du refus de M. Raba de participer, avec l'UCK, à des expéditions visant à brûler des villages serbes".  Ils arrivent en France à l'automne 2001 et s'installent dans un village de Haute-Saône.

TROIS CHAISES VIDES

Depuis, Dashnor et Dashrujé sont nés. Les trois enfants Raba, qui ont aujourd'hui 7, 4 et 3 ans, sont scolarisés à Gray. Les demandes d'asiles déposées par la famille depuis 2001 ont toutes été rejetées, alors que les cinq frères et deux sœurs de Yousef ont eux obtenu le statut de réfugié, en France, en Suède, en Suisse et en Autriche. En juin, le jeune couple a alors tenté d'obtenir une régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy, réservée aux parents d'enfants scolarisés. Selon RESF, la famille remplissait tous les critères : cette demande serait restée sans réponse.

Le 16 novembre, la famille est arrêtée à son domicile. Elle est conduite au centre de rétention de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry ; aussitôt, une forte mobilisation se met en place. Dans leur quartier d'abord, où trois chaises vides sont placées devant les écoles des enfants, pour matérialiser leur absence, mais aussi dans toute la région lyonnaise.

Le samedi 2 décembre à l'aube, après dix-sept jours de détention, la nouvelle de leur expulsion imminente se répand. Après des incidents à Lyon, Mme Raba résiste au moment de l'embarquement, à Paris-Roissy. Le pilote de l'avion refuse de décoller, et la famille rentre finalement au centre de rétention de Lyon.

Le répit est de courte durée : le dimanche 3 décembre, le tribunal administratif refuse leur demande de liberté et fixe la date de l'expulsion au 6 décembre. Cette décision est confirmée en appel le 5 décembre. Au centre de rétention, à Lyon, les détenus ont commencé une grève de la faim par solidarité. Pour contourner la forte mobilisation, la famille est emmenée à Toulouse.

"CROISADE PERSONNELLE DE SARKOZY"

A Blagnac, mercredi, un avion affrété par le gouvernement a décollé à 11 h 45, embarquant la famille Raba encadrée par dix policiers. Officiellement, du brouillard a empêché l'appareil d'atterrir à Pristina. Selon RESF, il est aussi possible que la France n'ait pas eu l'autorisation du Kosovo.

"En quoi la présence de cette famille, bien intégrée en France depuis 2001, dont deux enfants sont nés en France et dont tous sont trois régulièrement scolarisés ici, présentait-elle une menace pour notre pays ?",  s'est interrogé l'ancien ministre socialiste Jack Lang, jeudi. La candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, a elle dénoncé "une croisade personnelle"  de Nicolas Sarkozy. "Son acharnement a été à la mesure de la résistance à Gray, comme s'il avait voulu faire un exemple, quoi qu'il en coûte à la République", a-t-elle déclaré. Le PS avait, de son côté, demandé au ministre de l'intérieur d'accorder un titre de séjour à cette famille.

En France, les reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière ont doublé en trois ans, passant de 10 000 en 2002 à 20 000 en 2005, a annoncé mardi le gouvernement, à l'issue d'un comité interministériel de contrôle de l'immigration. La diminution des demandes d'asile s'est en revanche accélérée, reculant de 34,8 % sur les dix premiers mois de l'année.

A son arrivée à Pristina, la famille Raba devrait être prise en charge par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a indiqué RESF. " (Le Monde)

4 décembre 2006

farine

Petit précis de roulage dans la farine :

   Vous êtes député maire (UMP) d'une agglomération haut-saônoise. Ce soir c'est conseil municipal et vous savez qu'en bas devant la mairie piétinent des "manifestants", (il y en a beaucoup plus que les autres soirs, devant la préfecture) encore obnubilés par les derniers rebondissements de l'affaire de la famille RABA.
   Vous laissez d'abord les grilles de la mairie fermée (alors que d'habitude elles restent ouvertes) puis -grand seigneur- vous les faites ouvrir magnanimement et laissez entrer cette cohorte de gauchistes et consorts, ces traîne-savates humanistes qui ont l'air  bien décidés à venir pleurnicher jusqu'ici genre droits de l'homme et dignité du genre humain et vous gâcher votre beau conseil municipal (où trônent beaucoup de conseillers UMP -et seulement trois de l'opposition-) mais qui, ayant reçu des consignes, se tiennent tous sagement poliment respectueusement debout au fond de la salle à lambris et gros tableaux à cadres dorés.
   Prenez la parole en disant que "youpee vive la démocratie et le dialogue et tralala pouet pouet et ouvrez donc la porte à deux battants que tous ces gens (ces manants) puissent entrer et jetez leur du pain". Dites que vous allez suspendre le conseil municipal (le temps d'écouter les doléances des serfs), que c'est vachement sympa d'être passés, puis que vous donnerez la parole aux membres du conseil municipal qui le souhaiteraient, puis que vous vous parlerez et qu'on pourra après échanger vachement bien et tout et tout.
   Demandez onctueusement "Vous devez avoir des porte-paroles, qu'ils s'expriment à présent, nous, Alain J. 1er, sommes prêts à daigner écouter leurs doléances." Une, deux, trois, quatre, prises de paroles successives -et sensées, et fortes, et touchantes, et justes- émanent alors du groupe des manants."Quelqu'un d'autre veut-il la parole ? non ? alors je donne la parole aux conseillers municipaux." Prennent alors la parole un conseiller PC, puis trois PS, allant bien sûr dans le sens des orateurs qui les ont précédés. En face, graaaand silence blanc, polaire et glacé parmi le reste (et il y en a!) des conseillers. (Ca doit être comme ça à l'UMP : "le chef parle et moi je ferme ma gueule", non ?)
   Puis prenez -enfin- la parole et dites que oui oui les enfants, la fraternité, la famille, l'iniquité, mais que vous avez déjà demandé des comptes et même plus au Préfet (alors que tout le monde sait que vous êtres surtout un ami personnel du ministre de l'intérieur -qui est déjà venu faire du vélo -oui oui- autour du lac de V. avec vous et quelques journalistes bien sûr- , et que c'est en cette qualité qu'on venait ce soir vous solliciter) que ledit préfet vous a d'ailleurs remis une lettre fort détaillée vous expliquant comment il ne trouvait aucune raison valable pour refuser la demande des RABA mais qu'il la refusait quand même, et  sortez alors votre argument en béton (cellulaire) à savoir que vous avez confiance en la JJJJUstice  et que de toute façon la loi c'est la loi et que basta maintenant finies les conneries je vous ai reçus fermez vos gueules... (Vous reprenez vertement une intervenante qui réagissait à l'outrage du vide de votre discours en disant "Je vous ai laissés parler maintenant c'est moi qui parle et vous ne m'interrompez pas et vous sortez ; c'est pas le tout on a quand même des affaires autrement plus importantes à régler ce soir dans notre conseil municipal non mais ho". ) Evitez bien sûr soigneusement de mentionner ne serait-ce que le nom voire même l'initiale de votre ami ministre de l'intérieur (mais n'en pensez pas moins).
   Vous laissez quand même la même et toujours virulente interlocutrice émettre une ultime et vibrante protestation pour clore le débat, et vous regardez ensuite le troupeau, révolté mais silencieux se diriger vers la sortie (par la grande porte que vous lui avez ouverte à deux battants si généreusement et si démocratiquement) en annonçant que le conseil (le vrai) reprendra (ouf!) dans cinq minutes.
   Vous devez intérieurement vous frotter les mains et à ce moment-là vous promettre  que pas plus tard que ce soir vous allez appeler votre ami Nicolas S. et que vous allez encore bien en rigoler de tout ça...
Non ?

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(trouvé devant l'école ce soir... serait-ce un présage ? )

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