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lieux communs (et autres fadaises)
7 avril 2024

sans drillon (4)

(je continue mon butinage chez Jacques Drillon...)

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Liz Taylor, qui avait demandé dans son testament à arriver un quart d’heure en retard à son propre enterrement, pour faire comme d’habitude.

 

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ALERTE CORONAVIRUS

Un message diffusé le soir, dans des villages chinois, par haut-parleurs :
« Que chacun prenne garde à respecter l’isolement durant la nuit ! Mari et femme ne sont pas autorisés à s’enlacer, ni à s’embrasser, et encore moins à s’adonner à certaines activités. Que les hommes maîtrisent leurs ardeurs et les femmes fassent preuve de retenue.  »

 

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Le jour où l’on dépasse l’âge auquel son père est mort.

 

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Poubelle
Ponge, qui disait que de papier à panier, il n’y avait que l’espace d’une consonne.

 

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Les didascalies dans le théâtre de Beckett. Entre En attendant Godot (1952) et Oh les beaux jours (1963), elles passent du simple au double en longueur, et du simple au triple en nombre. « Impatience des doigts de Willie. Dernier regard prolongé. Elle dépose la loupe, prend l’extrême bord de la carte entre pouce et index de la main droite, écarte le bras à droite, détourne la tête à gauche, se pince le nez entre pouce et index de la main gauche. »

 

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(Suite)
L’indication "Silence" : 108 fois dans En attendant Godot. L’indication "Un temps" : 532 fois dans Oh les beaux jours.

 

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(Fin)
La dernière didascalie d’En attendant Godot : "Ils ne bougent pas."

 

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Alberto Manguel, auteur d’Une histoire de la lecture, lisant des livres à Jorge Luis Borges, devenu aveugle.

 

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Ceux qui confondent le futur et le conditionnel, et vous écrivent : Je viendrais à coup sûr demain. L’origine de cette confusion est certainement à chercher dans leur prononciation fautive, et l’inversion qu’ils font de [é] et de [è] : Je bois du froid, J’attends sur le qué de la gare, J’è froid ; ils croient que ai s’écrit ais, et écrivent donc logiquement je viendrai comme je viendrais.

 

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(Dernière minute)
Le 3 avril 2020, le préfet de Seine-et-Marne, Dieu l’ait en sa sainte garde, prenait un arrêté de 28 pages « portant réquisition de certains chasseurs et garde-chasses » pour dénoncer à la force publique les personnes courant dans les forêts aux heures et aux endroits interdits. Ce décret a été abrogé quelques jours plus tard. Entre-temps, ce même préfet de Seine-et-Marne, prions pour lui, a conseillé aux maires et aux forces de l’ordre de se méfier des individus qui, aux heures interdites pour le sport, courent manifestement, et se mettent brusquement à marcher quand ils aperçoivent des représentants de l’ordre public (car la promenade, elle, est permise à ces heures), et de verbaliser aussitôt.
En foi de quoi, nous écrivons, pour servir et valoir ce que de droit, cette

Lettre ouverte au préfet de Seine-et-Marne

Monsieur le Préfet,
Votre arrêté chasseurs a beaucoup fait rire, quand il n’a pas inquiété.
Votre recommandation aux maires et à la police de punir les coureurs qui feraient semblant de marcher était, elle aussi, tordante et inquiétante.
S’il vous plaît, n’intervenez plus, ne prenez aucune décision, aucune initiative, ne dites rien, ne faites rien. Restez assis, buvez de l’orangeade et lavez-vous les mains régulièrement.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, mes respectueuses salutations.

 

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Personne ne sait
Combien de pommes de terre il faut éplucher pour le dîner. « Allez, encore une. »

 

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L’éphémère, qui ne se nourrit pas. N’en a pas le temps : il meurt aussitôt après la reproduction ; il n’a d’ailleurs pas de tube digestif. Les larves, qui ont de puissantes mâchoires broyeuses, et qui vivent des années, les perdent en devenant adultes.

 

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La passion de Sarkozy pour le billet de 500 €. Sa frustration quand on a décidé de le supprimer.
Ce billet, on l’appelait le "Ben Laden" : mise au goût du jour de l’Arlésienne, dont on parle beaucoup mais qu’on ne voit jamais.

 

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Paulhan et Ponge fouillant dans les poubelles de Valéry pour y trouver quelque brouillon à revendre aux marchands d’autographes.

 

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Les barbus qui ne cessent de tripoter leur barbe, en lisant, en conduisant, en parlant.

 

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L’amphibraque : une syllabe longue entre deux brèves ; l’amphimacre : une brève entre deux longues. Il est permis de les confondre, mais pas de les ignorer.

 

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Depardieu, ivre, s’endormant en scène pendant la longue tirade d’un autre personnage – neuf minutes, dit-il. La tirade finie, le silence qui s’installe le réveille. Il ouvre les yeux, voit ses partenaires nerveux, sent le public qui attend. Il se dit : "Je vais les faire attendre encore un peu, sinon ils vont comprendre que je me suis endormi." Et il continue de se taire.

 

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Les obsolètes : Les trois heures qu’il fallait attendre après le repas pour se baigner.

 

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