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lieux communs (et autres fadaises)
21 mars 2006

cuisine et dépendance

UNE COUPLE PARFAIT
de Nobohiro Suwa
NOUVELLE CUISINE
de Fruit Chan

Les hasards de la programmation, liés au "printemps du cinéma" font que j'ai vu, cet après-midi et coup sur coup, deux films asiatiques (Hongkong et Japon) traitant chacun d'un couple qui bat de l'aile, là s'arrêtant tout net la comparaison, tant les deux oeuvres n'ont absolument rien à voir...

Nobohiro Suwa a recruté Valéria Bruni-Tedeschi et Bruno Todeschini (sur leurs noms ? ) pour incarner un couple (lui architecte, elle ex-photographe,) qui profite d'un bref séjour à Paris à l'occasion du mariage d'un ami pour jouer à je t'aime / je ne t'aime plus / et toi tu m'aimes ? dans un petit pas de deux entre séparation et réconciliation. Une bonne partie du film se passe dans leur chambre d'hôtel (ils font lits séparés, avec entre les deux moitiés de leur chambre une porte à double battant). La caméra est soit sur son lit à elle et on voit lui, soit (plus souvent) sur son lit à lui et on voit elle. Plans fixes impassibles et jusqu'auboutistes, toujours interrompus plutôt brutalement (comme coupés en diagonale) et raccordés donc tout aussi crûment, alternent avec des très gros plans sur lui ou elle en caméra portée , et interrompus de temps en temps par un écran noir. Voilà pour la forme.
Et le choix de mise en scène (les scènes ont été improvisées par les acteurs, qui ont ainsi construit leur histoire, chronologiquement) correspond bien à cet état de confusion, cet entre-deux affectif, ce(s) moment(s) à la fois banal(s) et douloureux, dans cet espace physique/mental forcément morcelé et partial, comme le soulignent le cadrage (portes, ouvertes ou fermées, fenêtres, miroirs divers) et la lumière (lumière naturelle, jeux d'ombres et de clair-obscur)
C'est très beau.

Je passerai un peu plus rapidement sur le film de Fruit Chan, qui est la version "longue" d'un des trois courts-métrages horrifiques de "3... extrêmes", (Une dame qui fabrique des raviolis-miracles qui empêchent miraculeusement de vieillir, et qu'elle revend donc très cher à de riches clientes) dont je suis sorti, je dois l'avouer, un poil nauséeux. Non pas qu'on y voit des choses épouvantablement gore, au contraire. Le réalisateur sait utiliser le hors-champ et les bruitages judicieusement (la bande-son est, quant à elle un peu trop "appuyée"... chaque fois que vous attendez le machin qui ressemble à une sirène -ou une corne de brume ? -  c'est mauvais signe...) C'est plutôt le thème du film qui m'a mis ... mal à l'aise. Et je ne suis pas près de remanger des raviolis vapeur de sitôt!
Efficace, donc!

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