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lieux communs (et autres fadaises)
16 août 2007

véhicules

LE FILS DE L'EPICIER
d'Eric Guirado

A l'image du camion de l'épicier en question. Un machin, solide, costaud, pas d'une originalité folle a priori, mais qui, bon, a fait ses preuves, qui a peut-être du mal à démarrer, qui patine des fois dans les montées, qui négocie hasardeusement quelques embardées scénaristiques, qui bringuebale et cahote mais finalement arrive à (très ? trop ?) bon port.
Un film qui  se promène dans le département 26, (en voie de désertification et c'est peu de le dire), dans une histoire de famille comme on en connaît tous, nouée, grippée, rouillée, pour laquelle il faudra bien, après tout ce temps, mettre les mains dans le cambouis (ou de l'huile sur les rouages ?), et dans une histoire d'amour (un grand couillon maladroit est amoureux de sa voisine qui ne le sait pas...), et dans une histoire de rédemption, (de réadaptation ?), aussi. 
Plaisir de voir la jolie petite gueule (longtemps) butée de Nicolas Cazalé s'épanouir soudain comme une fleur de lotus, et le mutin minois de Clotilde Hesme illuminer tout ça de son sourire craquant. Plaisir aussi de l'attention portée par le réalisateur à chacun, même des seconds rôles. Attachant, oui. Et un excès d'optimisme n'a jamais fait de mal à personne... (Trahirai-je un secret en disant que ça finit vraiment plutôt très bien de chez très bien, et que in extremis, tout le monde, oui, tout le monde - même le sale vieux con d'empaffé de sa race - est gentil ? ) "Allez,tiens, il y en a un petit peu plus (d'idyllique ou d'idéaliste ?), je vous le mets quand même ?" Oui, oui, c'est cadeau. Prenons des forces, positivons avant la rentrée, qui je ne vous apprend rien, s'annonce sous le double signe du saumâtre et de l'avarié.

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JINDABYNE, AUSTRALIE
de Ray Lawrence

On passe sans transition de la camionnette hors-d'âge au 4x4 poussiéreux  qui en a sous le capot pour cette adaptation d'une nouvelle de Raymond Carver (Tant d'eau si près de la maison) qui nous revient à la sauce australienne, (ce qui est en même temps une bonne chose et peut-être une fausse bonne idée.) par le réalisateur d'un Lantana qu'on avait plutôt apprécié par ici.
C'est l'histoire de potes qui sont partis pour se payer un week-end de pêche entre hommes (les meilleurs, ndc), qui à leur arrivée dans leur éden piscicole découvrent le cadavre d'une jeune fille y flottant, et qui, après un léger flottement, continuent leur week-end de pêche comme prévu. "De toutes façons, elle était déjà  morte..." Quelle erreur !
La nouvelle de Carver faisait à peine dix pages toute mouillée, le film, lui, dure deux heures. La découverte du cadavre n'arrivant qu'à moitié du film, le propos en a donc été comme on dit étoffé, en amont comme en aval d'ailleurs. Le couple principal  et ses multiples problèmes (Stewart -Gabriel Byrne impec comme d'hab'-, et Claire -Laura Linney, à mi chemin entre Jodie (Foster) et Julianne (Moore), c'est dire -) constitue bien entendu la matière première principale du récit, enrichi (alourdi ?) par le fait que la jeune fille assassinée soit aborigène, les problèmes des autres couples, les histoires entre les deux enfants, le rapport des différents personnages à la mort, un serial-killer... (qui ô surprise à la relecture figurait déjà dans la nouvelle!), Stop! n'en jetez plus!
Et on se dit qu'on a peut-être finalement un peu trop chargé le baudet.  Parce que du coup c'est dur de tenir tous les différents récits. Peut-être, pour les gens qui ne connaissent pas le texte original, ça n'aura aucun mal à passer, mais c'est vrai que j'ai trouvé que, pour l'histoire qui nous intéressait -les pêcheurs et la noyée- c'était vraiment trèèès long à démarrer!.
Tout ça est est d'une tonalité plutôt sombre, malgré le grand soleil australien, et fera froncer de perplexité démoralisée les sourcils au spectateur, qui venait pourtant d'être guillerettisé par le film précédent...

 

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Commentaires
C
Merci de me tendre la perche! Un film où un pot de cancoillotte est envoyé comme gage d'amour peut-il être vraiment mauvais, hein ?
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H
peut on soutenir un film dont le héros profère de telles monstruosités sur notre trésor régional?
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