(tri)thérapie
AVANT QUE J'OUBLIE
de Jacques Nolot
Séance de 22h dans mon MK2 Beaubourg chéri chéri. Est-ce la fatigue du voyage ou je ne sais quoi d'autre, toujours est-il que je ne suis absolument pas rentré dedans. J'ai même envisagé de sortir lors d'une scène de baise croquignolettement glauque ("Oui, couine comme une femme! A quatre pattes sur la moquette, comme une chienne!" Pffff) mais suis tout de même resté jusqu'au bout, curieux de ce que Zvezdo en avait dit...
Un film aussi complaisant que déplaisant (ou mi/mi). Ces histoires de gigolos et de michetons, de testament(s) perdu's) de ventes aux enchères, un univers cynique où l'on a toujours les poches pleines de biffetons froissés, où l'on compare entre copin(e)s (je ne supporte pas les mecs qui parlent d'eux au féminin),les tarifs des prestations sexuelles offertes ("50 euros ? Tu me le présenteras... Il a une grosse queue ?") où l'on suce le petit livreur à domicile de la bouffe qu'on vient de commander par téléphone ("Et une bonne bouteille de bordeaux, prenez la plus chère du magasin, que ça justifie la course...") qui ne semble rien y trouver à redire, où l'on échange sur un ton quasi bressonnien entre vieillards plus ou moins chenus et nostalgiques du temps béni d'il y a bien longtemps, où on se donne des tableaux d'Henri Michaux mais on ne les prend pas, où l'on évoque Roland Barthes avec qui on allait chasser dans les pissotières, où la monnaie qui change de main tient lieu de sentiments et les assurances-vie de déclarations d'amour.
Inconfortable, certes, et provocateur peut-être, mais maladroit sürement. Et finalement insupportable. A moins que Nolot n'ait souhaité réaliser une comédie glacialement drôle, sous couvert de la chronique désabusée d'un délabrement physique et affectif (des affres de la trithérapie considérés comme un sujet de marivaudage rohmérien) Mais j'en doute.