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lieux communs (et autres fadaises)
21 décembre 2007

us et coutumes

LA VISITE DE LA FANFARE
de Eran Kolirin

Un bus blanc un peu pourrave démarre. Derrière lui, on découvre, impeccable, la Fanfare de la Police d'Alexandrie, que personne hélas n'est venu attendre à l'aéroport. Voulant se débrouiller tout seuls comme des grands, nos égyptiens vont prendre un bus pour une mauvaise destination, et se retrouver en rade pour une nuit dans un patelin genre trou du cul du monde, où ils vont, tant bien que mal (anglais approximatif), essayer de communiquer avec les autochtones (israeliens, donc) pour que cette brève cohabitation -forcée par le destin- se passe le mieux possible.
Une nuit, donc, pour l'essentiel du film. Les huit musiciens de la fanfare  seront logés à des enseignes diverses, et le réalisateur s'amuse à suivre tel ou tel, dans une suite de tableaux tour à tour (ou simultanément) drôlatiques ou émouvants, à la théâtralité revendiquée.
Entre le rire et les larmes, bref, comme la vie. Un repas du soir israelo-égyptien un peu "coincé", une "leçon de drague" muette dans un dancing où on commence à empiler les chaises,  un concerto qui trouve un développement dans une chambre d'enfant, une conversation dans un fast-food désert, une scène d'adieu entre une femme et huit hommes...
Un film, comme ça, juste avant Noël, qui vient, mine de rien, nous parler de fraternité et d'espoir ça fait du bien (la dernière fois, c'était entre les français et les allemands, d'après une histoire vraie, on a parlé de bons sentiments, ici c'est entre juifs et musulmans, d'après un fait-divers vrai , lui aussi, mais, comme ajoute le réalisateur "qui s'en souvient ?"), ça vient vous dire des choses douces dans le creux de l'oreille sans parler fort ni faire de grands gestes.
On sort de là ravi. Sourire béat :  optimisme, utopie, candeur, qui sait... Un premier film épatant (je reprends le mot de Zabetta), idéal de douceur, de tendresse sous des abords pince-sans-rire, (on ne serait pas très loin de l'univers d'Elias Suleyman) avec la présence solaire et splendide de Roni Elkabetz, impériale,qui irradie littéralement face à tous ces mecs plus ou moins coincés, fragiles, cabossés, maladroits...
Un coup de soleil, un peu de chaleur, ça fait sacrément du bien par les temps qui courent...

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