enraha
BE HAPPY
de Mike Leigh
C'est comme la piscine en cette fin de saison : quand elle devient un peu plus frisquette, on a du mal à y entrer. Cette comédie de Mike Leigh, ça fait un peu le même effet. Surtout lorsque l'héroïne, Poppy, semble d'une bonne humeur perpétuelle et inoxydable, un genre de Mary Poppins, souriant contre vents et marées que ça en devient presque pénible. D'autant plus que le film est bizarrement construit : voilà qu'au moment où apparaîssait le début d'une intrigue, où les choses commençaient à se mettre en place pour que, et bien hop, voilà le générique de fin... Déjà ?
Auparavant, on aura vu Poppy en vélo, Poppy chez le libraire, Poppy et sa coloc', Poppy au pub, Poppy à l'école, Poppy frait du trampoline, Poppy prend des cours de flamenco, Poppy à l'auto-école, Poppy chez l'osthéopathe..., une succession de vignettes plutôt sympathiques, sooo british en tout cas, comme si on feuilletait l'album de famille de la demoiselle, entre copines, en se fendant la gueule de façon plus ou moins ostentatoire ou affectée.
Les gens qui l'avaient vu avant moi avaient l'air de trouver que le film devenait de plus en plus pénible, mais pour moi ce fut un peu le contraire : si je fus effectivement agacé au début, surtout par les excès positivistes de la demoiselle en question, il me semble que, sur la longueur, le film gagne en intérêt, quand il laisse tomber son nez rouge, son chapeau pointu et ses langues de belle-mère, en devenant beaucoup plus Naked et donc moins dans le sens du poil. Mais quand j'ai réalisé qu'il avait fallu 1h58 pour en arriver là, je me suis dit que le film ne devait tout de même pas être si insupportable, puisque je n'y avais pas baillé une fois!