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lieux communs (et autres fadaises)
18 décembre 2008

objectif

L'HOMME A LA CAMERA
de Dziga Vertov

Les hasards de la programmation ont fait que j'ai vu ce film le même jour que celui d'Agnès Varda, et que j'ai d'ailleurs, dans un premier temps, failli les chroniquer ensemble, tant ils m'apparaissaient avoir des points communs, surtout dans leur façon (personnelle) de jouer avec le cinéma (d'ailleurs Agnès varda cite Dziga Vertov, tandis que l'homme à la caméra lui renvoie le ricochet avec une image de personne enterrée sous le sable sur la plage).
L'homme à la caméra, ça faisait des siècles que j'en connaissais le nom, sans jamais avoir eu l'envie d'en voir le moindre morceau. Pour moi c'était le prototype du cinéma hyper intello et monumentalement chiant, le genre d'oeuvre qui faisait se faire pipi dessus de joie aux journalistes des Cahiaîs du Cinéma (aux temps héroïques où, écrivait je ne sais plus qui,  ce vénérable magazine n'était pas encore traduit en français.)
La programmation d'un ciné-concert semblait donc une occasion idéale pour accéder à l'oeuvre en question, en mettant les chances de son côté. Si le film ne plaisaot pas, il y aurait toujours au moins la musique! Première surprise, en arrivant : la salle était pleine (alors que je supputais qu'au grand maximum une trentaine de pékins seraient mobilisés par l'évènement).
Deuxième (et de taille, mais, comme dans la pub, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis) surprise : j'ai passé un excellent moment. Doublement, grâce au film et grâce au concert (les musiciens ont été annoncés comme le groupe Absent : guitare(s), batteries, électronique, boucles sonores et déflagrations soniques, cette musique-là m'a vraiment scotché), et, plus encore, par l'ensemble des deux. (Le film tout seul et sans rien, comme ça, à sec, eût sans doute, je pense, été plus indigeste...)
Un film sans (rien) : sans acteurs, sans scénario, sans intertitres ni sous-titres (mais avec tout de même un vrai générique, pour expliquer tout cela, et des sous-titres pour le traduire!) Et de quoi-t-y donc qu'ça cause ? Une journée dans une ville russe, du réveil au coucher, du matin jusques au soir, du travail aux loisirs, de la naissance à la mort, etc., avec un filmeur qui filme tout, tout le monde, et partout (l'homme à la caméra du titre), une monteuse qui monte (le montage du film que nous sommes en train de voir) et des spectateurs, qui spectactent, regardant le film que nous sommes nous-mêmes spectateurs en train de regarder.
Et derrière tout ça, un réalisateur qui s'amuse, expérimente, bricole, bidouille, avec un plaisir évident, une joie manifeste. Qui se permet tout, mais dans la gamme du ludique, plutôt sourire que sourcils froncés. Et la musique puissante (mes voisines ont trouvé que c'était parfois trop fort, mais moi que nenni) qui acompagne tout ça, puissamment, intelligemment, magistralement, quoi. Ah que la Russie était jolie en 1928, et comme tout le monde y semblait joyeux... Propagande dites-vous ? Nan, juste retranscription!

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Commentaires
Z
Qui... Dziga Vertov... Que la honte s'abatte sur moi, je ne le connais pas, je sais pas qui c'est, j'ignorais même qu'il existât un réalisateur qui porte ce nom-là ! Chorichounet, je suis si nulle que ça ? Et puis, après tout, je sûre qu'il y a des tas de gens qui ne le connaissent pas non plus : allez, dénoncez-vous, ne me laissez pas seule à avoir honte.
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