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lieux communs (et autres fadaises)
22 août 2009

scalps

INGLORIOUS BASTERDS
de Quentin Tarantino

Y a que les imbéciles qui changent pas d'avis...
Après son précédent opus que j'avais détesté (Boulevard de la mort) et le précédent-précédent que je n'avais pas voulu voir (Kill Bill 1 et 2) j'avais qualifié ce monsieur de "faiseur surestimé"... A ces deux mots, je peux désormais ajouter celui d'efficace. LeTarentino que j'aime et son cinoche sont de retour! Alive and well!
La première scène met tout de suite les points sur les i (de résistant et de nazi), face à face morriconien entre un bûcheron français et un chasseur de juifs (Christoph Waltz, aussi brillant que terrifiant), où celui-ci soupçonne celui-là de cacher des juifs, où Tarantino, d'entrée, joue, en même temps que la stylisation, l'étirement à outrance, par un découpage très comics (mais pas vraiment comique).
On continue ensuite avec le groupe des basterds, des soldats américains qui ont pour mission de tuer le plus (et le plus méchamment) de nazis possible (sans oublier  de les scalper), groupe dirigé par Brad Pitt, bizarrement (comicsement ?) affublé d'un accent lourdingue et nasillard de mâcheur de gomme yankee.
Et hop! On est ainsi tout de suite happé, embringué, embrigadé, dans cet univers très personnel, cette vision. très... subjective de la deuxième guerre mondiale. Et c'est parti pour 2h30 de spectacle. A la Tarentino, avec ces excès qui le caractérisent (le sang, les fusillades, la violence physique) les changements de rythme incroyables (qui font craquer la boîte de vitesses), et ce regard amusé, "distancié", cet espèce de clin d'oeil ironique qu'il semble faire en permanence à son histoire, à ses personnages, et à ses spectateurs... D'autant plus que c'est découpé en chapitres, (des fois qu'on se perdrait dans la chronologie ou les rebondissements) car l'intrigue est riche, et les personnages nombreux (Tarentino a même supprimé une partie de l'histoire -ce qui arrive à Shosannah entre la fuite de la cabane et la devanture du cinéma- sinon le film aurait fait 4h (mais je ne pense pas que je m'en serais plaint!)
Même si tout ça est revendiqué carton-pâte et glamour d'opérette, imagerie d'Epinal (ou peut-être de Vichy ?) et humour sanguinolent, le scénario s'élabore comme le mécanisme d'horlogerie d'une machine infernale, et met tout en place pour préparer "la" scène, celle  qui va nous péter à la gueule, le moment de gloire (d'un film qui en comporte tout de même quelques autres joyeusement furieux -ou le contraire-) : l'attentat du cinéma. C'est... grandiose!  (Vous verrez par vous même...) Et dans cette apocalypse par les flammes,  notre Mélanie Laurent nationale s'en tire avec tous les honneurs (mais c'est l'ensemble de la distribution qu'il faudrait clapclaper...) de la patrie reconnaîssante... (eeuh, ne raconte-je pas un peu n'importe quoi, là ?)
Comme dans la Vache qui rit, Tarantino a mis dans son film de nazis un autre film de nazis (à l'intérieur duquel on pourrait même en apercevoir un troisième...), utilisant la mise en abyme comme une distance supplémentaire (et cette fois-ci, pas dans l'ironie, mais plutôt dans l'émotion. Il se permet de réécrire l'histoire car, comme il le dit : " Mes personnages changent le cours de la Seconde Guerre mondiale, parce que justement ils n'existent pas. Et tout ce qui se passe devient possible, vraisemblable."
Le film commence bien, en effet, par il était une fois...

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Commentaires
Z
sinon, c'est curieux de voir que cette réécriture de l'histoire, effectivement, n'est pas gênante....
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Z
je viens de vérifier, je n'avais rien vu de lui depuis Jackie Brown! (pas eu envie de Kill Bill, et raté Boulevard de la Mort....)
Répondre
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