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lieux communs (et autres fadaises)
27 novembre 2010

toux

IVANOV
(CE QUI RESTE  DANS LA VIE...)
d'après Anton Tchékhov
Mis en scène par Jean-Pierre Baro

Soirée-théâtre à besançon, expédition joyeuse malgré tempête de neige ou presque, à comparer les mérites respectifs de différents morceaux de Pink Floyd et autres seventieseries.
Une pièce de Tchékhov (auteur que j'aime tout particulièrement pour des raisons diverses), que j'avais un peu plus envie de voir après avoir lu au générique de White night wedding que le film en était l'adaptation, et encore plus lorsque j'ai vu sur le programme que c'était le fils d'une copine, (et lui même copain) qui en assurait la régie son et la générale...
Il apparaît dès le début que cette pièce est " à la mode" (d'après les critères que nous venions justement de préciser dans la voiture : plateau nu et adresse public), mais aussi qu'il s'agit d'une tentative de réaménagement /réappropriation du texte, de le faire sortir des rails (et par la même aussi un peu Tchékhov de ses gonds : pantoufles, regards de cockers et samovar), de le faire monter en puissance, de l'hystériser en quelque sorte (je n'aime ni le mot "moderniser" ni celui de "dépoussiérer") ou tout autant de le viriliser.
Avec l'aide de huit comédiens tous hautement recommandables (ceci est un euphémisme pour ne pas dire excellents) et d'une mise en scène au diapason : en dents de scie, avec des moments grandioses, des emballements, des exagérations, suivis au contraire d'apaisements, d'arrêts sur images, de silences, d'embarras, de caresses silencieuses...
La première scène est reprise deux fois, à l'identique, on est tout de suite déplacé, et on a très vite le regard sans cesse en mouvement tant il se passe de choses ici ou là, là-bas, ici des voix, là une image sensuelle,  au fond des regards, des personnages immobiles, et tout ça se défait, pulse, s'éloigne, revient, un peu plus tard de  la danse, une chanson, des cris, une toque qui passe de tête en tête, des paillettes, de la mousse à raser, un rire qui n'en finit pas, une toux qui se prolonge... On est à chaque instant sollicité.
Pendant les premières minutes, j'ai pensé "Tiens, c'est du Tchékhov destructuré / restructuré, façon nouvelle cuisine. Mais la comparaison a subtilement évolué : tout n'est pas que dans l'apparence, dans la présentation (la "joliesse" diront certains qui s'arrêteront là), il y a -pour continuer de filer la métaphore culinaire- les saveurs individuelles, puis leur conjugaison, de chacun des acteurs, qui se mêlent et s'additionnent et interfèrent..
Ils sont, je l'ai dit, tous excellents, chacun donnant toujours un peu plus que ce que son registre de départ aurait pu laisser croire. Même si je n'ai pas tout tout compris (c'est drôle, je me référais souvent au film de Kormakur pour savoir où on en était), j'ai été scotché, véritablement, jusqu'au dernier noir.
Un beau travail sur le(s) son(s) qui vient superbement enrober cette ^matière déjà riche  (musique enregistrée, parole amplifiée, sons décalés, surprises sonores, performances vocales, rien n'y manque... Bravo Adrien!)

Bref mon bonheur eut été parfait, n'eut été une bande d'imbéciles au milieu de la salle (où j'avais commis l'erreur de m'installer) plus précisément deux juste derrière, un  autre à ma gauche (et dans une moindre mesure sa voisine immédiate), imbéciles donc, dont je suppose qu'ils n'étaient pas à jeun en entrant dans la salle, et ont passé leur temps à s'esclaffer bruyamment, lourdement, soulignant lourdement (et péniblement pour les acteurs je pense) le moindre sourire, le moindre éclat de rire sur scène, parfois même tout à fait hors de propos (telle scène plutôt intimiste et dramatique se retrouvant empoissée de leur ponctuations hilares. Un vrai supplice. Mon voisin de gauche, lui, le faisait plus discrètement, mais aussi beaucoup plus régulièrement... sa voisine allant, elle jusqu'à se lever, quitter sa place, dérangeant tout le rang pour quitter la salle, et effectuant le même manège quelques instants plus tard pour venir s'y rasseoir... Il y avait de nombreuses places réservées pour des collégiens, mais ces jean-foutre n'en faisaient même pas partie! Les djeunz se sont tenus à carreau!

ivanov_02
(et - ce qui ne gâche rien- il y a en plus deux barbus très mimi...)

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