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lieux communs (et autres fadaises)
7 décembre 2011

tout le monde sait ramer

LES GEANTS
de Bouli Lanners

Depuis juillet qu'on nous faisait languir, avec la sortie de ce film, mystérieusement repoussée puis ajournée. On avait tellement aimé son Eldorado qu'on se languissait en attendant le troisième film en tant que réalisateur de "notre" Bouli L.
Et le voilà enfin, oh, juste pour deux soirs, sur les écrans de nôtre bôô cinéma. une séance de 18h, à la suavette (je voulais écrire sauvette, mais finalement suavette n'est pas mal non plus!), attrapée de justesse grâce à Marie (merci à elle).
Premiers plans (juste de l'herbe qui bouge, pourtant), j'avais déjà les larmes aux yeux : cet homme a un sens de l'espace inné, un sentiment géographique de la composition ahurissant. Dans un scope qui laisse respirer les paysages, verts, bleus, humides, aériens, il narre les aventures de trois gamins, mi-petits cochons mi-pieds nickelés, aux prises avec des adultes plus épouvantables les uns que les autres, dans un récit aussi goguenard qu'attendri, entre le conte et la fable. La Belgique, le "petit peuple", les tronches, le road-movie, on est en terrain de connaissance, le terreau fertilisant à histoires de "notre" Bouli (c'est qu'on l'aime, cet homme).
Là il n'a pas placé la barre "plus haut", il l'a juste mise ailleurs. En suivant ces trois enfants, il nous raconte encore une fois un peu la même histoire (défection parentale, force de l'amitié, chronique d'apprentissage) en opposant viscéralement pourrait-on dire le monde de l'enfance (ou du début de l'adolescence) à celui, sans espoir semble-t-il de l'état d'adulte. Ce sont trois versions masculines d'Alice au pays des pas merveilles du tout, sommés de grandir peut-être un peu trop vite, et contre leur gré aussi. Et nos trois Aliçons sont forcés d'aller sans cesse de l'avant, de fuir à chaque fois un peu plus loin.
Au sein de paysages amoureusement scénographiés (n'y aurait-il eu que ceux-ci que le film aurait déjà été magnifique), c'est un peu une cavale sans espoir qui se met en place (et on en veut presqu'un peu au réalisateur de les abandonner, ainsi, dans une fin ouverte et aquatique qui sous des apparences de calme idyllique n'est rien moins qu'inquiétante, tout de même. Oui, c'est le mot qui m'est venu : dommage qu'il les abandonne ...) en même temps qu'une chronique lumineuse (une comptine ?) oscillant perpétuellement entre la rigolade et le serrement de coeur.

Les trois gamins sont parfaits, avec une mention spéciale pour le petit, avec ses yeux de chien battu et ses bonnes joues, qui doit ressembler à Bouli quand il était petit, tellement il m'y a fait penser... Les adultes sont soit étranges (le personnage joué par marthe keller), soit absents (la mère, qu'on ne verra jamais), soit affreux (tous les autres). Grandir, ça veut forcément dire ressembler à ca ? On comprend que les gamins aient les boules et préfèrent prendre la poudre d'escampette...

19762456

Je viens de voir sur allociné (c'est maintenant aussi une chaîne de canals*t) une interview promo de Bouli himself, barbu hirsute, casquette, lunettes de soleil frime, bref total look fondant pour moi... Quest-ce qu'il est bien cet homme!

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