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lieux communs (et autres fadaises)
29 janvier 2012

un whisky chaud, et un whisky en attendant...

L'IRLANDAIS
de John Michael Mc Donagh

L'avais déjà vu à Paris, le mercredi matin de sa sortie, dès la première séance (avec café offert, siiii), et j'en avais pensé beaucoup de bien. L'ai donc revu dans le bôô cinéma, avec Marie (à qui je l'avais conseillé), et en suis sorti à nouveau enchanté.
J'aime beaucoup ce film. Pour son humour (aussi black que la Guinness), sa tendresse (oui oui), son irrévérence, sa folie, voire son je m'enfoutisme débonnaire.
Polar mais pas que (l'intrigue n'est pas fondementalement vitale), western mais irlandais, buddy movie vachard, documentaire pluvieux, portrait d'un solitaire finalement assez opaque, sonate de bar enthousiaste, zigzaguant entre saillies percutantes, personnages décalés, situations parodiques, citations métaphysiques, scènes d'anthologie, bref un joyeux bordel, où chacun peut trouver à coup sûr quelque chose à son goût, à se mettre sous la dent, et  que j'ai d'autant plus envie de défendre qu'il a été assez injustement passé sous silence lors de sa sortie (la dernière semaine de décembre, ça n'était pas forcément le sésame idéal, hein...)
Brendan Gleeson, dans le rôle-titre, mérite vraiment une tournée générale, tant il n'hésite pas à payer de sa personne, n'hésitant pas par exemple à s'exhiber complaisamment en gros slip so irish, et conférant à la bonhommie équivoque de son personnage un double ou triple fond (les relations avec sa mère, avec l'IRA, avec le gamin au vélo, et cette façon de rester incorruptible, mais si politiquement et socialement incorrect) extrêmement réjouissant.
C'est peut-être le fait que John Michael Mc Donagh ait ainsi voulu jouer (gagnant) sur plusieurs tableaux qui a déstabilisé la critique et les spectateurs, chacun y trouvant (son compte) mais pas complètement ce qu'il était venu y chercher ("de l'action, des filles à poil, un peu d'humour..." dit assez ironiquement un des personnages), et c'est sans doute ça qui m'a autant plu : cette façon de raconter une histoire en n'y croyant pas tout à fait (ou justement trop) ces personnages tour à tour énervants, loufoques, attendrissants, révoltants, (et parfois tout à la fois), sans oublier d'intercaler, comme dans un club sandwich idéal, quelques belles images so irish, quelques clichés so irish, quelques vérités so irish, tout ça enrobé avec la musique pas so irish du tout de Calexico...
Oui, un incontestable gros plaisir (autant que le ventre de Brendan G, hihi).

 

19795872

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