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lieux communs (et autres fadaises)
2 février 2013

merci gentiment

YOSSI
de Eytan Fox

J'aime beaucoup Eytan Fox. Au moins doublement, parce qu'il est israélien et parce qu'il est pédé, et, les deux ensemble composent un cocktail irrésistible. Oh que je l'attendais ce Yossi là, et comme je m'en suis délecté. (Tiens, d'ailleurs, pour les gens qui me connaissent, je n'ai pas fermé l'oeil une seconde alors que, juste avant que le film ne commence, j'étais dans un état semi-comateux 18h/18h30, mon pire créneau d'endormissement garanti de la journée). exactement le film dont j'avais besoin : l'histoire d'un nounours solitaire et malheureux (et pédé, bien sûr!) qui rencontre par hasard un jeune Tadzio bidasse (avec des oreilles décollées et un sourire craquant) qui va lui faire reprendre goût à la vie et davantage et même que ça finit irréalistement bien.
Eytan Fox reprend le personnage survivant de son Yossi & Jagger d'il y a une dizaine d'années (un moyen-métrage sur une histoire d'amour entre deux soldats), et le film aurait d'ailleurs pu s'intituler Yossi sans Jagger (comme a failli le faire cette chronique). Yossi a donc vieilli (bon, 34 ans c'est pas dramatique), pris quelques kilos (mmmmh il est parfait comme ça ce roudoudou aux yeux tristes et en blouse verte, puisqu'il est devenu cardiologue - tiens, les problèmes de coeur... -) et mène une petite vie tiède et solitaire de pédé moyen (les films pornos sur l'ordi, le chat sur internet, les rencontres d'un soir plus moins satisfaisantes, les soirées à ronfler sur le canapé... tout ça ne peut pas ne pas me rappeler des choses eh eh) jusqu'à ce qu'il rencontre  inopinément - et opportunément - un groupe de bidasses (joyeusement bourrins comme savent l'être les bidasses, surtout en bande) qu'il va d'abord prendre en stop, et pour qui il va remplacer la virée au Sinaï qu'il avait initialement prévu par un séjour "paradisiaque" dans un hôtel genre centre de thalasso... Car il y a dans ce groupes de quatre jeunes gens rigolards et bruyants un jeune Tom, homosexuel ouvertement et naturellement revendiqué, auquel il va s'intéresser, et qu'il va croiser de plus en plus souvent, au bord de la piscine, dans les couloirs ou au cours des soirées musicales et festives (tiens! un concert de Keren Ann, qui a par ailleurs réalisé la bande origniale du film).
Tout  cette deuxième partie (regards, invites déguisées, concupiscence, manoeuvres d'approche) est malicieusement placée par le réalisateur - comme un clin d'oeil complice - sous le signe de Mort à Venise (la musique de Malher dans la voiture, le roman au bord de la piscine, la  présence de l'eau, le parallélisme des thèmes) sauf qu'il s'agit dans le cas présent de la trajectoire inverse, celle qui va permettre à Yossi, au contraire, de vivre - et de retrouver le sourire -.
Un film impeccable, ni pleurnichard ni revanchard, ni trop acide ni trop sucré, juste humain, profondément humain (la scène centrale de la visite de Yossi aux parents de Jagger est à la fois extrêmement simple et totalement bouleversante, c'est  la clé de voûte du film), et, en plus qui se paie le luxe d'être optimiste (la scène finale, dans la chambre d'hôtel, j'allume / j'éteins / je rallume est tout aussi touchante)...
Yesss! On en redemande!

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