Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
5 mai 2013

comme une otarie

QUEEN OF MONTREUIL
de Solveig Anspach

Je gardais du film l'émerveillement et le grand plaisir pris à le voir en avant-première mondiale l'été dernier à Paris, ainsi que la chaleur des applaudissements qui avaient accueilli toute l'équipe du film, venue le présenter à la fin. J'y suis donc retourné (et deux fois, même!). Plaisir de retrouver, intact,  l'incontestable sentiment d'euphorie que le même film génère. Les personnages de Queen of Montreuil sont tous extrêmement beaux, parce qu'ils sont tous filmés avec amour par la réalisatrice, et comme vus de l'intérieur (ou, en tout cas, de très près, quand on peut appréhender le grain de la peau et les petites lumières qui brillent dans les yeux).

Je le redis, Florence Loiret-Caille y est sublime, d'une justesse confondante, c'est bien elle la reine de ce palais des courants d'air, le coeur battant de cette arrière-cour/petit théâtre du 8, rue de la fraternité. Ce qui pourrait n'apparaître à certains (CE : critiques énervants) que comme un "genre de catalogue bizarroïde et cosmopolite" est en réalité juste un gros bloc de bonheur. Ou plutôt une accumulation de petits bonheurs individuels, qui viennent alors s'agréger en un gros, maousse costaud.

La jeune veuve qui doit faire son deuil, la poétesse islandaise qui fume et grimpe dans les grrrues pour s'extasier sur le paysage, la façon de parler de son fils (qui est comme un dictionnaire franco-islandais), le voisin nounours... sans oublier le grutier pétardeur, le voisin guitareux t'as pas cinq euros, et, la visite d'une ex (du défunt mari).

Et le jeu de Florence Loiret-Caille, là et pas là, présente et perdue, gamine mais veuve, larguée mais volontaire, toujours d'une  finesse sur le fil du rasoir, même dans ses silences, ses hoquets, ses sourires, ses regards en coin ou pas... Le voisin, joué par Eric Caruso -c'est rare qu'un personnage porte le nom de son interprète, non ? - est exactement au diapason (ah la douceur de cette voix, ah le bleu de ces yeux) dans la simplicité et la tendresse...

Une urne, un phoque, une grue, un arbre généalogique, une laverie, une robe de mariée rose à froufrous, une connection internet, deux moustaches, une arrière-cour, un aquarium, une salle de bain et quelques chambres à coucher, et Montreuil posé comme centre du monde, pile-poil entre l'Islande et la Jamaïque.

C'est exactement le film dans lequel j'aimerais habiter.

Top 10 (mais ne l'y avais-je pas déjà mis l'an dernier , hihihi?)

20461188

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 593