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lieux communs (et autres fadaises)
1 juin 2013

regrettable incident

LA REGLE DU JEU
de Jean Renoir

Quel bonheur de parvenir à mon âge et de réaliser qu'on a encore plein de merveilles à découvrir!
Eh oui, je n'avais jamais vu La règle du jeu, et je dois dire que je me suis régalé! Un aviateur qui vient de traverser triomphalement l'Atlantique confie à une journaliste qu'il est malheureux parce que Christine, la femme pour l'amour de laquelle il a accompli cet exploit n'a même pas daigné se déplacer pour fêter son retour. Ladite femme, est l'épouse d'un marquis dont on apprend rapidement qu'il la trompe avec une de ses amies, qui, etc. Octave (joué, et excellemment, par Renoir lui-même), l'ami de la famille du marquis, et aussi de l'aviateur, obtient du marquis qu'il invite ledit aviateur à une fête organisée en son château, avec d'autre nobliaux et leurs douairières emplumées, où tout ce joli monde va se retrouver, et jouer la comédie des sentiments, lors de la fête en question. En même temps, la même comédie des sentiments est rejouée dans l'univers ancillaire ("chez les bonniches, quoi!" comme pourrait dire en roulant des mirettes un Gabin dialogué par Audiard) entre la femme de chambre de Christine (ah Paulette Dubost) , son mari, le garde-chasse du marquis (aah Gaston Modot) et un domestique nouvellement embauché - en réalité un braconnier arrêté par le garde-chasse et grâcié par le marquis - (aaaah Marcel Dalio). Ce trio délicieux (la soubrette pimpante, le mari courroucé, le braconnier roublard) qui se joue plutôt dans les communs, viendra donc perturber l'autre sarabande, plus "mondaine", qui se joue plutôt dans les salons et autres antichambres.
La force de Renoir est de traiter les deux niveaux de l'histoire avec la même attention, en s'intéressant même davantage aux "petites gens".
C'est superbe, grandiose, jubilatoire, jouissif et autres qualificatifs.
C'est cruel et tendre, roublard et enjoué, bonhomme et amer, acide et attendri.
C'est du sacré beau cinéma.
Oui, je connaissais de Renoir surtout le nom, et de mémoire les titres de ses films (qu'à part La grande illusion je n'avais jamais vus). Voilà encore tout un pan de l'histoire du cinéma (français et mondial) qu'il me reste à escalader et à découvrir (avec, je dois le dire, une grande curiosité et un bonheur idem, anticipés).

18447167

Du coup, je me suis commandé un coffret Renoir

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