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lieux communs (et autres fadaises)
27 juin 2014

franky & tommy

JERSEY BOYS
de Clint Eastwood

Alors ça... (la machoire qui tombe de surprise) ce vieux macho de Clintounet qui nous sort un truc de tafioles ! Oui oui, des mecs qui chantent, avec des voix de faussets, avec des guitares qui brillent, en ondulant du croupion! Wouaaah! Tout arrive ! Il nous adapte un musical de Broadway, pincez-moi, je rêve. Ah bon, quand même, les mecs ils -au début tout du moins- ils ne sont chanteurs qu'à mi-temps, le reste... Le reste , ils sont mafieux! Ah bon (soupir soulagé) on est pas des gonzesses, tout de même...
Le film démarre très très bien. excellemment, même. Ambiance sépia /décoloré, filles en jupes larges qui virevoltent et lévres rouge baiser, choucroutées ad hoc, et mecs qui vont avec, gomina, oeil noir, costard pour la galerie et marcel blanc avec les biscottos à l'air dans l'intimité. Wap doo wap! (je fais les coeurs). ambiance bon enfant, dialogues vachards, baffes diverses, gags délicieux (le coffre dans le coffre), ça démarre sur les chapeaux de roues (de belles grosses bagnoles ricaines, bien évidemment).
Il s'agit de l'histoire du groupe "The four seasons" et de ses membres (dont le générique de fin m'a confirmé -oh la la je confesse mon ignorance crasse- l'existence réelle) depuis leurs débuts difficles (ah, la belle jeunesse testostéronée à mèche crantée) jusqu'au sommet de la gloire. Puis la désagrégation du groupe, et même sa reformation "des années plus tard".
Et c'est un peu le problème de ces 2h08 (qui paraissent, à la longue, un peu... longuettes). Plus ça avance et plus le film oublie progressivement de rigoler, voire même de sourire (hormis le personnage perpétuellement cliché parrain mafieux de Christopher Walken) , et plus il d'enfonce dans le sirupeux, le poisseux, le sérieux (l'ultime séquence, celle avant le générique de fin, parfait, où Clintounet semble s'être réveillé, en est presque pénible ; en général les personnages vieillis -"vingt-cinq ans ont passé..."- fonctionnent difficilement, ou sont, en tout cas, et c'est le cas ici, à peine crédibles).
Oui, ça démarre fort, c'est enlevé, l'utilisation de l'adresse au spectateur est convaincante, les acteurs sont impeccables, et le SSTG (sous-sous-texte gay) suffisamment plaisant (oh oh ces deux grands gaillards qui se tournent autour et se reniflent sont vraiment plus que des amis "à la loyale", bon, à moi faut pas me la faire, hein...) pour que j'y aie été indiscutablement accroché. La reconstitution est plaisante, ça fonctionne, on claque des doigts, wap doo wap, (même si, personnellement je trouve la voix du chanteur pas forcément très agréable) et puis, insensiblement, cette belle énergie initiale se ratatine un peu, le moteur tousse, on repasse en troisième, puis en seconde, et le spectateur commence un peu à trouver le temps long (les histoires répétitives de sous, de dette, de mafia, de remboursement, de frictions d'égos, commencent un peu à tourner à vide) et le film perd progressivement tout ce qui faisait le sel de sa première partie, l'humour complice, la bravache adolescent, le clin d'oeil à American Graffiti (référence fantasmée puisque je n'ai jamais vu le film) pour virer insensiblement au biopic amidonné de moins en moins teen et de plus en plus académique...
Comme si Clintounet était en même temps là et pas là. Il assure une mise en scène impeccable, (impeccablement classique serait plus juste mais bon), il aurait pu resserrer un peu tout ça (avec une demi-heure en moins, c'eut été beaucoup plus percutant). Oui c'est ça c'est trop looooooooooooooooong, et la dernière heure (j'ai résisté à l'envie de la regarder plusieurs fois) semble se résumer à une succession de numéros musicaux plus ou moins répétitifs (mais j'imagine que les fans du groupe espéraient bien tous les standards) avec à chaque fois un peu de synopsis juste le temps de s'aérer un peu).
Mais je le dis et je le répète, la première heure est quasi parfaite... et si la dernière scène est calamituese, le générique de fin qui la suit est, je le répète aussi, quasiment grandiose. tu vois, Clintou, quand tu veux bien...

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