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lieux communs (et autres fadaises)
26 septembre 2015

grand couteau

LA VOLANTE
de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri

Mouais... il passait hier soir pour la dernière fois dans le bôô cinéma où on l'avait programmé, et j'y suis donc allé, sans enthousiasme excessif. On était quatre, à la sortie, à en discuter, les deux filles avaient plutôt bien aimé, et les garçons étaient moins enthousiastes (et moi encore moins qu'Hervé).
C'est l'histoire de la vengeance d'une femme envers l'homme qui a -sans le faire exprès- tué son fils (en conduisant sa femme à la maternité.) Cette vengeance-là se mangera très froide, puisqu'elle attendra presque 10 ans avant de se concrétiser. Froide, glaciale même, ainsi est d'ailleurs Marie-France (incarnée par Nathalie Baye, toujours aussi bonne actrice, même si, comme le dit joliment Libé "La nouvelle plastique de la comédienne, figée dans une impénétrable rigidité, contribue à brouiller les pistes"), qui camoufle sous des sourires fallacieux l'extrême noirceur de ses desseins. Car l'homme en question (celui qui a tué son fils) a eu lui aussi un fils, né cette fameuse nuit-là, où le sien à elle mourait justement, et toute la question pour le spectateur est : mais jusqu'où est-elle prête à aller, jusqu'à quel point désire-t-elle se venger ?
Les critique sont été plutôt dures dans l'ensemble pour ce film qui n'en demandait pas tant. Si j'ai trouvé le début plus que moyen (une scène qui ne fonctionne pas, où la mère est confrontée au cadavre de son fils, une scène qui n'est pas juste et plombe un peu cette mise en route) la suite fonctionne par contre très bien. On sait que Marie-France est une salope méchante, donc qu'elle va faire des méchancetés, mais on ne sait pas quand, et donc toute la mise en place de son plan est plutôt efficace. On admire même le machiavélisme de la méchante fausse-gentille, et la patience et la volonté dont elle a sur faire preuve pour que tout se déroule suivant ses plans. (Je suis bon public, je l'ai déjà dit, et donc j'étais tendu. Chacun évacue la tension d'une façon qui lui est propre : nos voisines de devant commentaient - On a même eu droit à un "Vingt dieux de ving dieux!"- tandis que celles de derrière, que j'ai soupçonnées d'avoir abusé de la cocaïne -ou autre poudre à laver- éclataient de rire nerveusement - et bêtement- à chaque scène de violence un peu rentre-dedans).
Car la violence finit, fatalement, par arriver. On s'en doutait. Et c'est là que les choses se gâtent. Baye avait déjà fait la méchante, (contre Serrault, dans En toute innocence), et l'on peut donc craibndre le pire. Le grand couteau pointu et sanglant, ça va une fois, mais, ensuite, la voilà qui se met à trucider à répétition, et on commence à comprendre où elle veut en venir, sans être vraiment certain de l'issue. Mais tout ça reste plutôt prévisible. Peut-être que Malik Zidi (qui est aussi un bon acteur) ne fait pas le poids ? C'est difficile à dire. En tout cas, toute la partie finale se désagrège et explose quasiment en vol sous nos yeux impuissants. Passer du thriller au grand-guignol est un exercice périlleux, casse-gueule, et il se trouve que cette fin est ratée, tant les rebondissements deviennent hélas mécaniques. Et attendus.
Même la toute-fin, dans cet appartement refait à neuf et le travelling avant sur cette photo de famille (comme dans la scène finale de Shining) n'est pas entièrement satisfaisante. (J'ai failli être gratuitement méchant en écrivant " Nathalie Baye, le spectateur aussi", juste pour le plaisir du bon mot, ce dont ne se privent pas maints critiques, mais c'eût été un mensonge, et injuste, car à aucun moment je ne l'ai fait -de bailler-. J'ai d'abord été tendu, puis un peu malheureux, par la tournure que prenait le film. puis de nouveau tendu (la scène dans le grenier, je suis bon public vous dis-je), puis de nouveau malheureux...)
Nathalie Baye, je l'ai tellement aimée, dans Les bureaux de Dieu, dans Le petit lieutenant, dans Une semaine de vacances, dans Les sentiments... (et même dans Les reines du ring hihihi) que je lui pardonne : elle n'est pas du tout en cause si le film est manqué.

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