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lieux communs (et autres fadaises)
14 mai 2016

"50 roses rouges... non, 100"

CAFÉ SOCIETY
de Woody Allen

Ca fait partie du calendrier : le colza revient, le festival de Cannes revient, et le nouveau Woody Allen, aussi, revient.
On l'avait, dans le bôô cinéma, en sortie nationale, et nous y sommes donc allés, avec Marie, dès la première séance (de 13h45, dite "de retraités"). Ca revient aussi, la même typo, le même générique en blanc sur fond noir, la même police de caractères, le même jazz, on n'est pas décontenancés... Woodychou est désormais trop vieux pour jouer dans ses films, mais il ne peut pas s'empêcher tout de même d'y apparaître, via une voix-off qui n'était pas forcément indispensable (c'est même le seul reproche que je pourrais faire au film, d'ailleurs), sauf pour nous exposer en ouverture les différents personnages, les traits qui les définissent et les liens qui les unissent : le héros, jeune juif new-yorkais qui décide d'aller tenter sa chance à Hollywood, son oncle qui y est agent de stars, son père et sa mère, petits commerçants new-yorkais, son frère, qui est gangster, la femme de l'oncle, la secrétaire de l'oncle... et on en a assez à mémoriser pour l'exposition.
On est donc à Hollywood, dans les années 30/40 (l'année n'est jamais explicitement citée mais le name dropping permet de se repérer un peu), et il apparaît assez vite que la romance (car toujours chez Woodychounet romance il y a) va se dérouler entre le jeûnot un peu empoté et la secrétaire jolie jolie jolie. Si je rajoute Jesse Eisenberg (lui) et Kristen Stewart (elle), point ne serait la peine de chercher quoi que ce soit d'autre pour s'enthousiasmer. Car c'est le cas.

Oui, il est trop fort, Woodychounet. A partir d'une histoire rebattue (il l'aime, elle l'aime aussi, mais elle en aime un autre, elle doit faire un choix...), des personnages archi-connus pour les films de W.A "en costumes" (la jet-set, le monde du cinéma, les gangsters, les starlettes, les parents juifs, les années folles) et des décors "qui ne le sont pas moins" (palaces, clubs de jazz, maisons de stars, raouts mondains) des façons de filmer "classiques", "habituelles", (décidément je n'arriverai jamais à me faire à cette tonalité jaune des scènes d'extérieur qui est la marque de fabrique de tous les derniers W.A ou presque) il nous embobine pourtant, nous empaquette et nous ficelle (ce n'est pas de moi mais je ne sais plus de qui c'est*) au cours de cette histoire "en deux époques" (ou de ces deux histoires consécutives, au choix). Il est question d'amour, bien sûr, mais ce n'est pas -heureusement- l'unique élément de la trame dramatique du film. Au glamour hollywoodien du couple Stewart/Eisenberg s'entrelacent la touche "scorsesienne pour de rire" en contrepoint sur le personnage de Ben, le frérot ganster (le tough guy, traité sur le mode humoristico / parodique de Prend l'oseille et tire-toi),  et une troisième trame, en arrière-plan, la plus "en-deça" et la plus touchante, celle de la brooklynienne famille juive.

Où comment, avec pourtant rien de très nouveau, Woodychounet nous en met plein la vue. Tout est impeccable et délicieux, à l'image de la très craquante Kristen S. (bon ça m'agace un peu que tout le monde ait l'air de réagir comme moi à son égard et de la trouver ainsi mêêêrveilleueueuse), aussi crédible et juste en assistante de Steve Carrel ici qu'elle l'était en personnal assistant de Juliette Binoche dans le film d'Assayas (et d'ailleurs elle sera  aussi dans le suivant, qui est aussi à Cannes...). Il nous refait le coup du tourbillon de la vie ("on s'est connu, on s'est reconnu, on s'est perdu de vue...") jusqu'à un final magnifique (magnifiquement symétrique) avec juste ce qu'il faut de mélancolie pour rajouter au champagne cette élégante (et silencieuse) amertume.

Redire combien ils sont bien, nos deux tourtereaux, et comme ça fait plaisir, ce cinéma-là. Un film confortable, cossu, pétillant, à propos des rêves et des désirs, et de la façon de les réaliser, ou pas...

451098

* ah j'ai retrouvé c'est de Philippe Soupault!

Commentaires
P
Comme un caramel au beurre salé qui fond dans la bouche, juste délicious !<br /> <br /> On a envie que cela dure longtemps, ou soyons fou, d'en suçer un autre,le caramel oups ! Encore, encore ....
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