Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
27 septembre 2016

avant-premières et entregent

Finalement, pour moi, le fin du fin pour une avant-première n'est plus d'aller voir le film en projectionde presse à Paris (je n'irai plus à Paris, larme furtive...) mais, simplement, tranquille, là, sur mon ordinateur...
Soit par ce que le distributeur nous a envoyé le dvd (c'est le cas d'ABLUKA, et des très gentils gens de chez Nour Films), soit parce qu'il nous a simplement envoyé un lien et un mot de passe pour le visionner (comme ce le fut pour 11 MINUTES, et les non moins gentils gens de Zootrope films)

11 MINUTES
de Jerzy Skolimowski
(sortie le 2 novembre)

Là, je me sentais très privilégié... le lien, le mot de passe... et le résumé qui était plutôt alléchant. Onze minutes, onze personnages (ou groupes de personnages), onze histoires, mais pas 11x11' (puisque le film ne fait que 81'), c'est bien plus malin que ça (et donc plus compliqué) car les histoires ne sont pas juste juxtaposées ni mises bout à bout, elles sont connectées, reliées, et ce n'est qu'à la toute fin (dans un plan-séquence qui doit certainement durer les 11 minutes annoncées) qu'on aura le fin mot, justement, de l'histoire (ou des).
Skolimowski est un réalisateur que j'aime énormément et à qui je dois de grands bonheurs cinéphiliques (Travail au noir, le bateau-phare, Quatre nuits avec Anna, Essential Killing) et c'était donc un grand plaisir (et une certaine curiosité) de le retrouver, dans cette nouvelle expérience (expérimentation) cinémataographique. Surtout qu'elle impose au spectateur de rester constamment attentif, en alerte, étant donné la façon dont le film est construit, et du constant (et progressif) enchevêtrement des différents fils narratifs concernant chacun des personnages, compliqué encore par des allers et retours temporels. mais on y est très vite plongé, et on s'amuse à repérer les intersections entre les histoires, les points de tangence. Il y a un délicieux aspect expérimental, presque oulipien dans la façon dont le film est construit, sans que ça ne soit jamais pesant (il y aura forcément, pour chaque spectateur, des personnages plus attachants que d'autres...) je ne voudrais pas spoiler le film mais je ne peux pas m'empêcher de dire que ce n'est pas sans rapport (dans la construction, tout du moins) avec un chapitre d'Eureka Street, formidable roman de Robert Mc Liam Wilson. (et d'ailleurs - coïncidence ?- le film sur allocinépointfreu est casquetté de la double nationalité : Pologne / Irlande, curieux , non ?)

ABLUKA (SUSPICION)
d'Emin Alpert
(sortie le 23 novembre)

Celui-là aussi me faisait très envie, deuxième film du réalisateur dont j'avais déjà beaucoup aimé le premier (et plutôt viril) Derrière la colline. Plutôt viril, celui-là l'est aussi, centré sur un "grand frère" sortant (en conditionnelle) de 10 ans de prison, (un très joli papa ours turc grisonnant) et revenant prendre des nouvelles de son jeune frère, qu'il essaye d'aider, mais les choses ne sont pas si simples que ça... Il est aussi question d'un troisième frère, le cadet, mystérieusement disparu depuis plus de 10 ans. Tout ça dans une atmosphère plutôt anxiogène d'un Istanbul hivernal et assez souvent nocturne, situé dans "un futur proche" ou règne(nt) la psychose des attentats terroristes et la toute puissance des forces de police, secrète ou pas... Un univers pesant, étouffant, et dont le traitement présente des similitudes avec le 11 minutes de Skolimowski et de son traitement temporel de la narration. Pas mal de scènes seront ainsi montrées successivement de part et d'autre (du point de vue de celui qui est regardé, et du point de vue de celui qui regarde...) le récit étant encore compliqué par de fréquentes diversions qu'on qualifiera a posteriori d'oniriques, sans en être toutefois complètement sûr... Histoires de folie(s), d'obsession(s), de lubie(s). D'interdictions et forcément de contestation, et re-forcément de répression.
La position de Kadir (le grand frère) devient de plus en plus inconfortable, tandis que celle d'Ahmet (le petit frère) devient de polus instable. Le  qualificatif d'intenable pouvant d'ailleurs s'appliquer aux deux, même si pas tout à fait de la même façon. On pourrait émettre quelques menues réserves sur le jeu parfois appuyé (notament au niveau des regards) de nos deux frères, mais il en est du cinéma turc comme du roumain, ou de l'islandais... j'ai vraiment trop envie de le défendre (même si pas forcément (hihi) pour les bonnes raisons...)

11 minutes : Photo

Abluka - Suspicions : Photo Mehmet Özgür

11 minutes : Photo Dawid Ogrodnik

Abluka - Suspicions : Photo

(un peu des deux...)

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 527