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lieux communs (et autres fadaises)
10 mars 2017

splendeur 1 et 2

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MY CHILDHOOD
MY AIN FOLK
Bill Douglas

Caramba! Je me suis laissé prendre par le temps (oui, Uncut est un poil chronophage...) et je n'en ai vu que deux sur les trois (heureusement, j'ai vérifié sur un disque dur externe que je l'avais en ma possession, et que je pourrai donc le voir assez vite...). Le premier date de 1972, le suivant de 1973. Des films assez courts (une cinquantaine de minutes chacun).
Où il est question d'une enfance, celle d'un gamin nommé Jamie. C'est en noir et blanc, c'est autobiographique, c'est très triste. Et c'est splendide. Au-delà des compliments.
C'est dur c'est violent et c'est en même temps d'une beauté plastique presque à faire mal. Chaque cadrage peut se voir comme une oeuvre d'art. Mériterait un arrêt sur image à chaque fois. C'est très impressionnant. D'autant plus que dire que l'enfance de Jamie et de son frère est moche serait un "pudique euphémisme".
Je ne parle pas souvent de mon enfance, et ceux qui me connaissent savent que j'ai mes raisons, mais un film comme celui-ci permet, au moins, de relativiser. Non, finalement, ça n'était sans doute pas aussi terrible que cela... Et pourtant à plusieurs reprises le film a réactivé certaines images, certaines sensations, certaines angoisses. Non, non, je ne peux pas comparer : Jamie et son frère sont élevés par leur grand-mère, leur mère est internée dans un asile, leurs pères respectifs ne souhaitent pas s'encombrer d'eux... Misère affective, misère tout court, crasse, aigreurs, violence, désillusions, déconvenues. C'est très âpre (âcre) mais la splendeur de la cinématographie transcende le récit, en fait un monument de cinéma dont la hauteur des qualités pourrait presque donner le vertige.
C'est comme du Dickens chez Loach, mais c'est surtout l'histoire de Bill Douglas, et c'est une sublime paire de baffes (même une volée de, ce qui pourrait me permettre de rebondir dans le dithyrambe, tant, -coq à l'âne- ces films le sont, de haute volée, et réellement dans tous les sens du terme) dans la gueule du spectateur.
Un cinéma hallucinant de force, mais pourtant ne roulant jamais des mécaniques de sa virtuosité. A chaque plan ou presque, une vraie idée de cinéma. pourtant des scènes simples, des plans et des cadrages qui le sont tout autant. Mais dont l'intensité fait que le spectateur reste jusqu'au bout captif de ce récit, à la fois émerveillé et effrayé (ce qui pourrait être un bon résumé de l'enfance). fasciné, en tout cas. Je pense encore au dernier plan de My Ain folk : une route avec un virage en haut, un véhicule qui monte, une fanfare écossaise qui descend. Jusqu'à ce que ne reste plus que la rue vide. Revenue à son silence et à son rien.  mais un rien si plein. Et le réalisateur pousse alors le plan jusqu'à son paroxysme. Simplement.
Hautement indispensable.

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Commentaires
C
mais je ne fais que ça, tu sais bien!!!
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H
si tu m'écoutais!!!
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C
Merci! Mais du coup j'ai acheté le coffret dvd avec l'intégrale!<br /> <br /> :)
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H
c'est passé ya qq temps sur Arte; Grand cinéma<br /> <br /> <br /> <br /> arte a aussi passé le mois dernier Comrades du même. Le même cinéma mais en couleurs en Australie
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