L'an dernier j'avais zappé, l'année d'avant j'avais fait 3 jours, et peut-être l'année encore d'avant aussi... Quand je n'y suis pas, j'ai envie d'y aller, et souvent quand j'y suis, ça me gonfle... (c'est toujours facile de trouver une raison : le nombre de gens, la chaleur, la pluie, le prix des bières, la qualité des concerts, l'état des toilettes, etc.). Cette année j'avais décidé a priori de ne pas y aller, et la programmation au début semblait me donner raison, quand est soudain sorti du chapeau, pour le dimanche, le nom de Bachar Mar-Khalifé, qui est un monsieur que j'aime vraiment beaucoup.
Du coup, j'ai réussi à décider Catherine de m'y accompagner, et nous nous sommes joints à l'attelage Manue/J-H qui, eux, avaient pris trois jours sur quatre. S'est joint à nous Pascal, qui, lui, n'y était pas allé depuis 25 ans (Catherine, elle, n'y était encore jamais allée). Nous sommes partis tous les cinq, direction le village où on peut se garer pas trop loin du site, joyeux et insouciants en apparence mais chacun en lui regardait avec inquiétude les nuages bas qui s'amoncelaient, puis ont commencé à donner de la pluie, qui ne s'est ensuite plus arrêtée. On se rapprochait, et il pleuvinait toujours. On est arrivé au village, on s'est garé, et on a sorti l'attirail, puisque la pluie s'entêtait : vestes de rando, capes cyclistes, ponchos imperméables, et nous voilà partis sous la pluie, mais toujours de bonne humeur. Arrivés à l'entrée du site (ou j'avais pris en photo, il y a trois ans, un groupe de jeunes gens torse-poil) crapahutait avec nous une foule compacte, en majorité imperméablisée et vulcanisée, bottée et plastiquée, même si certains mâles alpha paradaient résolument en mode short et torse poil, (ah, jeunesse insouciante...) mais pas question de sortir l'appareil-photo.
La fouille à l'entrée fut succincte, et nous sommes entrés, (toujours en possession de tout ce qui était dans nos sacs respectifs) et nous étions juste à l'heure pour le concert à la plage du Group Doueh & Cheveu. les roadies installaient le matos, il pleuvait, la plage était déserte, et nous étions massés sous un arbre, serrés comme un troupeau d'animaux plaintifs, et ça pleuvait, et ça pleuvait. Je suis resté là avec Catherine, pendant que les trois autres allaient voir Run peu plus loin.
Le concert a commencé, il pleuvait toujours, j'envisageais morosement les heures à venir sous les auspices les plus sombres (comme je le leur ai dit plus tard, je me sentais à la limite extrême de ma "zone de confort"...) mais comme le concert était très bien, ça compensait un peu la flotte... A l'horizon est alors apparue dans le gris fuligineux une mince barre de ciel bleu (une "culotte de gendarme"), qui s'est mise tout doucement à grandir, au fil du concert. Je suivais des yeux la progression de cette barre bleue, l'espoir revenait infinitésimalement... Et voilà qu'un peu avant la fin, plocplocploc plocploc ploc, et puis plus rien. Bonheur. Et imperméables de s'ôter, et soleil de revenir, et sourires de réapparaître...
Le ciel était bleu, j'ai même sorti illico l'appareil-photo pour immortaliser juste devant un touchant jeune homme torse nu avec un sac à dos ppikachu...Les trois autres sont réapparus, et Pascal nous a confirmé, via la météo sur son phone, qu'il ne repleuvrait plus, au moins dans l'heure suivante... yesss! Nous sommes allés chercher notre première bière (et grâce à Manue j'ai obtenu "le" verre de l'année, merci Manue!) et nous sommes donc, avec Catherine, descendus tout au bord de la plage, contre les barrières, car le prochain c'était Bachar M-K, et on avait envie d'être le plus près possible. Eux allaient voir Royal Blood.
On a attendu un peu, j'ai photographié les roadies au travail, on a récupéré entretemps Isa et Olivier qui eux aussi commençaient à sécher, et ça a commencé assez vite... Bachar Mar-Khalifé partageait la scène avec une chanteuse , et c'était ma foi très beau, percutant, oriental, enflammé, radouci, même si j'ai juste regretté que, du coup, il chante beaucoup moins que d'habitude. Le concert suivait son cours, mais les nuages à nouveau roulaient et menaçaient, et Isa nous a prévenus qu'il pleuvrait à 20h50. Ce qui s'est vérifié puisque tout un chacun s'est remis à déballer les impers les capes les ponchos les plastoches pour assister, tous protégés, à la fin du concert (qui s'est d'ailleurs terminé magnifiquement).
Mais bon, il pleuvait, inexorablement, le sol par endroit commençait à gouillasser, il s'agissait de monter à la scène principale pour Phoenix. On s'est arreté en chemin pour se sustenter un peu dans un machin sur-bondé, une assiette de charcuterie du haut-Doubs à un prix relativement abordable (comparé à celui de la bière : 8€ les 50cl!). La montée commençait à peine à devenir glissante t boueuse (cela n'allait faire qu'empirer au fil de la soirée) et nous sommes allés prendre notre traditionnelle place ("sous l'arbre avec les lumières rouges à gauche de la sono") pour assister au concert qui venait djà un peu de commencer. Je n'avais pas encore écouté le nouvel album de Phoenix (ni trop les autres, d'ailleurs) et donc j'ai trouvé ça plutôt agréable. Le dessus du terrain, le lieu de passage devant les banc sur lesquels je convoitais une place assise que j'ai d'ailleurs fini par obtenir devenait dangereusemnt boueux collant et glissant (mais je n'ai vu personne tomber). le concert a fini sur un morceau que j'ai trouvé extraordinaire, et s'est posé alors la question de notre avenir proche (et de plus en plus gouillasseux). on a d'abord réussi à descendre jusquau Beer Palace mais en commander une s'est avéré impossible, on est donc remonté, repassé devant les bancs (en glissant et en collant) pour redescendre la grande pente (de plus en plus encombrée) direction l'autre Beer palace, juste à côté de la GreenRoom et les autres sont allés voir Savage (moi je suis resté sur un petit ilôt métallique et stable, contre le pied d'un poteau, avec à la main une bière collective que je buvais d'abord à trois avec les filles puis tout seul). Je ne sais pas comment, mais le temps a finalement passé assez vite, les autres revenant de Savage m'ont repris et nous avons re-monté la pente (la pluie s'était en revanche arrêtée depuis un certain temps).
Le sol au-dessus semblait même avoir séché un peu, et nous avons repris notre place à gauche de l'arbre, sur un terrain relativement sec (par contre, tout en haut, devant les bancs c'était toujours aussi pire). Je savais par isa qu'ils étaient beaucoup plus devant, entre la scène et l'écran de gauche, mais on ne s'est plus revus ensuite... Arcade Fire, je ne connaissais pas plus que ça, et j'abordais donc le sujet avec curiosité, c'est effectivement une grosse machine à festivals, un méga-show hyper bien rôdé, où la majorité du peublic était chaleureusement conquise, et j'ai écouté ça avec intérêt, même si a un moment il a fallu que j'affronte le no-man's-land glaiseux du dessus pour me trouver absolument une place assise sur un banc, tant j'avais mal à mes vieilles jambes... La fin a été particulièrement belle, puisque pendant le dernier morceau le feu d'artifice qui marque la fin des Eurocks a commencé, tandis que le chanteur d'Arcade fire continuait tout seul, à capella, sur la scène éteinte, accompagnant les pétarades pyrotechniques (sacré beau feu d'articie, d'ailleurs!)
Ne restait plus ensuite qu'à repartir, comme une grande partie des 30000 spectateurs de la journée...
Bye les Eurocks 2017!
fin de Group Doueh & Cheveu
le jeune homme avec le sac Pikachu
les roadies
Bachar Mar-Khalifé
ravitaillement 1
ravitaillement 2
Beer Palace