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lieux communs (et autres fadaises)
9 février 2018

après-midi dans la salle 2

Ayant eu la fainéantise d'acheter une carte 5 places et de devoir élaborer  une programmation personnelle digne de ce nom, j'ai juste utilisé les deux entrées gratuites que m'a gentiment fait passer Catherine, surtout pour aller voir 1) le film que nous avions déjà programmé mais que je n'avais pas pu voir, (et dont Jacky me chantait les louanges), et, 2) tiens, le film qui le suivait immédiatement dans la même salle, et qui était en plus, ô joie, un Naruse...

14h
023
UNE FAMILLE HEUREUSE
de Nana et Simon

Oh qu'il est beau ce portrait de femme géorgienne qui décide de prendre un appartement en quittant (celui de) sa famille et de vivre sa vie. Oh qu'elle est touchante cette photo de famille in vivo (j'ai irrésisitiblement pensé au Sieranevada de Cristi Puiu pour la surpopulation de cette chronique  en appartement, il y a régulièrement une douzaine de personnes dans le cadre!). Manana n'en peut plus, en ce jour de son anniversaire, où son mari a invité -sans rien lui demander- une quinzaine de personnes, dans leur appartement où s'entassent déjà ses parents et ses enfants. On l'a vue, dans la scène d'ouverture, visiter un appartement, dans lequel elle va aller s'installer. L'annonce de ce départ provoquera quelques éclats de voix et autres vociférations au sein de la famille, mais Manana, sous ses dehors de petite bonne femme calme et peu bavarde, tiendra bon et concrétisera son projet : aller vivre ailleurs, seule, au calme. Même si c'est difficile de couper ainsi les liens. Ou, du moins, de tenter de les desserrer. Profiter du plaisir simple d'être assise, dans son fauteuil, devant la fenêtre ouverte en écoutant simplement le bruit du vent dans les branches (c'est un bruit extrêmement agréable, et qui reviendra à plusieurs reprises dans le film : y a-t-il tant de vent que ça, en Géorgie ?). Manana respire, elle est enfin seule, elle n'a pas besoin que quelqu'un d'autre veille sur elle (et pourtant ce ne sont pas les candidats qui manquent, le système patriarcal a encore de beaux jours devant lui, que ce soit en Géorgie ou ailleurs...) C'est... magnifique (à l'image du regard final de notre héroïne vers son (ex ?) mari, coupant court à l'interrogation du spectateur : Va-t-elle lui en parler ou pas ?). Jacky avait raison, c'est un film fort, élégant, bien construit, et c'eût été dommage que je ne le visse point...

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16h
024
QUAND UNE FEMME MONTE L'ESCALIER
de Mikio Naruse

"Ca n'est pas son meilleur..." a sobrement résumé Catherine lorsque les lumières se sont rallumées. Et j'étais  d'accord avec elle. C'est pourtant un très beau portrait de femme. Elle s'appelle Mama, elle est hôtesse dans un bar, et elle se démène pour pouvoir vivre mieux. l'argent et les hommes sont les deux problèmes principaux auxquels elle doit faire face (le film parle beaucoup, et comme obsessionnellement, d'argent). La copie est magnifique, rien à dire, mais bon j'ai trouvé le film longuet. Les femmes japonaises n'ont pas vraiment de place, et juste le choix entre bobonne à la maison ou femme aux moeurs légères dans un bar (ou ailleurs), mais toujours et partout au service de l'homme. c'est comme ça, seigneur et maître ondit, et malheur à celle qui voudrait s'éloigner un tantinet de la voix qui est toute tracée. J'aime bien la fin, ce défilé de mâles plus ou moins penauds (celui qui lui a fait croire qu'il voulait l'épouser mais qu'elle n'aime pas, celui qu'elle serait prête à épouser mais qui ne veut pas briser son ménage, et d'ailleurs est nommé dans une autre ville, et celui qui aimerait l'épouser mais ne le fera pas...) Oui, pauvre Mama...

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