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lieux communs (et autres fadaises)
15 novembre 2020

RCC16

17

effet "cinémascope"

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coïncidences : le nom de l'effet du jour, l'invitation de la Cinétek, (à laquelle j'ai adhéré), de regarder les "films du mois" dont le thème est "Tours et détours : sur la route", dont le quatrième sur la liste est celui qui arrivait le premier (par ordre alphabétique) sur ma liste N&B de la semaine dernière : AU FIL DU TEMPS (IM LAUF DER ZEIT) de Wim Wenders, alors j'ai suivi le conseil de la Cinetek, et j'ai commencé à le regarder.
Ce film est une merveille.
Je l'aime d'autant plus qu'il a pour moi une signification particulière : c'est, un peu comme dans Alice au pays des merveilles, la petite porte qui m'a permis d'entrer dans le monde du "vrai" cinéma, c'était à Avignon, peut-être en 1975 ? ou 76? ou 77 ? et-je ne sais vraiment plus comment j'étais arrivé là, Jean-François M., avec qui j'avais voyagé, m'avait proposé d'entrer avec lui dans cette salle où on projetait ce qui était était pour moi alors quasiment un OVNI : un film en noir et blanc, allemand, sous-titré, de trois heures et d'un réalisateur inconnu, je n'étais pas a priori très chaud mais j'ai accepté... et je l'en remercie encore!
C'était comme entrer dans un monde nouveau,  une perte  de repères par rapport à ce que je savais alors du cinéma (non, je romance, je romantise et j'exagère, il me semble qu'à l'époque j'allais déjà depuis un moment aux séances hebdomadaires du Centre Socialet je savais ce que c'était l'art et essai ou un film en VO...) un lâcher-prise, un sentiment de liberté qui me fascinait, et toute une conjonction de détails, le N&B, la lumière de Robbie Muller, la route, ces deux hommes pas très bavards dans un camion (j'étais déjà friand de SSTG), l'errance, la mort du cinéma, l'Allemagne, les photos-icônes, la musique (ah le mange-disques!), les panneaux routiers et les enseignes, les phrases qui restent (le fameux -pour moi-  "Es muß alles anders werden" griffonné sur un papier  punaisé sur une porte et qui volète au vent à la fin), ç'avait été, pour moi, à l'époque, comme une révélation... oui, désormais, je serais cinéphile!
Ce film a 45 ans et c'est pour moi un pur bloc de bonheur cinématographique. Wenders est très fort pour filmer "ingénument" ces hommes qui pleurent (ainsi les qualifiait Jean-Louis Bory dans sa chronique ciné), et même si je ne comprenais pas tout, je pressentais confusément (on pressent toujours confusément, non? ) que ce qui se jouait là, entre ces personnages, c'était quelque chose qui me correspondait...
AU FIL DU TEMPS représente pour moi une forme de pureté, de perfection dans son apparente simplicité. Je l'ai regardé en plusieurs fois, avec à chaque fois le sentiment de le savourer, et, en même temps de le redécouvrir...
Une histoire de mecs, d'amitié, une trajectoire, dont les femmes ne sont pas absentes (Lisa Kreuzer, premier personnage féminin, fait son apparition à la moitié du film, à 1h24, tout de même), au contraire, on en parle, on leur téléphone, on leur rend justice, elles sont toujours là, en filigrane...
J'ai pris beaucoup de captures d'écran (merci micros*ft d'avoir inventé ça!) et j'en ferai peut-être un post spécial hors-série...

Capture d’écran (558)

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"Toucher

C’est peut-être ce qui manque le plus à Esther depuis l’arrivée de la pandémie : «Les bises, la main sur l’épaule… Tous ces petits gestes charnels anodins, ces contacts peau à peau, les gens seuls en sont complètement privés. Est-ce que l’autre a les mains moites ? Et quelle est son odeur ? déroule la jeune femme, d’un naturel tactile et chaleureux. Maintenant, au moindre toucher, ça fait jaillir en moi des sensations… comme si on me rappelait que je suis un corps. C’est troublant de ressentir ça, ça donne le vertige.»"
(Libé, ce matin, dernier paragraphe de l'article  Confinement : l’amour est dans l’après, dont les têtes de paragraphes sont Contamination / Erotisme / Louvoyer / Internet/ Barrière / Ailleurs / Toucher)

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image

les commerçants n'hésitent pas à se mettre en scène pour illustrer le fait que les mesures gouvernementales vont les foutre à poil...

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l'esprit des rues, un retour timide...

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... et le carnet d'Eric Pessan :

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chocolat du jour (parfait) :

"Trois noisettes dans le bois
Tout au bout d'une brindille
Dansaient la capucine vivement au vent
En virant ainsi que filles
De roi."
(Tristan Klingsor)

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Confinement, saison 2: 60% des Français ont transgressé les règles
(france info)

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et on finit la journée aussi bien qu'on l'a commencée (et, aussi, tiens, en allemand dans le texte) avec, à 21h, un concert de Rodolphe Burger en direct de la Chapelle St Pierre sur l'Hôte, un concert en streaming payant, auquel j'assiste, avec Catherine en distanciel au téléphone et sms en direct aussi, et une petite bière pour retrouver les bonnes habitudes, un beau concert avec surtout des morceaux du dernier album, mais d'autres plus anciens aussi (Family Dingo, Que sera votre vie), où Rodolphe est accompagné par Sarah Murcia et Christophe Calpini (mais aussi avec, sur deux morceaux l'inattendue diva Jeanne Balibar) où ça faisait drôle d'applaudir tout seul devant son écran comme un demeuré... enfin, ça faisait VRAIMENT plaisir d'assister à cet évènement, en tout cas...

Capture d’écran (615)

Capture d’écran (612)

 

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