Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
9 février 2021

poulailler 38

Voilà Clermont c'est officiellement terminé, la soirée de clôture  aussi, les prix ont été décernés, rendez-vous a été pris par tout-un(e)-chacun(e) "en vrai dans les salles " pour l'édition 2022, et les heureux possesseurs du pass à 12€ ont encore une semaine pour (re)voir les films (je n'ai pas encore compris si c'était tous les films ou juste les films primés, mais en tout cas je vais en profiter...)
J'aime bien les prix décernés à Clermont, cette volonté d'en remettre le plus possible (on a le prix du jury, le prix spécial du jury, le grand prix du jury, on pourrait avoir aussi, qui sait, le petit grand prix du jury, le grand grand prix, le très grand prix, etc.)

et comme d'hab', je n'avais pas vu les films qui ont été primés (les "grands grands prix"), ni en compétition internationale (SESTRE, de Katarina Rezek, tiens un film de sororité), ni en nationale (MAT ET LES GRAVITANTES, de Pauline Penichout, -tiens un autre film de sororité..., qui a aussi raflé le Prix Etudiant et le Prix du meilleur Documentaire-) ni en Labo (enfin si celui-là je l'ai vu -j'ai vu tous les films en Labo-, mais j'y avais dormi, et même si je m'étais promis d'y revenir je ne l'avais pas fait...), bref (soyons un peu trivial mais disons les choses comme elles sont), il valait mieux ne pas avoir de couilles pour être primé à Clermont cette année, surtout par le Jury national (8 sur 12 des lauréat(e)s sont des femmes), y compris le Prix du Public attibué au délicieux GOD'S DAUGHTER DANCES, avec sa flamboyante héroine transexuelle, mais c'est, finalement, très bien comme ça (sisters de tous les pays unissez-vous), mais par exemple, était-il indispensable de primer deux fois PALMA de et avec Alexe Poukine (comme réalisatrice et comme interprète féminine) alors que, par exemple EVA VOUDRAIT de Lisa Diaz est reparti complètement bredouille ?

Des femmes, oui, mais des gays non, 2021 (à Clermont) fut une année à femmes, et pas à pédés, c'est comme ça (chacun voit midi à sa porte). Les courts avec des gays dedans ont eu juste droit, à chaque fois,  à l'infamante notule en rouge  avertissement : ce film peut contenir des scènes susceptibles de heurter la sensiblité de certains spectateurs (qui était valable aussi pour les films avec de la violence ou du sang)

Les trois films pour lesquels j'avais voté apparaissent néanmoins ça et là, FABIU dans les "mentions spéciales" du Jury International, MALABAR via un prix d'interprétation masculine, et LETTERS FROM SILIVRI avec le prix Etudiants et le Prix Festival-Connections Auvergne-Rhône-Alpes (et LES MAUVAIS GARCONS, que j'avais un moment envisagé, repart avec le Prix Téléramuche).

*

Un petit menu de dimanche sympathique :

- Pain de St jacques et épinards (du restaurant La Guillaume, en dépôt-vente chez Quévy)
- Brochet de saône et écrevisses en lasagnes maraîchère (du restaurant La Guillaume, en dépôt-vente chez Quévy)
- Tarte au chocolat (de chez Azouz "champion du monde")

*

une expression qui revient quoitidennement dans les bulletins-météo : "l'arrivée d'une nouvelle perturbation"...

*

Un-hiver-a-Wuhan

je viens de le lire (ça se lit très vite, il est 16h et je l'avais récupéré en boutique à 11h et quelques (j'ai mangé et j'ai joué au scrabble avec Catherine  aussi, entretemps)

je l'ai acheté chez gibertuche, à prix réduit (30% de réduction), avec trois autres bouquins pour atteindre les 15€ qui génèrent le port gratuit

je l'ai tenu déjà plusieurs fois en main, en librairie, et je l'avais, à chaque fois, inexplicablement reposé

j'avais déjà acheté de la même manière son précédent (et premier) bouquin, Chroniques d'une station-service, qui m'avait en même temps séduit et agacé (séduit parce que constitué de fragments -j'adore les livres en fragments- et agacé parce que ces fragments, contrairement à ce que j'avais cru, ne racontaient qu'une seule et même histoire, donc que la fragmentation en question ne se justifiait pas forcément)

et cet Hiver à Wuhan me met un peu dans le même état duel : séduit et agacé (mais pas pour les mêmes raisons que l'autre livre)

la formule est la même : les fragments, mais, contrairement à ce que je pensais (et que voudrait faire accroire la quatrième de couv')  il ne s'agit pas uniquement d'un séjour à Wuhan au début de l'épidémie de vous savez quoi (ça n'occupe qu'une petite partie du bouquin), on y apprend que l'auteur a séjourné trois fois en Chine, pour des motifs professionnels tellement farfelus a priori qu'ils sembleraient inventés, et de ces trois séjours il a conçu un récit unique (mais pluriel) -contrairement à la Station-service, on a trois récits distincts, (dont celui des trois mois à Wuhan fin 2019 début 2020) avec un fil conducteur unique : Labruffe vs China- (à moins que ce ne soit le contraire)

et c'est d'ailleurs à la toute fin qu'il nous détaillera son modus operandi (pour écrire ce livre)

il parle de la Chine et des chinois, et ce qu'il en raconte est exactement ce qu'on préssentait / ressentait devant un film de disons Jia Zhang-Ké : c'est terrifiant (à tous les niveaux et de toutes les façons) mais tout le monde a l'air de s'y faire

le bouquin est très agréable à lire, l'auteur a le sens de la formule, dose ses effets, et tout ça est assez brillant (un signe, c'est quand j'ai envie de recopier plusieurs fois des paragraphes entiers ), avec entre les lignes juste ce qu'il faut de paranoïa, de sens aigu de l'observation, de science-fiction, de dérision, de délire même parfois, pour en faire une sorte d'objet improbable mais plaisant,

(et ce qui est agaçant, en fin de compte, c'est peut-être juste de constater que l'auteur ait autant de talent -et de facilité pour se faire éditer-)

ce qui est beau aussi, et n'est sans doute pas dû au hasard, c'est que le livre se clôt sur dix pages blanches

*

«Je pense que le problème est qu'on n'arrive plus vraiment à distinguer ce qu'est le mal et d'où il vient. Le mal aussi est devenu plus chic, plus attirant, plus charmant»,

(Lee Chang Dong)

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 778