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lieux communs (et autres fadaises)
23 mai 2021

0,5g

DRUNK
de Thomas Vinterberg

Voilà un film qui vaut beaucoup mieux que son affiche ou sa scène d'ouverture (j'avoue que là j'ai eu peur, en me disant que si c'était comme ça tout le film, je n'allais pas rester.). Mais Thomas Vinterberg est beaucoup plus malin que ça. Vinterberg, un réalisateur que j'apprécie, mais dont je n'ai, finalement, vu qu'assez peu de films : un tous les 10 ans en moyenne (FESTEN en 1998, SUBMARINO en 2010, et ce DRUNK en 2020, pourtant tous autant appréciés les uns que les autres). L'autre raison que j'avais de voir le film, c'était Mads Mikkelsen, un acteur que j'aime beaucoup (mais dont je n'ai, finalement, pas vu  tant de films que ça non plus : OPEN HEARTS, ADAM'S APPLE,  AFTER THE WEDDING, MICHAEL KOHLHAAS...).
César du meillar film étranger, Oscar du meilleur film étranger (plus un avis très enthousiaste de Loulou transmis par Pépin)... ça valait peut-être la peine d'y jeter un coup d'oeil...
Il est question de quatre hommes d'un certain âge, quatre profs, quatre potes aussi, qui en viennent à tester un "protocole", suite aux théories d'un certain scientifique norvégien qui professe que le corps humain souffre d'un déficit d'alcool et doit être à un degré d'alcoolémie de 0,50g pour livrer des performances optimales... Et les voici donc tous les quatre qui mettent le pied à l'étrier (et la bouche au goulot) en notant scrupuleusement les différentes étapes de l'"expérience".
Le film pourrait être sous-titré "de l'influence de l'alcoolémie sur la pédagogie"...
Pour chacun des quatre mousquetaires de la bibine commence alors un parcours du combattant (aller en cours légèrement bourré est une chose, mais gérer le quotidien dans le même état en est une autre).
Les quatre acteurs sont vraiment parfaits, (chacun dans son style et dans son domaine...) et constituent une sacré belle équipe. On sent la complicité qui les unit, et qui rend les scènes de groupe encore plus touchantes.
Et l'expérience continue, et le degré d'alcoolémie grimpe... Même si, on s'en doute bien, à l'enthousiasme et à la rigolade des premiers instants, vont -forcément- succéder des moments (beaucoup) moins euphoriques... Tout les quatre sont arrivés à l'âge-charnière où on ne peut pas s'empêcher de faire un peu le bilan de son existence (affectivement, professionnellement, familialement...) et ça n'est pas forcément toujours très jojo...
Le regard que porte Vinterberg sur ses quatre "héros" est assez habilement dosé : assez proche pour générer de l'empathie, mais en même temps avec l'imperceptible distance nécessaire pour pouvoir se permettre d'être critique, et mettre (avec plus ou moins de bienveillance et/ou d'humour) l'accent sur les accidents de parcours de chacun.
Le film est bien construit, le dosage du cocktail entre sucrosité des sentiments et amertume du constat est plutôt plaisant en bouche, on sourit, on s'attendrit, on verse une larmichette, on est curieux de la suite, mais bon mais je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver un peu longuet vers la fin...
On sait que les danois (et les scandinaves en général), n'ont pas la réputation de sucer de la glace) et donc ces spectateurs-là n'ont pas besoin qu'on leur fasse l'apologie de l'ivresse, et donc le message de Vinterberg, pour tous les autres,  reste finalement assez consensuel (et suffisamment flou pour ne froisser personne.)
Plus qu'un feel good movie (un genre que j'affectionne je l'avoue), on aurait plutôt affaire à un drink good movie, ce qui n'est déjà pas si mal...

5215186
"et glou et glou et glou

il est des nôôôôôtres..."

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