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lieux communs (et autres fadaises)
6 août 2021

comme avant?

(Je suis retourné "sur les parkings"... )

Pour un dimanche, le temps s'y prêtait, et j'ai été étonné du nombres de véhicules qui y stationnaient... Etonnant, oui, surout pour un dimanche d'été. Plus étonnant encore, j'ai reconnu plusieurs des mecs garés là (ils ont dû se dire la même chose en me voyant...) 
Ca faisait plusieurs années que je ne m'étais pas consacré à cette activité (ça faisait tellement longtemps, d'ailleurs, que je n'étais même plus sûr du modus operandi...) j'ai voulu savoir si "ça" se pratiquait toujours, si la pandémie et les mesures-barrières avaient changé les habitudes.
Mais, visiblement, non.
Ceux qui restent obstinément dans leur voiture, ceux qui au contraire en sortent pour aller prospecter de plus ou moins discrète façon successivement tous (ou presque) les véhicules et leurs conducteurs, ceux qui entament la conversation, ceux qui attendent qu'on fasse le premier pas (ou dise le premier mot), ceux qui vous attirent (qui en général se sont pas intéressés par vous, ceux qui au contraire vous poursuivent de leurs assiduités insistantes mais par qui on n'est pas du tout intéressé, ceux qui ne font rien, ceux qui font semblant (de téléphoner, de faire pipi, de ne pas savoir de quoi il s'agit) ceux qu'on surveille du coin de l'oeil, mais sont déjà, justement, hélas, en train d'en surveiller eux-mêmes d'autres du coin de l'oeil, qui eux-mêmes à leur tour etc., je l'ai déjà écrit, et je trouve toujours ça aussi juste : il y a là-dedans quelque chose de très tchékhovien (à propos de la circulation des sentiments plus que des mots, bien entendu).
Ce jour-là j'étais dans ma voiture, sur une minuscule place ombragée, j'avais des vues sur un routier qui était sorti un peu plus tôt de son camion en short joliment torse-nu, était allé se cacher derrière son camion pour faire pipi, puis était revenu traîner un peu devant le temps de fumer une cigarette en s'étirant, avant de finir par remonter dans son camion aux rideaux tirés. Game over.
J'étais dans ma voiture et j'attendais que la pluie vienne que le routier sorte, et j'avais heureusement, pour passer le temps, de la lecture... Le très beau Un jour ce sera vide, d'Hugo Lindenberg, offert par Catherine (et conseillé par l'autre Catherine) Prix du Livre Inter 2021 (vous n'imaginez pas la quantité de livres merveilleux que j'ai ainsi dévorés, au fil des ans, ainsi assis tranquillou au soleil dans ma voiture...)
Mais ça se passe rarement comme on aurait envie que ça se passe... Est alors arrivé dans un nuage de poussière un super pick-up noir (juste poussiéreux ce qu'il faut justement) dont s'est extrait un genre de mâle alpha boule à zéro bermuda et baskets, qui s'est garé à quelques dizaines de mètres devant le camion, puis une vieille bagnole (avec encore une vieille immatriculation avec le numéro du département, conduite par un papy visiblement encore plus chenu que son véhicule, lequel, contre toute attente (il était garé de l'autre côté,) a traversé le parking pour aller discuter avec le mâle alpha. ils ont piapiaté un petit moment, appuyés au hayon arrière du pick-up, et je me disais que, finalement, j'aurais pu sortir et aller me joindre à eux (envisageable), quand est arrivée une petite voiture italienne dont par la vitre ouverte je devinais le conducteur (avec des lunettes à la Marcel Achard) qui s'est garée entre le pick-up et le bahut, et qu'à ce moment le male alpha laisse tomber le papy comme une vieille chaussette pour se diriger vers le nouvel arrivant, avec qui il discute brièvement, avant que son interlocuteur ne sorte de son pot de yaourt et que tous deux se dirigent illico vers les buissons buissonnants qui bordent et surplombent le parking, pour aller s'y livrer à ces actions "répréhensibles" que commettent habituellement ensemble les mecs qui vont se cacher ensemble dans les buissons buissonnants (enfin, cachés, pas vraiment, puisqu'à travers les trouées végétales on pouvait les voir s'agiter, faire des choses, changer de position, on devinait des parties de corps...). Au bout d'un certain temps, le papy, abandonné, a fini par entrer à son tour sous les frondaisons, et, piqué par la curiosité,  je me suis dit "Tiens, allons-y donc!". J'ai traversé le parking, suis entré sous les halliers, au bout de quelques mètres j'ai trouvé le papy, de dos, tout seul,  qui a tourné son visage vers moi et m'a gratifié d'un sourire triste, tandis que je distinguais, au bout du sentier, au dessus de la végétation la tête ronde et chauve du male alpha, qui regardait dans ma direction, et dont je n'arrivais pas à décider s'il me faisait signe d'approcher ou, au contraire de déguerpir, et j'ai trouvé ça très bête (aussi bête que je trouve ça depuis des années) et j'ai donc rebroussé chemin pour retourner dans ma voiture...
Il ne me restait plus que trois chapitres.

(un autre jour, sur un autre parking)

Rien de vraiment notable, excepté le fait que ça m'a fait plaisir de retrouver D., un monsieur que je n'avais pas vu depuis un certain temps (deux ans au moins!) -je n'arrivais plus à me souvenir de son prénom et j'ai fini par le lui demander-, un camarade amateur de routiers, avec qui j'ai donc discuté un moment (nous avons évoqué certains souvenirs communs agréables, nocturnes, et estivaux, notamment avec certain routier belge -c'était il y a au moins dix ans!-) avant de constater que ce satané virus n'avait pas arrangé les choses, sur les parkings (et les petits camions polonais non plus)...

(encore un autre jour)

une séance... intéressante avec ce routier blond en short rouge et t-shirt gris, qui, après s'être précisément garé, est descendu de son bahut pour aller vers chacun des autres camions garés pour demander quelque chose à chacun des chauffeurs, il a même réveillé celui qui était garé juste en face de moi, de l'autre côté du parking, qui par la fenêtre lui a finalement tendu quelque chose que l'autre a pris et ramené dans son bahut. Il est remonté, a fermé la portière, et je croyais l'affaire terminée, quand je l'ai vu redescendre au bout de quelques minutes, une bouteille (que je supposais de bière) à la main, et revenir vers l'autre bahut. Il s'est arrêté pour pisser à quelques mètres de sa destination, puis a entamé la discute avec le collègue à sa fenêtre (qui ne s'était donc pas rendormi) et qui a fini par descendre pour continuer cette conversation, avec lui aussi une bouteille à la main, (qui me paraissait être aussi une bière, mais format "sérieux" de 75cl). Ils ont discuté et rigolé le temps de finir leurs bouteilles respectives et de fumer quelques cigarettes (j'en ai profité pour les photographier sans vergogne). Puis le mec en short rouge est reparti vers son bahut (je l'ai vu de loin aller fort civiquement déposer sa bouteille dans la poubelle), l'autre est remonté dans le sien, et j'ai donc décidé que pour moi aussi c'était l'heure de rentrer.
Quand je suis passé à hauteur du camion de l'homme au short rouge, il m'a offert la vision fugitive -et attendrissante- d'un torse nu tout en rondeurs, par la vitre du conducteur (il s'était mis à l'aise), et j'ai failli du coup m'arrêter à nouveau mais à quoi bon... et j'ai continué (en regrettant de n'avoir pu le photographier à ce moment-là d'intimité cabinesque...)

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