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lieux communs (et autres fadaises)
21 décembre 2021

les deux grégory

CHERE LÉA
de Jérôme Bonnel

J'étais agréablement surpris de voir le monde qu'il y avait dans la salle pour cette première séance bisontine de ce nouveau film de Jérôme Bonnell, cinéaste que je porte indéfectiblement en mon coeur (d'abord,très haut, J'ATTEND QUELQU'UN (2007), mais juste après tous les autres : A TROIS ON Y VA (2014) LE TEMPS DE L'AVENTURE (2013), LA DAME DE TREFLE (2008), sans oublier ses débuts avec  LE CHIGNON D'OLGA (2001) et LES YEUX CLAIRS (2004)...)
Jérôme Bonnell est un metteur en scène à actrices : Nathalie Boutefeu (2 fois), d'abord, puis Florence Loiret-Caille (2 fois) , Emmanuelle Devos (3 fois), et, dernière arrivée, Anaïs Demoustier (2 fois). Et, de la même façon, Jérôme Bonnel est un metteur en scène du sentiment, de la rencontre, de l'histoire d'amour, ce qui, bien sûr, me ravit.
D'autant plus qu'il prend soin, face à ses héroïnes, de placer des héroïns d'envergure (qui tiennent la route) : On a vu Serge Riaboukine,  Jean-Pierre Darroussin (2 fois), Malik Zidi, Gabriel Byrne, Félix Moati... et là il nous offre une paire de Grégory : Montel et Gadebois (deux nounours, tiens, justement, que j'affectionne particulièrement). Montel en  epistolier inconsolable, et Gadebois en cafetier attentif.

pffff mon ordi a planté je n'avais pas enregistré et je viens de perdre une demi-page de post, dont j'étais assez content... Pfut! dans les limbes du ouaibe!
Bon je m'y remets (ou plutôt j'essaie)

(Jean-Pierre Darroussin aussi tenait un café dans J'ATTENDS QUELQU'UN, non ?) (je suis sûr que ça commençait comme ça...)
Le café de Grégory 2 (Gadebois) est situé stratégiquement, pile en face de l'immeuble ou habite la dulcinée de Grégory 1 (Montel),  exquise dulcinée puisqu'elle est jouée par Anaïs Demoustier, mais qui vient pourtant de le mettre dehors manu militari, nonobstant une scène d'amour caliente sur le pas de la porte, et c'est donc dans ce café que Grégory 1 entre, déboussolé, un peu par hasard, pour prendre un café d'abord, mais aussi y écrire une longue lettre (il a acheté 30 feuilles de beau papier pour ça) à Léa, lettre dont on parlera beaucoup, que plusieurs personnes liront, qui provoquera divers émois (dont celui du cafetier débonnaire, cafetier qu'on rêverait d'ailleurs d'avoir juste en bas de chez soi, et on irait même y manger tous les midis,et même des endives au gratin, oui) fermons la parenthèse), sauf nous pauvres spectateurs frustrés (du contenu de la lettre mais pas de la suite de l'histoire...). Oui cet endroit est un point d'observation idéal pour avoir l'oeil à la fois sur une  fenêtre (ouverte) de l'appartement de la belle (par laquelle on l'entendra pianoter et chanter du Schumann), et la porte de l'immeuble, pour en surveiller les entrée et sorties.
Un genre de mirador, quoi, pour surveiller et même, de temps en temps, pouvoir intervenir (à plus ou moins bon escient).
L'essentiel du film va se passer dans cet espace réduit (l'intérieur du café et ses environs immédiats), avec quelques brèves incursions ça et là (excursions serait plus juste) pour "aérer" un peu le propos. Et donc, en plus de notre trio (les deux Grégory et la demoiselle Demoustier), on fera aussi la connaissance de quelques autres spécimens remarquables (des habitués pour la plupart) de ce sympathique troquet, tout au long de cette journée bien remplie (le film à commencé à l'aube dans des bureaux, et finira tard le soir dans une voiture.) Car si Grégory 1 avait pas mal d'autres choses prévues ce jour-là,  tout ou presque va être ajourné (le téléphone, dans ces cas-là se révèle un allié redoutable). Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de deux Grégory(s).
Jérôme Bonnell, le cinéaste du frémissement, de la déclaration, des hésitations, des palpitations (et des regrets aussi)  a mis en place cette aimable comédie sentimentale (romantique, allez, on va dire), dont les dialogues précis (et l'aspect presque sommaire -esquissé- des décors) ont pu faire dire à un(e) critique que la finesse de trait était celle d'un Sempé, et j'en rajouterais même un peu, de critique "littéraire" perso, en précisant que ça pourrait évoquer, aussi, un roman de chez Minuit (l'élégance, l'esprit, la rigueur, la minutie, et même de temps en temps ces bouffées d'humour à froid qui le rendent d'autant plus séduisant.).
Il y a dans tout ça comme un passage de relais affectif, qui va s'effectuer très progressivement, au ralenti presque : Grégory 1 a sans doute conscience qu'une histoire d'amour est en train de s'achever, mais sans toutefois réaliser qu'une autre est en train de naître (il lui faudra du temps, et quelques fausses pistes, pour -enfin- s'en apercevoir...)
Contrairement à ce qu'on scribouillé quelques critiques grinchouillettes (une machine à gifles d'honneur pour la journaliste de Libé, je ne le lui ferai pas -l'honneur- de recopier ce qu'elle a dit...) il est question ici d'un très bon Bonnell (plus "léger" (allégé ?) sans doute que la plupart de ses autres films, mais que la grâce de ses personnages rend parfaitement délicieux, qu'on se le dise...

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