Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
18 avril 2022

LGBTQQIP2SAA*

070
LA REVANCHE DES CREVETTES PAILLETÉES
de Cédric Le Gallo et Maxime Govare

Je devais voir  deux films cet après-midi-là, mais j'étais tellement réjoui en sortant de celui-ci que je n'ai pas eu envie d'en remettre une couche de quoi que ce soit d'autre sur le champ (en plus j'avais les yeux rouges et gonflés et tout mon rimmel avait dû couler). Le film m'a enthousiasmé, et même davantage : la scène finale est rentrée directement dans mon panthéon personnel des "100 choses qui me resteront du cinéma")
J'avais bien aimé le premier, avec quelques réserves quand même (), le fameux "peut encore mieux faire", mais, là, cette fois-ci, (les deux réalisateurs ont dû entendre ma prière) rien à redire ou presque, je me suis complètement laisser emporter, d'un bout à l'autre (et pas forcément -mauvais esprits que vous êtes si si je suis sûr que vous y aviez pensé- de la tête à la queue, pour filer la métaphore crevettesque).
Première excellente surprise, le film est beaucoup plus que la somme des extraits qui composent sa bande-annonce (très judicieusement conçue, multi-vue, et dont je ne me lasse toujours pas, cf "quelle chance d'avoir si peu de couilles..."), et s'implique beaucoup plus, à tous les niveaux, que le premier opus... On est dans le registre de la "comédie" (j'ouvre les guillemets) "grand public" (idem), et j'en rajoute une paire (de guillemets) "à message", et dans chacune des catégories, ça coche toutes les cases, c'est drôle, touchant, engagé, et oui à chaque fois ça fait tilt!

Tout démarre lors d'une escale en Russie  : l'équipe déjà connue, avec en plus un nouveau joueur tout juste recruté par le coach hétéro -qui n'a pas osé lui dire toute la vérité à propos de ladite équipe-, (le dit nouveau joueur est un beau rebeu tout vénère, trop homophobe pour que ça ne cache pas quelque chose moi je dis ça je dis rien clic clic...) l'équipe, donc, est coincée pour la nuit en attendant la correspondance pour les Gay Games de Tokyo qui ne partira que 24h plus tard,  et donc on va se les geler sur place, en compagnie de nos copines pailletées, au cours de la looongue nuit qui va suivre.
On a retrouvé chacun des membres (de l'équipe) chacun/chacune avec ses spécificités et/ou ses cachotteries (chacun/chacune a au moins quelque chose à cacher) dans l'hôtel où ils sont censés se confiner ("Ici l'homophobie est un sport national, alors on se met en mode furtif...") mais, crevettes oblige, certain(e)s ne vont pas pouvoir s'empêcher de sortir pour vivre leur "vie nocturne", et tout va, bien évidemment dégénérer, au-delà de toutes leurs espérances (et des notres aussi, du coup).
On est en Russie (et pour être encore plus -doublement- raccord avec l'actualité, le film, "en vrai", a été tourné en Ukraine), il va être question, suivant deux narrations parallèles, d'une paire de crevettes parties pour un rendez-vous grinder, et, de l'autre, d'un trio parti à la recherche d'une hypothétique boîte gay (et friendly), les crevettes restant(es) à l'hôtel pour y gérer leurs petites affaires internes sentimentales et plus si affinités.
On va faire la connaissance de gros russkoffs bourrins pur jus ("I love Grindr... to kick the gays"), des bons gros cons armés de battes de base-ball et autres joyeusetés,  et il s'en faudra d'un cheveu (enfin, d'une voiture de police) pour que ce beau monde ne soit victime d'un lynchage en règle...
Mais pour affronter un nouveau péril, bien plus sournois (et dégueulasse), celui de la "remise dans le droit chemin sexuel" dans un établissement (avec, pourtant, directrice qui parle français) qui ressemble énormément à une prison (et aussi, au réfectoire, à un certain clip de Mylène Farmer, ce qui n'a pas échappé à certains critiques, et à moi non plus huhu...)
La deuxième partie du film est donc consacrée à la fois à ceux qui sont internés, et à celles et ceux, qui, dehors, mettent sur pied un plan pour les faire évader... Et tout tient, tout tient merveilleusement, miraculeusement, on passe du rire aux larmes comme on changerait ses baskets pour des talons-aiguilles (où son slip de bain pour une robe du soir), du constat social pas jojo (le "guérissement" de l'homosexualité) au rocambolesque tout terrain, en passant par le mélodrame pur jus (le lac gelé).
Tout est bien qui finit bien, ceux qui devaient partir partent, celui qui devait coming-outer coming-oute, les couples s'accouplent, bref ça finit encore mieux que le premier, hein, où il y en avait quand même un -attention spoil- qui mourait à la fin, hein (mais bon même celui-là on le revoit -en hommage- à la fin de celui-ci...)
Et il y a cette scène finale que j'ai trouvée sublime, et qui emporte tout sur son passage...
Je le redis je suis sorti de là ENTHOUSIASMÉ...

J'aime trop cette façon de parler de l'homosexualité (de la gayitude, plutôt), sans en faire tout un plat, en construisant un récit autour d'un groupe où c'est elle qui est la "norme", dans un discours (apparemment) apaisé, ni hystérie façon La Cage aux Folles (avec le soupçon de mépris qui va avec) ni drame façon Mort à Venise (avec le découragement qui va avec), ni chronique politique façon Le droit du plus fort (et l'amertume qui va avec...)

Mais, comme le synthétise le journaliste du Nouvel Obs :
"Ce nouvel épisode combat avec une virulence joyeuse tous les ostracismes dont est encore et toujours victime cette communauté. Le rythme est inégal, mais la bienveillance militante règne. Et la mise en scène fait de beaux clins d’œil à Désenchantée, de Mylène Farmer. Reste que l’humour au ras du string et au second degré ultra-gay n’aura pas la même saveur ni la même valeur selon qu’on est homo, "friendly" ou nullement concerné."

Je n'aurais pas mieux dit...

5121695

Capture d’écran (1334)

Capture d’écran (1336)

Capture d’écran (1338)

Capture d’écran (1341)

Capture d’écran (1342)

Capture d’écran (1350)

Capture d’écran (1349)

Capture d’écran (1348)

Capture d’écran (1352)

Capture d’écran (1353)

Capture d’écran (1354)

 

* Lesbiennes / Gays / Bi / Trans / Queer / en Questionnemment / Intersexe / Pansexuel / 2 Spirit / Androgyne / Asexuel /

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 548