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lieux communs (et autres fadaises)
23 septembre 2022

enlever ses chaussures

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CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE
d'Emmanuel Mouret

Premier jour, première séance dans le bôô cinéma, avec Catherine. Le dernier film d'Emmanuel Mouret, à propos duquel je n'ai rien voulu lire auparavant, je connais juste son titre, son affiche, ses deux interprètes principaux, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne (et Pépin m'a appris il n'y a pas très longtemps que sa partenaire de Bussang, Georgia Scalliet (celle qui jouait Ophélie) jouait le "troisième rôle"  dans le film (mais je ne sais pas du tout de quel personnage il s'agit).)
Elle c'est Charlotte, lui c'est Simon (on n'apprendra leurs prénoms qu'assez tard dans le film, en présence du troisième personnage, justement), ils se retrouvent, au tout début, dans un bar (la rencontre est précisément datée, comme le seront toutes les suivantes), ils se parlent, beaucoup, ils bougent aussi, elle est solaire, pétillante, souriante, lui semble plus "plan-plan", pataud, hésitant, bafouillant, un peu mal à l'aise, et, dès cette première scène, l'alchimie fonctionne entre ces deux-là...
Ils vont se revoir, rapidement, dans un autre lieu, puis un autre, en intérieur, à l'extérieur, et toujours avec cette complicité bienveillante, cette apparente légèreté : vivre dans l'instant, juste carper le diem, ne penser juste qu'à ça. Si lui est marié, a des enfants, est avec sa femme depuis longtemps et avoue ne l'avoir jamais trompée jusque là (cette relation est une chose très nouvelle pour lui), elle est célibataire annonce un enfant, puis un autre, se définit comme femme libre, ne supportant pas la passion et les grands élans sentimentaux, et à chaque fois ils parlent ils parlent ils parlent (l'ombre bienveillante, elle-aussi de Tonton Rohmer pourrait survoler tout ça à la façon d'un ange tutélaire, comme elle le faisait déjà au-dessus de LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT, film précédent que je tenais jusque là en assez haute estime mais qui  à mon goût n'arrive pas à la cheville de celui-ci), mais ils se déplacent aussi (comme disait je ne sais plus quel critique "dans des appartements scandaleusement grands", j'ai trouvé une interview passionnante du chef-op' de Mouret, Laurent Desmet, qui en parle très bien, ), dans des espaces à chaque fois nouveaux, de la même façon que leur sentiments, aussi, se déplacent, chaque nouvelle rencontre change un peu la donne dans cet arpentage de la Carte du Tendre, auquel Emmanuel mouret nous a déjà si bien habitués, mais qu'il maîtrise ici de façon sidérante...
Car il s'agit ici de haute voltige : non seulement le film est charmant, élégant, intelligent, mais s'il réussit aussi à être très très drôle (la scène de la rencontre dans le musée, celle de la première visite), en même temps il nous habitue à entrevoir la gravité qui est le revers (la doublure) de toute reation chamarrée et chatoyante.
Et Kiberlain et Macaigne s'entendent comme larrons en foire... Et ça fait des étincelles. Pourtant on connaît (on connaissait) déjà leurs personnages respectifs (la blonde pétillante et le barbu aux yeux de cocker) mais le fait de les avoir fait se rencontrer est vraiment une idée de génie... Tout comme celle de ne montrer qu'eux  et leurs rencontres (on ne verra jamais ni leurs conjoints ni leurs enfants).
Le film est alerte, comme le sont sa musique et ses rebondissements (je ne savais absolument pas ce que j'allais voir, surtout dans las deuxième moitié du film...) Mouret découpe aussi bien l'espace qu'il le fait avec le temps (il y a des filmages de séquences vraiment jubilatoires -que ce soit avec les personnages ou sans, mais là j'en ai déjà trop dit sans doute sur une séquence en particulier que je trouve ma-gn-fi-que, et dont je ne dirai rien de plus...)
Le film a suscité une kyrielle d'épithètes louangeuses et de dythirambes divers. Et il les mérite! (Tiens! Les Cahiaîs et Pozitif sont pour une fois d'accord, à 4 étoiles,  et il n'y a que Libé -re tiens tiens- et cette pimbêche de Sandra O. pour se fendre de deux méprisantes étoiles, et de ce commentaire imbécilement incompréhensible "Si l’indifférence s’invite, c’est que le film paraît surtout se régaler ou s’émouvoir de ses propres idées, comme s’il se portait très bien sans nous." Pffff Machine à gifles directos).
En tout cas, mon film préféré d'Emmanuel Mouret.
Bref, j'ai adoré ça
(Et hop, encore un top 10!)

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lLa bande-annonce (à voir ) est tout à fait à l'image du film, et pour une fois, ne vend pas la mèche! En plus elle est avec sous-titres!

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