et bam!
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COW
d'Andrea Arnold
Dernier film du Mois du Doc. (En fait on a fait un doublé "semaine vache(s)", avec le film VEDETTE, et le distributeur de COW, trouvant l'idée d'Hervé sympathique, nous l'a gentiment donné en sortie nationale, et ce pourtant pour juste trois séances!).
Je suis un inconditionnel du cinéma rugueux (abrasif) d'Andrea Arnold (de RED ROAD, 2006, à AMERICAN HONEY, 2016), y compris ses premiers courts-métrages. Elle aime les personnages féminins en marge et/ou en révolte (souvent des adolescentes, d'ailleurs), mais là, allez donc voir, elle choisit une vache (nommée Muna) et la filme de A à Z avec la même proximité, le même intérêt (la même empathie) qu'envers ses plus "bornées" héroïnes habituelles.
COW est un film poignant et infiniment triste, on ne va pas se mentir, on pourrait même parler de démoralisant. On avait déjà eu un petit aperçu avec BOVINES (2011) mais c'était (au moins dans mon souvenir) plus vert, plus bucolique, plus "joyeux" (et peut-être filmé d'un peu plus loin.
Ici on est "le nez dedans". Mufle contre mufle. Et on patauge dans la merde (n'ayons pas peur des mots) (il me semble avoir connu quelques étables françaises un peu plus soignées...)
" COW nous invite à porter un autre regard sur les vaches, à nous en rapprocher, à contempler leur beauté mais aussi la réalité de leur vie. Sans fard. Ceci est l’histoire d’une réalité, celle d’une vache laitière, et un hommage à l’immense service qu’elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c’est notre monde que je vois à travers elle. " (Andrea Arnold)
C'est du vrai grand beau cinéma, ça parle d'une vache, et ça nous bouleverse...