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lieux communs (et autres fadaises)
16 octobre 2023

étrusques

168
LA CHIMERE
d'Alice Rohrwacher
(sortie prévue le 06 décembre 2023)

Et voilà!
Déjà le dernier film pour moi de cette DSI. Séance "de vieux" à 13h30, avec, bonne surprise,  un public assez conséquent. Et c'est, sans doute l'effet last but not least, le film de la sélection que j'avais le plus envie de voir... J'avais adoré son HEUREUX COMME LAZZARO, en 2018 (post enthousiaste ici), et je dois dire que celui-ci m'a tout autant enthousiasmé.
Le héros, Arthur, est un jeune homme un peu mutique (on comprendra ensuite que c'est parce qu'il est anglais), interrompu au milieu d'un rêve par le contrôleur du train dans lequel il voyage (on comprendra ensuite qu'il sort de prison et rentre chez lui), refuse de (re)voir ses anciens amis (on comprendra ensuite qu'ils sont complices dans une occupation illégale, et que lui s'est fait arrêter mais pas eux) et préfère aller voir une vieille amie (le plaisir de retrouver Isabella Rossellini en nonna) dans une maison qui fut somptueuse mais semble à présent délabrée, où elle vit avec ses filles (une flopée) et une élève-cantatrice qui lui sert aussi de bonne à tout faire, Italia... Une de ses filles, Beniamina, absente, revient souvent dans la conversation, on comprend qu'Arthur, (le jeune homme pas bavard), est amoureux d'elle et qu'il attend son retour...
On va bientôt en savoir davantage sur les "occupations" d'Arthur et de ses camarades : ce sont des tombaroli, des pilleurs de tombes étrusques, tombes qu'ils découvrent grâce au talent singulier d'Arthur : avec une baguette il arrive à percevoir sous la terre l'espace vide de ces sépultures, et indique précisément là où il faut creuser. ils sont en cheville avec un mystérieux -et longtemps invisible- Spartaco, qui leur rachète leurs trouvailles... (dont l'interprète n'étonnera pas vraiment ceux qui connaissent les films d'Alice Rohrwacher clic clic). Arthur mène la danse (et la réalisatrice aime visiblement le regarder le faire) , détecte le vide, perçoit l'imperceptible (la réalisatrice nous signale avec une astuce de mise en scène toute simple mais très plaisante chaque fois qu'il entre en transe.), et les comparses s'activent pour creuser et faciliter l'accès (priorité à celui qui a trouvé la tombe).
Ce qui est bien, chez Alice Rohrwacher (on l'avait déjà senti dans les films précédents et celui-ci le confirme) c'est qu'elle aime les petites gens. Les gens simples, les pauvres, vous, moi. Ceux qui sans cesse courent derrière leur chimera, le rêve d'une vie meilleure avec l'argent que cela suppose (et les moyens pas forcément légaux pour y parvenir...). Le délabrement, le précaire, est une notion qui revient plusieurs fois dans le film, que ce soit la maison de la nonna, celle d'Arthur, où la gare désaffectée ("à personne et à tout le monde") dans laquelle va se créer un genre de communauté sororale (où Arthur sera autorisé à venir  jouer les faux-bourdons).
Un film un peu ébouriffé (les pauvres ça n'a pas de peigne, comme le confirme mon expérience personnelle), un peu débraillé, mieux : dépenaillé (les pauvres ça n'a pas de dressing-room, hihi) mais, sans doute justement pour ça incroyablement attachant (vivement la sortie nationale, qu'on puisse le reprogrammer dans le bôô cinéma).
Avec, pour moi, un plaisir supplémentaire (et parfaitement inattendu), celui d'entendre (je l'ai reconnu dès les premières secondes) un morceau de Kraftwerk (Spacelab) qui vient illuminer toute une séquence...

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