(temps : un)
C'est drôle : avant, le vendredi, je n'en voyais jamais le bout. C'était loooooooooooooong, la matinée mettait des plombes à ne pas en finir comme une vieille guimauve qui s'étire mais refuse obstinément de rompre, à peine en voyait-on le bout qu'on savait déjà que l'après-midi n'allait pas tarder à se pointer et qu'il allait durer, durer, mais durer... pfff!!!
Et bien, à présent, plus du tout! le vendredi nouveau modèle fait whizzzzzzzzzz, il passe à toute berzingue dans un fracas de train de marchandises (dans quel film déjà le héros descend-il régulièrement dans un tunnel pour entendre passer le train, justement ?), on a à peine le temps de fermer les yeux, de sentir le souffle, et c'est fini! Un nouveau VGV (Vendredi à Grande Vitesse) vient encore de passer, sans qu'on ait le temps de.
Trop tard!
(Tinquiète pas, R., soliloque-je, tu les retrouveras dès la fin mars, va, tes vendredis ancien modèle!)
(temps : deux)
Mais y a pas que le vendredi dans ma chronobiologie perso, il semblerait désormais que c'est tout qui va plus vite, pour tout le monde aussi : avant, les machins de noël, gling gling décorations vive le vent et paix sur la terre aux zhommes de et tout et tout ça commençait bien début décembre , non ? Et bin plus maintenant on dirait (à moins que je ne me sois trompé de mois ? ) Depuis le 2 novembre, on dirait que ça a déjà démarré, dans les magasins, dans les rues, partout (même dans nos têtes ? ) : les chocolats les jouets les papiers-cadeaux, les calendriers d'avent et même les décorations qui brillent (heureusement, pas encore allumées) tout est déjà en place ! Arghh! déjà un mois c'était long, mais si maintenant il faut en compter deux!
(temps : trois)
Vous vous rappelez combien ça durait longtemps, les grandes vacances, quand on était plus petit ? Pour un peu, on avait l'impression que ça ne finirait jamais, que ça continuerait toute la vie. Maintenant, j'ai beau avoir deux mois en été, je ne peux m'empêcher de les découper pragmatiquement en rondelles : c'est juste quatre fois comme les petites vacances (et quand on sait combien c'est brevis : une semaine pour s'habituer à l'idée qu'on est en vacances, et une semaine pour s'habituer à l'idée qu'on va reprendre) donc plus aucune illusion sur le fait que tempus fugit, certes, mais bon comme un vrai salopard!
(temps : quatre)
Quand on est djeun, (ô Rimbaud, ô les poches crevées, quoique now ça serait plutôt ô baggy ô piercing) on pose une "frontière d'age" (certain parlent de fossé des générations) qui peut servir à déterminer qui est "vieux" (et occasionnellement, pour les poètes maudits romantiques z'et échevelés à l'âme tourmentée dont je pensais faire partie -j'exagère à peine- à fixer une date au-delà de laquelle le ticket-vie ne serait plus valable) A dix-huit, je l'avais fixée à trente ans ; à trente, je l'ai repoussée à quarante-cinq, à quarante, entretemps, je l'avais à nouveau reportée à soixante, etc... c'est comme l'horizon, on ne doit jamais y arriver!
(temps : cinq)
Dates d'anniversaire qui font drôle : celui où j'ai réalisé que j'avais l'âge que mon père avait lorsque je suis né. Ou bien quand j'ai eu l'âge qu'avait mon premier amant (j'avais à l'époque 18 ans, il en avait 35, je prenais le train le week-end pour aller à Mulhouse...soupir) et que j'ai réalisé que ce n'était pas vieux du tout, finalement, hein ?